A l'occasion du
lancement d'une collection de vidéos métiers, Réseau Vrac et Réemploi fait le
point sur les emplois, les carrières et la formation dans la filière.
Avec un
potentiel de plus de 30 000 emplois en création d'ici quinze ans en France, le
secteur du vrac et du réemploi connaît une dynamique forte, portée par les
évolutions réglementaires et la montée en puissance des pratiques de
consommation responsable.
Panorama de l'emploi
dans la filière
En 2024, la filière
compte déjà 8 000 emplois non délocalisables en France, permettant la
circulation de 13 millions d’emballages réemployables en 2024.
La
répartition de ces emplois met en lumière la structuration du secteur : 20%
des effectifs se concentrent sur l’amont de la filière, qui regroupe les
équipementiers, les services de tri, de collecte et de lavage, ainsi que les
prestataires de services et les metteurs en marché. Les 80% restants concernent
l’aval de la filière, dominée par la distribution et la vente, dans les
épiceries vrac spécialisées, les enseignes de la grande distribution et les
magasins bio ainsi que les sites dédiés à la livraison à domicile.
Selon Célia Rennesson,
directrice de Réseau Vrac et Réemploi : « la filière est jeune. Ce
sont donc les points de vente qui concentrent le plus d’emplois à date mais
cela va évoluer et surtout se développer. Grâce aux objectifs fixés par les
lois française et européenne en matière de vrac et de réemploi (AGEC, Climat et
Résilience et PPWR), l’offre va grandir et avec des milliers d’emplois vont
être créés dans toute la filière : à la fois pour renforcer les équipes en
magasins mais aussi sur toute la chaîne amont. C’est une véritable filière
industrielle en devenir, avec des opportunités d’emplois locaux pour les
créateurs d’entreprises et la reconversion professionnelle »
Les perspectives
d’embauche sont prometteuses : la filière pourrait générer plus de 30 000
emplois directs supplémentaires dans les quinze prochaines années, notamment
autour des emballages ménagers.
De la production
d’emballages réemployables à la vente en vrac, en passant par la collecte, le
tri, le reconditionnement et le lavage, toute une chaîne de valeur se structure
et recrute activement. Cette dynamique participe non seulement à la
souveraineté industrielle, mais aussi au développement de l’économie
territoriale. En effet, les emplois du réemploi s’ancrent localement,
contribuant ainsi à renforcer l’emploi industriel et commercial au niveau
régional, sans risque de délocalisation.
Selon Jérémie Godet,
Vice-président délégué au climat et aux transformations écologiques et sociales
des politiques publiques de la région : « La région Centre-Val de Loire mise
sur la filière pour la faire monter en puissance en l'inscrivant dans son
schéma de développement économique. Le réemploi et le vrac feront partie de la
feuille de route sur l’économie circulaire en préparation. Il faut que l’on
puisse se positionner stratégiquement sur des créneaux porteurs, afin de faire
émerger de nouveaux emplois dans les prochaines années. »
Valoriser les métiers dans la filière
L’essor de la filière
s’accompagne également de l’évolution des métiers et des besoins en formation.
« Notre filière fait évoluer et muter des professions déjà existantes dans
la production, la logistique et la vente, et crée également de nouveaux métiers
spécialisés côté distribution et opération de traçabilité, collecte, tri et
lavage notamment. Ces métiers sont accessibles à tous les niveaux de
qualification », poursuit Célia Rennesson.
Afin de mieux faire
connaître ces carrières que Réseau Vrac et Réemploi lance une collection de 11
vidéos métiers, illustrant la diversité des parcours et des opportunités
professionnelles offertes par le secteur. Cette collection est un outil de
valorisation des carrières qui doit servir autant à l'orientation scolaire et à
susciter des vocations que de motiver des projets entrepreneuriaux et des
politiques publiques.
La formation : une
adaptation nécessaire
Face à cette
transformation, l’enjeu de la formation devient central. Il est essentiel
d’accompagner la croissance du secteur en développant des parcours adaptés aux
nouveaux besoins.
« Depuis une quinzaine d’année, la filière attire de nombreux porteurs de projets, témoignant d’un engouement croissant pour ces métiers d’avenir. Forts de notre expérience opérationnelle du vrac et du réemploi, nous avons conçu une quinzaine de formations métier allant de quelques heures à plusieurs mois. Ces modules, éligibles à financement, couvrent de nombreux aspects du métier d’exploitant : de la règlementation et des bonnes pratiques en matière d’hygiène, en passant par la mise en de son offre produits jusqu’aux problématiques RH » : conclut David Sutrat, cofondateur Osmosia.