Le 6 juin, lors d’un point presse sur les perspectives de marché et l’allocation d’actifs, Mathieu L’Hoir, stratégiste chez Axa Investment Managers, a livré trois messages à ses yeux importants.
D’abord, une accélération progressive de la situation économique est attendue pour la fin de l’année aux Etats-Unis et en Europe.
Ensuite, les politiques monétaires ultra-accommodantes de la Réserve fédérale américaine et de la Banque du Japon devraient finir par produire leurs effets, que ce soit pour réduire le taux de chômage (sous les 6,5 % aux Etats-Unis) ou pour tenter de faire remonter l’inflation (jusqu’à 2 % au Japon dans les deux ans).
Enfin, il subsiste un certain nombre de risques, comme la faiblesse du commerce mondial, la décélération de la Chine ou la difficulté que rencontre la Banque centrale européenne pour relancer la croissance. « On a sous-estimé l’impact récessif budgétaire sur la croissance : moins de croissance égale moins de rentrées fiscales, avec des déficits d’autant plus compliqués à combler. Si nous allons avoir une croissance de moins en moins négative, poursuit le professionnel, cela ne signifie pas que nous arriverons vite en territoire positif. »
Un contexte favorable aux actifs risqués
Problème : comment faire la transmission de la politique monétaire vers l’économie pour que les conditions de crédit dans les pays périphériques de la zone euro s’améliorent. Une solution : il faut que le système bancaire européen soit nettoyé, recapitalisé. Mathieu L’Hoir cite le chiffre de 500 milliards d’euros ! Outre-Atlantique, il semble que la politique de la Réserve fédérale ne prendra pas les marchés à contre-pied. Si elle retire des liquidités, cela voudra dire que l’économie se porte mieux. Ce qui sera bon pour les actifs risqués. Et, si elle maintient sa politique actuelle, cela continuera également de soutenir les actifs risqués. De quoi réduire la volatilité des marchés…
Pour Kyra Tilquin, responsable de la gestion diversifiée d’Axa IM, les actions constituent la classe d’actifs aujourd’hui la plus intéressante. Les actions européennes rapportent d’ailleurs plus (entre 3 % et 4 %) que les obligations (moins de 2 % pour les obligations les mieux notées de la zone euro). Les risques politique et souverain, avec la crainte d’un retour à un environnement déflationniste, expliquent largement la sous-pondération des investisseurs en valeurs européennes, alors que leurs homologues américaines volent de sommet en sommet. « En dessous de leur moyenne historique, les valorisations sont attrayantes, en particulier en Espagne et en Italie. La croissance des bénéfices ne dépend pas que de l’Europe, mais aussi de l’Asie et des Etats-Unis, où la croissance est plus robuste. »
Michel Lemosof
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