Le télétravail a-t-il tué le bureau ?
La 11e édition du
Baromètre Actineo de la qualité de vie au travail dresse un état des lieux sans
appel : la place de plus en plus relative du travail dans la vie des gens, la
demande croissante pour toujours plus de liberté et la sacralisation du
bien-être sont en train de bouleverser les modes de vie au travail.
Si le télétravail
semble être devenu un quasi-droit acquis pour près d’un actif sur deux, le
bureau conserve une forte dimension collective et conviviale. Pour rester
attractif, il doit répondre aux nombreuses attentes des salariés, notamment
celles de la génération Z : bien-être et confort, connexion avec la nature,
engagement écoresponsable de l’entreprise et des salariés, meilleure prise en
compte de la santé physique et mentale, du handicap, notamment invisible, et
des services innovants, favorisant le Cocooning et le Care, sont devenus les
piliers de la vie au bureau.
Un monde du travail
bouleversé - Chiffres clés
- 47% des
actifs pratiquent le télétravail (42% en 2023 et 29% en 2019), dont 78% depuis leur
domicile
- 77% des télétravailleurs
estiment être plus efficaces chez eux
- 70% des dirigeants et
cadres avec responsabilités managériales disent qu’avec le télétravail, c’est
plus difficile de travailler en équipe
- 49% des salariés disent
être prêts à démissionner si le télétravail leur est retiré
- 36% des actifs aimeraient
passer à la semaine de 4 jours
Si le télétravail est
une zone à défendre, le besoin de lien social au bureau est toujours présent
Le télétravail s’est
imposé depuis la crise sanitaire liée au covid 19 et un retour en arrière semble
difficile : 49% des actifs affirment qu’ils quitteraient leur entreprise si on
leur retirait la possibilité de faire du télétravail. Pourtant, ils sont 82%,
un plébiscite, à dire combien ils apprécient de retrouver leurs collègues
lorsqu’ils viennent au bureau. Si le télétravail n’a pas tué le bureau, il le
contraint à se réinventer.
Le bureau n’est plus un
simple lieu de production, il devient un lieu de coopération, encourageant le
collectif sans oublier l’individuel, en répondant aux attentes fortes en termes
de concentration. Il devient aussi un lieu de bien-être et de convivialité, où
l’on prend soin de tous. Enfin, il doit devenir un lieu de créativité, avec des
espaces différents, amusants, « qui ne font pas bureau ».
Ainsi, pour les
salariés, l’environnement de travail souhaité est constitué :
- D’espaces facilitant
la concentration :
44% souhaitent avoir accès à un bureau fermé quand son occupant n’est pas là,
et 25% à des bulles et des boxes de confidentialité ;
- D’espaces
collaboratifs :
32% des actifs estiment indispensables les salles de réunion en libre accès, et
25% les petites salles pour travailler à deux ou trois ;
- D’espaces de
convivialité :
39% souhaitent disposer d’un espace café/tisanerie et 31% veulent une cuisine
en libre accès.
Les services en
entreprise sont devenus également un levier d’attractivité : 24% des Gen Z viennent
au bureau pour profiter des services mis à disposition par leur entreprise.
Parmi les plus
plébiscités :
ceux liés à la santé et au bien-être (32%), à l’entretien de leur voiture ou
vélo (29%), aux services beauté (24%), aux mini-boutiques d’appoint et à la
livraison de repas (24%) et même à la garde d’animaux (23%).
Les comportements
écoresponsables sont aussi un critère décisif : 42% des salariés veulent
travailler dans des bureaux moins énergivores, et ils sont 66% à dire préférer
du mobilier de seconde main.
Engagement de la génération
Z en recul : alertes rouges pour les grandes entreprises
Si 76% des actifs
considèrent que le travail a un impact positif sur leur vie, la motivation des
salariés se dégrade, notamment dans les grandes entreprises. Dans les
structures de plus de 1 000 salariés, seuls 57% des employés se disent engagés,
contre 74% dans les TPE.
Un sentiment partagé
tout particulièrement par les jeunes générations :
- 67% des GenZ déclarent faire
le strict minimum au travail
- 38% des actifs estiment
que leur travail nuit à leur santé mentale, chiffre à 53% chez
les GenZ
- 54% des jeunes actifs
s’ennuient au travail, 26% réclament des espaces plus variés.
Odile Duchenne,
directrice générale d’Actineo, conclut : « Les résultats de l’enquête 2025 du
Baromètre Actineo révèlent des résultats particulièrement riches et disruptifs,
qui mettent en lumière trois enjeux majeurs de l’organisation de la vie au
travail :
- Un enjeu RH, avec
des réponses à apporter sur l’attractivité, le besoin de reconnaissance, la
prise en compte de la santé des salariés et du handicap invisible,
- Un enjeu
managérial essentiel pour motiver, engager les équipes et renforcer leur performance
collective,
- Un enjeu de vie
collective, pour que la qualité des relations entre collègues reste un moteur
fort, que les salariés soient fiers d’appartenir à leur entreprise, que les
besoins de concentration soient mieux pris en compte et que l’ambiance au
travail, aidée par
des aménagements réussis, soit conviviale, créative, sérieuse et amusante à la fois ».