Bilan des TPE – T1 2025 : alerte sur une économie en déshérence
Lien enquête : https://sdi-pme.fr/actus_et_ressources/bilan-des-tpe-t1-2025/
Alors que Donald Trump annonce une nouvelle vague de hausses de droits de douane, les très petites entreprises françaises abordent 2025 dans un climat d’extrême fragilité. Mais la dégradation de leur situation ne saurait être imputée à ce seul contexte international. C’est d’abord l’inertie politique intérieure, marquée par plus de 90 jours sans impulsion économique majeure, qui laisse l’économie française en état de veille prolongée. Aucune mesure structurante n’est venue soutenir les TPE, dont 69% accusent une baisse d’activité, 59% des problèmes de trésorerie, et 23% envisagent une cessation d’activité cette année.
Les dirigeants de TPE
ne s’y trompent pas : 82% affichent un moral négatif et 88% jugent que
l’instabilité politique en France impacte directement leur activité. Dans ce
vide d’action économique nationale, les décisions américaines récentes risquent
de porter un coup supplémentaire à un tissu déjà exsangue, confronté à la chute
de la consommation, à des retards de paiement chroniques et à une difficulté
persistante à recruter.
Le poids du PGE
amplifie les difficultés
Le remboursement des
Prêts Garantis par l’État (PGE) reste un fardeau de plus en plus difficile à
surmonter : 69% des TPE ayant souscrit un PGE l’ont déjà totalement consommé,
et 40% peinent à le rembourser, aggravant leurs difficultés financières.
Facturation
électronique : la prochaine charge peu anticipée
Pourtant, les TPE
devront bientôt faire face à de nouvelles obligations, comme la facturation
électronique, que 45% n’ont toujours pas anticipée.
L’augmentation des
intentions de cessation d’activité
Conséquence directe de
ce climat pesant, 23% des dirigeants envisagent de mettre la clé sous la porte
en 2025, contre 17% fin 2024.
La crise du recrutement
reste vive
En parallèle, la crise
du recrutement reste aiguë : 92% des TPE peinent à embaucher, et 88% renoncent
faute de moyens.
Le temps de travail
comme moyen de palier la crise du recrutement
Dans ce contexte, les
débats sur la retraite et le temps de travail trouvent un écho particulier :
63% des indépendants et dirigeants de TPE se sentent directement concernés, et
51% prônent une augmentation du travail, plus particulièrement dans les secteurs
en tension.
Conclusion
Les signaux d’alerte se multiplient. Cette crise silencieuse, moins mise sur le devant de la scène que celle des grandes entreprises, fragilise pourtant des centaines de milliers de structures essentielles au tissu économique et social français.