À l’occasion de la
Journée internationale des droits des femmes, Infogreffe et l’association FCE
France publient leur baromètre annuel de l’entrepreneuriat au féminin. Les
chiffres 2024 révèlent une stabilité globale dans la proportion de femmes
entrepreneures en France, qui représente toujours 33,1% des créations
d’entreprises. Toutefois, des disparités sectorielles et régionales notables
marquent cette édition.
Une présence féminine
stable, accompagnée d’un rajeunissement
En 2024, les femmes
représentent toujours 33,1% des créateurs d’entreprises, une proportion
identique à celle observée en 2023. Cette constance souligne leur ancrage
durable dans le paysage entrepreneurial français. Par ailleurs, l’âge moyen des
entrepreneures diminue légèrement, passant de 43 ans en 2023 à 41 ans en 2024,
traduisant une tendance à un accès plus précoce à l’entrepreneuriat
Des disparités
régionales marquées
Le baromètre 2024 met
en évidence des écarts significatifs selon les territoires.
Dans les DROM, Mayotte
reste en tête avec 43,5% d’entreprises dirigées par des femmes, suivie par la
Guadeloupe (40,5%) et la Guyane (37,7%).
En métropole, la
Normandie (36,3%) s’impose désormais en première position, devant la Bretagne
(36 %) et la Nouvelle-Aquitaine (35,7%). La Corse (34,7%) et l’Occitanie (34,4%)
complètent ce top 5, illustrant la diversité des dynamiques régionales en
matière d’entrepreneuriat féminin.
Des évolutions
contrastées selon les secteurs d’activité
L’analyse sectorielle
met en évidence qu’en matière de création d’entreprise certaines activités
restent fortement investies par les femmes.
En tête, les autres
activités de services majoritairement exercées en entreprise individuelle et
fortement plébiscitées par les créatrices d’entreprise atteignent 52,4%,
suivies par l’enseignement, la santé et l’action sociale (50,1%). Les
industries manufacturières et extractives évoluent de 39,3% à 40,6%, faisant
reculer le secteur des activités immobilières à la quatrième position, où il se
maintient à 39,3%.
Parallèlement, certains
secteurs enregistrent en 2024 une évolution notable. La plus forte progression
est observée dans le secteur de l’information et de la communication, avec une
hausse de +13,4%, atteignant 20,3% (contre 17,9% en 2023). Le conseil suit
cette dynamique avec une augmentation de +4,6% (de 28,5 % à 29,8%), tout comme
les industries manufacturières et extractives (+3,3%, de 39,3% à 40,6%). Enfin,
le secteur du transport enregistre une progression plus modérée (+1,9%, de 10,3%
à 10,5%).
Des choix juridiques
marqués par la recherche de flexibilité
En 2024, les femmes
entrepreneures continuent de privilégier des structures juridiques offrant
souplesse et accessibilité. L’Entreprise Individuelle (EI) reste le choix
privilégié avec 35% des immatriculations féminines, en légère progression par
rapport à 2023.
Si la Société par
Actions Simplifiée (SAS) reste moins plébiscitée par les femmes que leurs
homologues masculins (23%, stable par rapport à 2023), celles-ci se tournent
davantage vers les Sociétés Civiles Immobilières (36%) et d’autres structures
alternatives (39%), confirmant leur volonté d’opter pour des cadres juridiques
adaptés à leurs besoins entrepreneuriaux.
Les dirigeantes face
aux défis économiques : une résilience confirmée malgré les tensions
Si l’entrepreneuriat
féminin affiche une stabilité en 2024, les dirigeantes n’ont pas été épargnées
par le contexte économique tendu. Les entreprises dirigées par des femmes
continuent de représenter une part significative des défaillances, bien que
leur proportion parmi les sociétés radiées ait légèrement diminué à 30%, soit
-0,5 point par rapport à 2023.
Les inscriptions de
privilèges témoignent des tensions économiques persistantes pour les
entrepreneures. Celles liées au Trésor public concernent 14,7% des cas, en
baisse de 1,5% par rapport à l’année précédente. De même, les inscriptions de
privilèges Sécurité sociale atteignent 15,7%, marquant un recul de 1,8%.
Par ailleurs, les
injonctions de payer enregistrées pour les entreprises dirigées par des femmes
représentent 21,4% du total, et soulignent une exposition encore significative
aux créances impayées. Concernant les procédures collectives, 16 744 ouvertures
ont été recensées, avec une part de 23,6% impliquant des dirigeantes.
Ces chiffres confirment
la capacité d’adaptation des femmes entrepreneures, tout en soulignant la
nécessité de renforcer les dispositifs d’accompagnement pour garantir la
pérennité de leurs entreprises face aux mutations économiques.
Une mobilisation
nécessaire pour renforcer la place des femmes dans l’entrepreneuriat
Si ces chiffres
confirment la place grandissante des femmes dans le monde entrepreneurial, ils
rappellent aussi la nécessité de poursuivre les actions en faveur de
l’accompagnement, du financement et de la promotion des entrepreneures. Dans
cette optique, le G.I.E. Infogreffe a récemment établi un partenariat
stratégique avec Femmes Chefs d’Entreprises (FCE France). En unissant leurs
forces, le G.I.E. et FCE France souhaitent insuffler une nouvelle dynamique à
l’entrepreneuriat féminin en France. Ce partenariat traduit une volonté commune
de promouvoir un environnement plus sécurisé et accessible pour les femmes
dirigeantes, en leur offrant les outils nécessaires pour développer leurs
activités en confiance.
« Les chiffres du
baromètre 2024 confirment la place essentielle des femmes dans
l’entrepreneuriat français, tout en mettant en lumière les défis qu’il reste à
relever.
déclare Me Dieudonné Mpouki, Président du G.I.E. Infogreffe. Le
rajeunissement des entrepreneures et la progression dans des secteurs
historiquement masculins sont des signaux encourageants. mais nous devons
poursuivre nos efforts pour garantir à toutes un accès équitable aux ressources
et aux opportunités. Le partenariat entre Infogreffe et FCE France s’inscrit
pleinement dans cette dynamique. »
« Nous nous félicitons des signes positifs mis en lumière dans le Baromètre 2024, comme le renforcement de la résilience des entreprises dirigées par des femmes et l’augmentation de la part des créatrices d’entreprise dans les secteurs industriels. poursuit Anouk Déqué, Présidente FCE France. Mais les femmes sont encore trop peu présentes dans la vie économique. Nous voulons qu’elles prennent leur juste place dans un contexte d’équilibre, à la tête d’entreprises comme dans les instances de gouvernance. La mixité est facteur de performance ! Ce partenariat avec Infogreffe marque cet engagement commun pour mettre en lumière les défis qui restent à relever. »