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Perspectives 2012 de l’or, pétrole et denrées agricoles

Or : Bulle ? Quelle bulle ?

A l’heure où les cours de l’or marquent le pas après une appréciation de près de 20% depuis le début de l’année, certains se demandent s’il ne s’agit là que d’une pause dans un long mouvement haussier, ou si le cycle d’appréciation du métal jaune touche à sa fin. Tout porte à croire que la hausse de l’or a encore de beaux jours devant elle. Tout d’abord, la situation économique pour le moins compliquée dans laquelle se trouve la plupart des économies développées plaide pour une poursuite des politiques monétaires accommodantes, avec des taux directeurs qui devraient rester bas tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Or la faiblesse de ces taux ainsi que la « disparition » des actifs sans risques que représentaient les emprunts d’états, a été et restera l’un des principaux moteurs de la hausse des cours de l’or.

L’autre élément très porteur pour le métal jaune a été le changement d’attitude des banques centrales. Celles-ci, qui représentaient environ 10% de l’offre de métal il y a encore 3 ans (500 tonnes vendues par an), devraient cette année atteindre un nouveau record d’achat avec plus de 450 tonnes! (Le précédent record était de 279 tonnes au début des années 80). Qui plus est, la politique de ces établissements étant très constante, les spécialistes du marché pensent que ce mouvement pourrait se maintenir plusieurs années, soutenant les prix.

Enfin, l’investissement, qui ne représentait qu’une vingtaine de pourcent de la demande il y a encore 5 ans, pèse aujourd’hui 40% de la demande mondiale. Et cette demande continue de se développer. Au troisième trimestre, elle a ainsi progressé de 33% en volume, et les ETF ont établi un nouveau record de détention. La demande provient essentiellement des pays émergents, Chine en tête. L’an prochain, le développement de nouveaux véhicules d’investissement dans ces pays (le Gold souk en Inde, et la plateforme PAGE en Chine) devrait favoriser la poursuite du mouvement.
Les cassandres voient justement dans cette hausse de la demande non productive les germes de la baisse à venir, et évoquent la possibilité d’une bulle spéculative sur le métal jaune. Les chiffres montrent selon nous que l’on n’en est pas encore là.



Si l’on rapporte l’investissement dans l’or à l’ensemble des actifs financiers, celui-ci représente aujourd’hui 0.96% du total. En 2000, il représentait seulement 0.20%, mais valorisé au cours actuel, les détentions d’il y a 10 ans représentent maintenant 0.70%. Ce qui voudrait dire que les nouveaux investissements dans l’or depuis les années 2000 ne représentent que 0.26% du total des détentions. On est encore loin de la bulle… Pour mémoire, au début des années 70, l’or représentait 5% des actifs financiers. Il reste donc de la marge. Toutefois, sur la base des actifs financiers actuels, si les investisseurs décidaient de revenir à ce niveau d’exposition, tout l’or du monde n’y suffirait pas !

La bulle de l’or n’est donc sans doute pas pour tout de suite, et 2012 devrait encore être l’année du précieux métal !





Pétrole : 2012, fin du monde ?

