Plus de cinq ans après le déclenchement de la crise, le régulateur dresse à mi-2013 un tableau des principaux risques affectant aujourd’hui les marchés financiers. La diversité des marchés, les évolutions de l’épargne des ménages et de la gestion collective ainsi que leurs conséquences sur le financement de l’économie, la protection des investisseurs et la stabilité financière sont analysées à l’aune de ces risques.
Le contexte économique et financier reste aujourd’hui marqué par des tensions financières persistantes, avec une interaction encore significative entre risque souverain et risque bancaire, notamment en Europe.
L’édition 2013 met particulièrement l’accent sur les risques suivants :
- Des risques macro financiers toujours élevés, dépendants de la capacité et de la crédibilité de plusieurs Etats européens à consolider de façon appropriée leurs finances publiques dans un contexte économique dégradé ;
- Des difficultés pour les établissements financiers comme les entreprises non financières à restaurer ou à conforter leurs conditions de profitabilité ;
- Des risques de rupture de liquidité sur certains marchés, du fait de l’opacité des transactions, du trading à haute fréquence et de la réduction du market making des banques;
- Une prise de risques excessive par des investisseurs en quête de rendements dans un environnement de bas niveau des taux d’intérêt, avec un risque de bulle obligataire, d’allocation sous-optimale de l’épargne et de surendettement de certains acteurs lorsque les conditions de crédit seront moins favorables ;
- Des besoins accrus en collatéral, avec des risques plus importants liés à la réutilisation, la transformation et au renchérissement du collatéral de bonne qualité en période de tensions financières ;
- Des difficultés d’accès aux marchés toujours prégnantes pour les émetteurs (et plus particulièrement les PME), conduisent à des modes de financement alternatifs par les compagnies d’assurance et les fonds notamment, mais aussi à d’autres solutions comme la titrisation ou le financement participatif dont le développement doit être accompagné d’une régulation adaptée.
Dans un but de protection de l’épargne et de renforcement de la confiance des investisseurs, l’AMF suit de manière attentive les risques de mauvaise commercialisation. Pour préserver le bon fonctionnement des marchés, elle a également adapté ses outils de surveillance et son activité de contrôle et d’enquête de manière à prendre en compte des pratiques ou produits jugés plus sensibles (trading haute fréquence, dérivés de gré à gré, etc.).
Enfin, elle est très impliquée au sein des instances européennes et internationales à l’heure de la révision des directives MIF et Abus de marché, de la mise en œuvre du règlement EMIR ou des négociations en cours sur le shadow banking et l’encadrement des fonds monétaires.