Contrairement à certaines idées reçues, la décollecte ne résulte pas seulement d’une baisse de la collecte en assurance vie mais surtout de la différence entre les sommes retirées et les sommes versées. Le phénomène de décollecte s’explique donc en grande partie par une baisse considérable des cotisations, et non par une augmentation brutale des prestations.
Il est vrai qu’au cours des derniers mois de l’année 2011, l’assurance vie a enregistré une décollecte assez significative pour une raison principalement : l’environnement de marché. Les français sont réticents à épargner car ils n’ont aucune visibilité sur les marchés, de plus en plus volatils. Ils sont donc plus tentés de consommer que d’épargner. Et d’autres privilégient les placements à court terme, comme les livrets bancaires aux rendements moins rémunérateurs mais plus rassurants car garantis.
Rappelons que l'assurance vie est un investissement de long terme. Son rendement s'apprécie sur une période longue permettant d'amortir les variations brutales et conjoncturelles des marchés. L’environnement de marché dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui est totalement différent de celui d’il y a 10 ou même seulement 5 ans et il y a fort à parier que nous ne connaîtrons pas en 2012 un record de collecte, mais je reste convaincu que l’assurance vie a encore un rôle important à jouer dans la vie des français en terme d’épargne, de retraite, de donation, etc.
Il n'y a pas de rupture de confiance vis-à-vis de l'assurance-vie, mais une répartition différente des flux d'épargne.
Et n’oublions pas que nous sommes en période électorale. Par conséquent, les épargnants font plutôt preuve d'attentisme. 2012 sera, à n’en pas douter, une année pleine de défis.
Olivier Farouz
Directeur général Arca Patrimoine