Centre Inffo publie les résultats de la 6ème édition de son
Baromètre de la Formation et de l’Emploi 2025, réalisé par CSA.
Dans un monde du
travail en constante transformation, marqué par l’accélération du numérique,
l’essor de l’intelligence artificielle et les défis de l’adaptation des
compétences, cette 6ème édition révèle un besoin urgent d’accompagnement et
d’information sur les dispositifs de formation, pour permettre aux actifs de
mieux anticiper leur évolution professionnelle et sécuriser leur parcours dans
un monde du travail en mutation rapide.
Chiffres clés
• 69% des actifs se déclarent confiants en leur
avenir professionnel (+2 points vs 2023).
• 43% des actifs perçoivent une transformation
rapide de leur métier.
• 51% envisagent un changement d’emploi, dont 34%
d’ici 2 ans
• 53% des actifs se sentent bien informés sur la
formation professionnelle, mais avec de fortes inégalités selon les profils.
• 47% des actifs concernés par une reconversion,
mais seuls 18% sont actuellement engagés dans un processus, un plus bas niveau
depuis 2021.
• 68% des actifs utilisent l’intelligence
artificielle, dont 46% pour la recherche d’informations et 43% pour la
rédaction de documents.
• 76% considèrent que l’IA fait gagner du temps,
mais 77% craignent une dépendance excessive aux outils.
• 43% estiment que l’IA est une opportunité, contre
27% qui la perçoivent comme une menace
• 74% des actifs considèrent être responsables de
leur formation, mais cette perception diminue
(-6 points depuis 2022).
• 62% des actifs estiment que la reconversion nécessite un accompagnement renforcé.
« Les résultats du
Baromètre 2025 sont un signal fort : les actifs français veulent être acteurs
de leur avenir, mais ils ne peuvent pas avancer seuls. La transformation rapide
des métiers, l’essor de l’intelligence artificielle et la nécessité de se former
en continu imposent une mobilisation collective. Entreprises, pouvoirs publics
et organismes de formation doivent agir de concert pour garantir un accès réel
et équitable à la formation. Il ne suffit plus de parler d’employabilité, il
faut donner à chacun les moyens concrets de s’adapter et de réussir dans un
monde du travail en mutation constante », analyse Pascale Romenteau,
directrice générale de Centre Inffo.
Des actifs confiants malgré les transformations du marché du travail
Alors que les métiers
évoluent rapidement sous l’effet des nouvelles technologies et des
transformations sectorielles, 69 % des actifs se déclarent confiants en leur
avenir professionnel (+2 points par rapport à 2023). Ce taux grimpe même à 81%
chez les cadres, qui anticipent davantage les évolutions de leur secteur.
Toutefois, cette confiance ne masque pas l’incertitude liée à la transformation
des métiers :
43% des actifs constatent une évolution rapide de leur profession
et 51 % envisagent un changement d’emploi, dont 34% à court terme (d’ici 2
ans).
La formation
professionnelle : un enjeu stratégique encore sous-exploité
L’essor de nouvelles
compétences est perçu comme un levier essentiel d’adaptation, mais la
responsabilité de la formation repose encore majoritairement sur les individus
eux-mêmes (74% des actifs considèrent qu’ils sont les premiers responsables de
leur parcours de formation). Cependant, cette perception est en baisse de 6
points depuis 2022, signe d’une attente croissante vis-à-vis des employeurs et
des pouvoirs publics.
Si plus de la moitié
des actifs (53%) estiment être bien informés sur la formation professionnelle,
de fortes disparités persistent :
• Les moins de 35 ans et les indépendants
se sentent mieux accompagnés,
• Les demandeurs
d’emploi et les agents de la fonction publique signalent un manque
d’information et d’orientation.
De plus, certains dispositifs restent méconnus : alors que 94% des actifs connaissent l’apprentissage et 92% le bilan de compétences, d’autres outils comme Pro-A (36% de notoriété) et Cléa (31%) restent
confidentiels.
Une baisse de
l’engagement dans la reconversion professionnelle
En 2025, la dynamique de reconversion professionnelle marque un repli significatif : seulement 18% des actifs sont actuellement engagés dans une reconversion, un niveau historiquement bas depuis 2021
(-3 points). Toutefois, l’intérêt pour une
reconversion demeure fort : 36% des actifs qui ne sont pas en reconversion
envisagent d’en entamer une dans les prochaines années, portant à 47 % la
proportion totale des actifs concernés ou intéressés par ce changement de
trajectoire.
Cette démarche complexe
nécessite un accompagnement renforcé, notamment en matière d’orientation et de
formation spécifique :
• 62% des actifs estiment
qu’une reconversion nécessite un soutien important (+2 points),
• 80% des actifs
actuellement en reconversion déclarent ressentir un besoin d’accompagnement
accru
L’intelligence
artificielle : une révolution en marche qui suscite autant d’enthousiasme que
d’inquiétudes
Longtemps perçue comme
une innovation d’avenir, l’intelligence artificielle (IA) est désormais une
réalité bien ancrée dans le monde du travail. En 2025, près de 68% des actifs
français déclarent l’utiliser, que ce soit dans leur activité professionnelle
ou dans leur vie quotidienne. Ses usages sont multiples et touchent des aspects
clés du travail moderne : 46% s’en servent pour la recherche d’informations, 43%
pour la rédaction de documents et 33% pour l’analyse de données ou l’assistance
logicielle.
Toutefois, cette
adoption massive s’accompagne d’un rapport ambivalent. L’IA est largement
reconnue pour ses bénéfices : 76% des actifs y voient un gain de temps et 65%
estiment qu’elle améliore leur productivité. Mais en parallèle, elle soulève
des préoccupations majeures : 77% redoutent une dépendance excessive aux outils
d’IA et 71% s’inquiètent de son impact sur les interactions humaines.
Au-delà de ces perceptions contrastées, l’avenir de l’IA dans le monde du travail reste un sujet de débat. Si 43% des actifs la considèrent comme une opportunité pour leur activité, 27% la perçoivent comme une menace, tandis que 30% estiment qu’elle n’aura pas d’effet significatif sur leur métier. Ces chiffres soulignent une nécessité grandissante : accompagner les travailleurs dans l’intégration de cette technologie afin qu’elle reste un levier de performance et d’innovation, tout en préservant l’éthique et le lien humain au sein des organisations.