Commentaire de Vincent Strauss, Président du Directoire de Comgest et Responsable de la gestion, et Arnaud Cosserat, Directeur Général et Responsable adjoint de la gestion.
La politique non conventionnelle des banques centrales entraîne une création monétaire débridée à l’échelle mondiale, y compris sur les marchés émergents qui font également marcher la planche à billets pour éviter l’appréciation de leur monnaie. Cette création monétaire engendre des flux records dans les marchés de capitaux et, donc, une inflation des actifs considérable alors même que l’érosion des taux d’intérêt garantit des rendements réels négatifs sur les obligations.
Cette répression financière qui favorise les banques mais ruine les épargnants et les fonds de pension oblige les investisseurs à se tourner vers des classes d’actifs toujours plus risquées et de moins en moins liquides. Ainsi, paradoxalement, l’excès de liquidité créé par la politique des banques centrales actuellement pourrait conduire, à terme, à une crise de liquidité.
Une création monétaire effrénée qui n’a cependant pas eu l’effet escompté sur l’économie réelle qui montre une décélération au niveau mondial. Seuls les Etats- Unis tirent leur épingle du jeu grâce, notamment, à l’effet gaz de schiste et à la faculté qu’ont les ménages à emprunter de nouveau après s’être désendettés.
Malgré la faiblesse des fondamentaux, la plupart des indices boursiers montent, portés par la liquidité. C’est le cas du marché des actions européennes qui a bien performé depuis 1 an (+21,5% entre le 14 juin 2012 et le 17 juin 2013) alors que la croissance des bénéfices par action est en forte baisse au cours de la même période (-10,4%). On constate le même découplage des cours par rapport aux fondamentaux dans les marchés émergents. Cette hausse des marchés est portée par une recherche de « croissance visible » de la part des investisseurs qui s’intéressent tout particulièrement aux valeurs de consommation non cycliques.
Malgré ces bonnes performances, les valorisations restent faibles à l’exception des marchés émergents où les valeurs de consommation non cycliques coûtent beaucoup plus cher que leurs homologues des marchés développés exposés aux consommateurs des marchés émergents tels que Heineken ou Yum!Brands.
Dans cet environnement incertain, nous continuons à investir dans des sociétés offrant durablement une croissance des bénéfices supérieure à la moyenne. Ainsi, sont sélectionnées dans les portefeuilles des sociétés exposées aux megatrends telles que le vieillissement de la population et le progrès médical (Johnson-Johnson, Medtronic, Biomarin,...) ou la numérisation de l’économie (Oracle, Adobe, Google,...) à condition que celles-ci aient un positionnement unique : des produits et services exceptionnels, une franchise forte (taille, réseaux de distribution,...), une faible sensibilité aux cycles économiques et une performance régulière.
Notre approche croissance de qualité a porté ses fruits : 85% des 34 fonds de Comgest notés par Morningstar obtiennent 3 étoiles ou plus. Par exemple, le fonds Comgest Growth Europe a délivré une performance annuelle de 14,52% sur 3 ans. En comparaison, son indice de référence, le MSCI Europe Index, affiche une performance annuelle de 7,77% sur la même période. Cette approche a également permis une navigation réussie entre les différents marchés actions mondiaux en sous-pondérant les marchés émergents dont le poids a baissé de 30 à 15% entre mars 2010 et mars 2013 et en surpondérant le Japon qui est passé de 20 à 30%. Ce dernier affiche, en effet, les plus fortes prévisions de croissance des bénéfices par action de la planète et des niveaux de rentabilité remarquables pour les sociétés détenues dans les fonds Comgest : Canon, Fanuc, Daikin et Makita.
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