Les parlementaires européens viennent de valider
le report de deux ans de la directive sur le reporting de durabilité (CSRD) et
d'un an de la directive sur le devoir de vigilance des entreprises (CS3D).
Ce report, qui vise à
simplifier les obligations liées au Green Deal européen, suscite des réactions
partagées entre opportunité de clarification et crainte d’un affaiblissement
des ambitions RSE des entreprises françaises.
Philippe Vachet,
Directeur Général de l’Agence LUCIE, agence de labellisation RSE, réagit :
« Le report de la
directive CSRD est regrettable. Plutôt que de repousser son application, il
aurait été préférable d’accompagner davantage les entreprises pour leur
permettre de mieux comprendre et intégrer ses exigences. Cela dit, il faut
reconnaître que la marche initialement donnée était un peu haute pour certaines
organisations. Le fait de donner plus de temps pour ajuster les exigences et
affiner les méthodes est donc bénéfique, à condition que l’essentiel et le cœur
de la directive soient préservés.
Ce report est aussi une bonne nouvelle dans un sens : il signifie que la CSRD est maintenue. La communication autour du sujet a elle-même été bénéfique et a généré de nombreuses discussions dans les organisations. Maintenant, tout l’enjeu réside dans l’accompagnement des entreprises, en particulier celles de moins de 1 000 salariés qui ne sont donc pour le moment plus assujetties. Vont-elles s’aligner sur des démarches volontaires, au-delà des obligations légales ? Nous l'espérons ! La transparence apportée par la CSRD est bénéfique pour les entreprises : lorsqu’elles s’engagent dans une telle démarche, elles amorcent déjà une dynamique positive vers le changement. C’est une première étape essentielle qui peut renforcer leur compétitivité et leur résilience à long terme. »