Les conseillers misent sur l’intelligence
artificielle et les actifs privés pour soutenir leur croissance
• Intelligence
artificielle :
79% des estiment que l’IA représente un levier majeur pour stimuler la
rentabilité sur la prochaine décennie et 58% d’entre eux ont déjà intégré des
outils d’IA dans leurs processus. Cette adoption est encore plus prononcée en
France, avec 69% des acteurs ayant intégré cette technologie dans leurs
processus d’investissement.
• Actifs privés : Bien que la demande
pour les investissements non cotés progresse fortement, 26% des conseillers
estiment que leur accès limité constitue un frein à leur développement. En
France, 48% des professionnels jugent que la réponse à cette demande sera
cruciale pour leur avenir en 2025.
• Investissement
responsable :
81% des répondants français projettent d’enrichir leur offre en investissements
durables, contre 45% au niveau mondial.
Au cours des cinq
dernières années, l’industrie de la gestion de patrimoine et de la gestion
privée a connu une expansion substantielle, avec une augmentation de 20% des
actifs sous gestion (AUM) à l’échelle mondiale. L’enquête révèle que cette
tendance devrait s’accentuer, avec une croissance estimée des encours sous
gestion à 13,7% en 2025 (en Europe, la hausse attendue est de 11,2%, et en
France, de 8,4%). Cependant, les conseillers doivent faire face à de nombreux
défis, notamment les tensions géopolitiques, l’instabilité économique et
l’évolution technologique rapide.
L’enquête mondiale 2025
de Natixis Investment Managers sur l'industrie de la gestion de patrimoine et
de la gestion privée, s’appuie sur les réponses de 520 professionnels de
l’investissement, couvrant la gestion de patrimoine et la gestion privée, y compris
les conseillers en gestion de patrimoine, les plateformes de distribution, les
banques privées et les family offices dans 20 pays. La France y est
particulièrement représentée avec 15% des répondants, tandis que l’Europe
constitue 38% des participants.
L’intelligence
artificielle, un levier stratégique incontournable
Après avoir observé le
développement rapide des modèles d’IA générative, 79% des interrogés voient en
cette technologie un moteur de croissance des bénéfices pour la prochaine
décennie. En France, 69% des professionnels exploitent déjà l’IA pour détecter
des opportunités et affiner leurs décisions d’investissement. À l’échelle
mondiale, 62% considèrent l’IA comme un outil essentiel pour évaluer les
risques de marché, et 58% estiment que les entreprises qui négligent l’IA
risquent de perdre en compétitivité (ce pourcentage monte à 67% pour la
France).
Au-delà des stratégies
d’investissement, l’IA transforme également l’offre de services : 77% des
conseillers prévoient d’élargir leur gamme grâce à elle. Cependant, 52%
s’inquiètent de la montée en puissance des plateformes de « robot-conseillers
».
Les actifs privés, un
axe stratégique majeur pour 2025
La diversification des
portefeuilles passe par un recours croissant aux actifs privés. 48% des
répondants jugent que leur capacité à répondre à cette demande sera décisive
pour leur croissance en 2025. Actuellement, 88% des portefeuilles sont
constitués d’actifs côtés, contre 12% d’actifs privés. Une évolution est
attendue avec l’essor des investissements alternatifs.
En France, 72% des
experts estiment que les nouvelles structures d’investissement facilitent
l’accès aux actifs privés pour les particuliers, contre 66 % au niveau mondial.
81% des conseillers français voient dans l’épargne retraite un levier idéal
pour intégrer ces actifs.
L’un des principaux
défis réside dans l’éducation des clients concernant la liquidité de ces
actifs. 42% estiment que la compréhension limitée de la liquidité par les
clients peut constituer un obstacle à l’incorporation des actifs privés.
Néanmoins, l’illiquidité peut être bénéfique pour certains investisseurs,
notamment ceux ayant une perspective à long terme, comme les épargnants pour la
retraite.
Malgré ces défis, les
conseillers restent optimistes quant à l’avenir des actifs privés. 92%
prévoient d’augmenter ou de maintenir leur offre de crédit privé et 91%
envisagent de faire de même pour les investissements en capital-investissement.
63% des répondants estiment qu’il existe encore un écart significatif de
rendement entre les marchés privés et publics, et 69% pensent que, malgré des
valorisations élevées, les actifs privés offrent une bonne valeur à long terme.
Selon Stéphane
Vonthron, Directeur Distribution et Assurance France – Monaco de Natixis
Investment Managers :
« Dans le contexte actuel où les actifs privés prennent une place de plus en
plus en importante dans les allocations des investisseurs individuels, nous
considérons qu’il est essentiel d’améliorer leurs connaissances et d’expliquer
les enjeux de cette classe d’actifs souvent mal connue. Notre rôle est de les
aider à prendre des décisions éclairées afin qu’ils puissent saisir toutes les
opportunités. »
Investissement
responsable : une dynamique en forte expansion pour la France
En France plus
particulièrement, l’investissement responsable gagne en importance, avec 81%
des répondants français prévoyant d’étoffer leur offre en investissements
durables, contre 45% au niveau mondial. Actuellement, 57% d’entre eux ont déjà
mis en place des stratégies d’intégration ESG, et 36% privilégient des
stratégies d’investissement à impact pour générer un effet mesurable sur des
enjeux sociaux et environnementaux. Enfin, 45% des investisseurs français
souhaitent inclure des thématiques technologiques dans leurs investissements
durables.
Des incertitudes
économiques persistantes
Les conseillers doivent
composer avec un climat économique et géopolitique particulièrement volatil.
Principales
préoccupations identifiées en 2025
• Nouveaux conflits géopolitiques (38%)
• Inflation persistante (37%)
• Intensification des tensions existantes (34%)
• Relations États-Unis-Chine (34%)
• Risque d’éclatement d’une bulle technologique
(27%)
Les perspectives économiques restent contrastées
50% des professionnels anticipent un atterrissage en douceur pour leur région. Cette prévision monte à 68% en Asie, 58% aux États-Unis, mais descend à 46% en Europe et 37% au Royaume-Uni.
Enfin, 61% des répondants européens redoutent le spectre de la stagflation.