Les marchés pétroliers restent extrêmement tendus en cette fin d’année. Malgré un ralentissement de la consommation dans les pays développés, les tensions sur l’offre ont fait tomber les stocks des pays de l’OCDE sur un plus bas d’au moins 5 ans. C’est le poids de la consommation dans les pays émergents qui maintient le marché à la limite de la rupture. On voit ainsi les pétroles de moindre qualité traiter durablement avec une prime par rapport aux pétroles de référence, étant donné leur disponibilité immédiate. La situation ne devrait pas s’arranger l’an prochain, les prévisions de croissance de la demande laissant entrevoir une hausse de la demande d’or noir, malgré le ralentissement anticipé des Etats-Unis et de l’Europe. Elle pourrait même s’aggraver si l’on considère les risques qui pèsent sur l’offre. Certes, la fin du conflit libyen laisse entrevoir un plein retour de la production du pays sur le marché international dès le deuxième semestre, mais les problèmes sont loin d’être réglés, là comme ailleurs. Tout d’abord, parce que l’optimisme affiché sur la Libye rappelle un peu celui qui avait suivi la libération de l’Irak du joug de Saddam Hussein. Depuis, les estimations de production à moyen terme du pays n’ont cessé d’être revues à la baisse, tant l’instabilité du pays empêche un développement serein des investissements étrangers. Le départ de l’armée américaine du territoire pourrait d’ailleurs voir l’instabilité augmenter. On a ainsi appris tout récemment la réduction de moitié de la production de pétrole sur le plus grand champ pétrolier du pays, à la suite d’un sabotage sur un pipeline. Ensuite, la tension dans les relations de l’Occident avec l’Iran est fortement remontée. Les experts en géostratégie n’excluent d’ailleurs plus un conflit avec l’Iran. De son côté, la république des mollahs fait également monter la pression, l’annonce par un officiel iranien d’un prochain exercice de l’armée visant à montrer leur capacité à bloquer le détroit d’Ormuz ayant même fait envoler le prix du pétrole le 13 décembre.



Enfin, la situation russe pourrait venir encore compliquer la donne. En effet, les récentes manifestations qui ont suivies les élections législatives dans le pays, pourrait amener Vladimir Poutin à prendre des mesures économiques de nature à satisfaire le peuple à quelques mois des élections présidentielles. Ceci aurait pour conséquence de faire remonter la consommation intérieure de produits pétroliers, à l’heure où les exportations russes sont indispensables à l’équilibre de l’offre et de la demande de pétrole.



La marge de manœuvre est donc limitée et les prix devraient rester tendus en 2012. D’autant que nombre de pays producteurs ont besoin de conserver des prix élevés pour maintenir un équilibre financier indispensable à une paix sociale, sans laquelle les investissements nécessaires pour répondre à la demande mondiale ne pourront être effectués, préparant les crises pétrolières de demain.



Matières premières agricoles : la météo de retour sur le devant de la scène



A l’heure où les semis dans l’hémisphère sud sont en plein développement, les inquiétudes météo refont surface. Alors que les stocks de maïs et de soja sont sur des niveaux historiquement faibles, le manque de pluie dans certaines parties du Brésil, de l’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay font craindre des pertes de rendement irréversibles. Ainsi, certaines parties de l’état brésilien du Mato Grosso, première zone de production de soja du pays, n’ont pas reçu de pluie depuis 21 jours. La province de Buenos Aires, première région productrice de maïs en Argentine, connaît une situation similaire.


Ces événements météo inquiètent d’autant plus les spécialistes qu’ils corroborent un renforcement du phénomène La Nina, qui avait déjà fortement perturbé les récoltes l’an passé. Cette modification de la température des eaux du Pacifique génère en effet potentiellement des typhons violents en Asie, des chutes de neige importantes pouvant déboucher sur des inondations lors de la fonte (Plaines du nord et bassin du Missouri aux US), une sécheresse dans le sud des Etats-Unis (le Texas connaît la pire sécheresse de son histoire)… Ces dérèglements devraient particulièrement toucher les marchés du coton, du sucre, du café.


L’année 2012 sera donc cruciale pour bon nombre de produits agricoles. Le marché le plus en risque est clairement celui du maïs. D’autant que les déclarations récentes de Monsanto expliquant que des insectes auraient développé des résistances à ses semences transgéniques sont venues raviver les craintes de voir les rendements américains ne pas se redresser, après deux années consécutives de baisse.


Tout ceci plaide pour une remontée rapide des cours des céréales et des oléagineux, afin de pousser les agriculteurs à semer le plus possible… sans quoi l’année 2012 pourrait être dangereuse avant même d’avoir commencé.

Prim'Finance

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