Selon la 7ème édition de l’étude annuelle de KPMG « Communication financière des banques européennes : Défi pour la transparence 2013 », le profit cumulé des quinze plus grandes banques européennes a reculé de près d’un tiers en un an et divisé par deux par rapport à 2010 : 41 Mds€ en 2012 contre 61 Mds en 2011 et 84 Mds en 2010.
Les résultats dégagés en 2012 ont été fortement pénalisés par des éléments non récurrents tels que :
- le risque de crédit propre compris dans la réévaluation des dettes ;
- les dépréciations de titres de participation et d’écarts d’acquisition ;
- les coûts relatifs aux litiges au titre de la commercialisation abusive de produits bancaires au Royaume-Uni ; ou encore
- les cessions de filiales et d’actifs hors cœur de métier.
Les métiers cœurs se sont montrés résilients, notamment dans la banque d’investissement qui a profité d’une amélioration des conditions de marché liée notamment à l’intervention des banques centrales permettant ainsi à la ligne de métiers de générer en 2012 des revenus en hausse de 6%, après la diminution de 15% constatée en 2011.
La hausse du coût du risque sur les encours de prêts en 2012, bien que contenue à moins de 1%, marque une rupture avec la tendance baissière observée depuis 2010. Néanmoins, le dynamisme commercial déployé par l’ensemble des réseaux bancaires a permis d’absorber cette hausse du coût du risque.
Les banques poursuivent leur préparation à l’application des règles de Bâle III. Elles ont réduit leurs risques pondérés et augmenté leurs fonds propres de 230 Mds€ depuis 2009, affichant des ratios au-delà des minima réglementaires :
- ratios de solvabilité Bâle 2,5 compris entre 12,7 et 25,2%,
- ratios de Core Tier 1 Bâle 2,5 compris entre 10,2 et 19%.
Le ratio de solvabilité moyen, en hausse de 1,8% sur l’année, s’élève à 16,1% en 2012 (contre 14,3% en 2011).
S’agissant de la liquidité, les établissements ont continué, comme en 2011, à adapter leur stratégie de refinancement pour anticiper les deux nouveaux ratios de liquidité, LCR et NSFR, proposés par le comité de Bâle dans le cadre de Bâle 3.
Les litiges ont coûté plus de 20 Mds€ aux banques en 2012. Outre les cessions de filiales et la gestion extinctive des actifs et activités jugés non stratégiques hérités du passé, elles ont dû faire face à un nouvel afflux de demandes d’indemnisation tels que :
- la manipulation des principaux taux bancaires européens (Libor, Euribor),
- la vente inappropriée de swaps de taux (mis-selling),
- l’accroissement rapide des provisions sur les litiges PPI (ventes abusives de produits d'assurance-crédit), et
- les problématiques de blanchiment d’argent.
Depuis les premiers litiges apparus en 2011, les PPI ont impacté les résultats des banques à hauteur de 16,5 Mds€.
En 2013, les banques se concentrent sur la mise en œuvre de nouveaux plans stratégiques.
- Innovations technologiques et numériques : déploiement des agences en ligne, amélioration des sites internet, développement des applications mobiles, mise en place du porte-monnaie électronique, identification biométrique …
- Relation client prioritaire : apparition d’agences « nouvelle génération » inspirées par les « concepts stores » transformant le service standard de banque en expérience client.
- Développement de produits innovants en matière de dépôts : taux attractifs rémunérant les dépôts de la clientèle et incitant les clients à les reconduire sur la durée.
- Gouvernance responsable : équilibre Hommes-Femmes dans les postes de direction, politiques de rémunérations contenues par rapport à des bonus qualifiés d’excessifs dans le passé, gestion rigoureuse des risques, lutte accrue contre les crimes financiers.
- Implication sociétale et environnementale renforcée à travers des projets de soutien à l’éducation, l’entreprenariat, les investissements caritatifs, le respect de l’environnement avec la réduction de l’empreinte écologique.
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