De façon très surprenante, Crédit Logement vient de publier ses chiffres sur le crédit immobilier et annonce, par la voix de Michel Mouillart, une hausse des taux et un effondrement de la demande.
L’analyse de Cafpi est toute autre. « Les taux ne montent pas et les banques continuent de prêter », affirme Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de Cafpi. Démonstration. Pour Cafpi, depuis mai 2011, les taux sont stables. Ils s’établissent autour de 4% sur 20 ans et ne devraient pas bouger sur le 1er trimestre 2012. Certaines banques ont même ajusté à la baisse leurs barèmes début février.
Contrairement à ce qui a pu être pronostiqué lorsque la France a perdu son triple A, la dégradation de la France n’a pas eu, pour le moment en tout cas, d’incidence sur les taux de crédit immobilier, car elle avait été anticipée par les financiers. L’évolution des taux au cours de l’année dépendra des réactions des marchés aux analyses des agences de notation sur les programmes des candidats et sur les élections présidentielles.
Si la demande a baissé en janvier, ce mouvement était prévisible pour Cafpi après les excellents résultats du dernier trimestre 2011. A l’époque, Michel Mouillart tablait sur une fin d’année en chute libre.
Une chose est sûre : la suppression du PTZ+ dans l’ancien exclut un peu plus de primo accédants, mais cette désolvabilisation n’est que temporaire car le désir d’être propriétaire est toujours très présent chez les Français. Elle devrait vite être compensée par une baisse des prix. Dans un certain nombre de régions, l’ajustement des prix est déjà une réalité. Le scénario de 2009 se reproduit : l’offre s’ajuste à la demande.
En outre, il est complètement faux d’affirmer que les banques ne prêtent plus. « C’est la demande qui baisse pour l’instant, explique Philippe Taboret, les banquiers ont chacun leur politique de risque face à la crise et à leurs nouvelles contraintes, mais elles prêtent sans réserve jusqu’à 100% du prix d’achat et jusqu’à 30 ans, voire plus pour les banques spécialisées ». Chaque banque a sa propre stratégie commerciale en matière de financement immobilier et de conquête de clientèle : « cette politique varie d’une région à l’autre en fonction de la concurrence que chacune rencontre sur le terrain », poursuit Philippe Taboret.
Il n’est pas interdit de penser que les taux actuels de 4% vont le rester dans les semaines à venir, d’autant que les grands rendez-vous de l’immobilier que constituent les salons approchent et qu’ils constituent des moments très privilégiés pour les banques de réaliser une partie de leurs objectifs. « Même si les volumes sont moins importants cette année compte tenu du contexte économique, il reste de bonnes raisons d’être optimiste », conclut Philippe Taboret.