Bien que leurs encours représentent en Europe plus de 70 milliards d’euros sur deux ans, distribués entre deux cent quarante-cinq émetteurs, et qu’ils continuent à croître (15 milliards d’euros émis au premier trimestre 2013), les leveraged loans, instruments issus d’opérations de leveraged buy out (LBO), sont encore méconnus. Ils retiennent aujourd’hui l’attention de quelques très rares gestionnaires.
« Dans un environnement marqué par de faibles rendements, le marché des prêts de financement d’acquisitions offre des opportunités pour les investisseurs à la recherche d’un meilleur couple rendement/risque, explique Thierry de Vergnes, responsable de la gestion dette chez Lyxor Asset Management. La tendance est accentuée par la capacité réduite des banques et des fonds CLO [Collateralized Loan Obligations] à financer cette classe d’actifs, ainsi que par la difficulté qu’ont les autres classes d’actifs à fournir des couples rendement/risque attractifs pour les investisseurs. »
Et d’ajouter : « Contrairement aux obligations high yield, les leveraged loans se situent au sommet du bilan et sont généralement garantis par les actifs physiques de l’émetteur. » La marge se calcule sur l’Euribor (Euro Interbank Offered Rate) majoré d’au moins 450 points de base. En dehors de l’attrait immédiat du rendement, il faut savoir que celui-ci ne pâtirait pas d’une remontée des taux d’intérêt et qu’il protègerait plutôt bien de l’inflation. Les leveraged loans sont traités dans un marché privé. Leur taux de défaut est plus bas (2,6 %) que celui des obligations à haut rendement comparables (3 %) et, de surcroît, la prime de recouvrement est aussi plus élevée (59 % contre 42 %).
Michel Lemosof
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