Après avoir franchi la barre des 4% fin
2023, les taux de crédit immobilier ont amorcé une décrue tout au long de 2024,
flirtant aujourd’hui avec les 3%. Cette tendance, portée par les politiques
monétaires assouplies de la Banque Centrale Européenne (BCE), redonne du
souffle au marché.
Malgré un contexte politique tendu, les banques adoptent une
posture offensive, facilitant l’accès à la propriété. Selon un sondage interne
de CAFPI, 94% des accédants estiment que cette baisse des taux constitue un
levier essentiel pour concrétiser leur projet immobilier.
Un redémarrage des
crédits immobiliers
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la production de crédits immobiliers est repartie à la hausse. « Après un creux entre décembre 2023 et mars 2024 avec seulement 7 à 7,5 milliards d’euros de crédits émis chaque mois, le seuil des 10 milliards mensuels a été dépassé depuis octobre 2024 », observe Caroline Arnould, Directrice générale de CAFPI.
Chez CAFPI, cette
dynamique s'est traduite par une très forte hausse de près de 50% des demandes
de prêts en ce début d’année 2025, confirmant un fort regain d’intérêt pour
l’emprunt immobilier. Cette reprise s’appuie sur la baisse continue des taux,
conséquence directe des quatre baisses successives de la BCE en 2024, rendues
possibles par une inflation stabilisée autour des 2%.
Autre signe encourageant : la combinaison de taux plus bas et d’une érosion des prix immobiliers a redonné du pouvoir d’achat aux acquéreurs. En effet, alors qu’en 2023, une acquisition représentait
5 années de revenus, elle n’en représente
plus que 4 en 2025, facilitant l’accès à la propriété.
Les Français misent sur
un marché plus favorable
L’optimisme est de mise
chez les acquéreurs. D’après un sondage réalisé par CAFPI auprès de ses clients
financés depuis 2022, 73% d’entre eux sont bien informés de la baisse des taux
et 44% anticipent une poursuite de cette tendance.
Par ailleurs, 40% des personnes interrogées estiment que les prix immobiliers vont se stabiliser, et
44% considèrent que 2025 sera une année favorable aux acheteurs. Si les critères d’octroi restent un point de vigilance, une évolution positive se dessine : « 55 % des emprunteurs jugent encore les conditions trop strictes, mais ils constatent un assouplissement notable ces six derniers mois »,
précise
Caroline Arnould. Résultat : 72% des acheteurs maintiennent leur projet
immobilier initial, confirmant la confiance retrouvée.
Une année pleine
d’opportunités
L’amélioration des taux
ouvre également la voie à la renégociation des crédits. 57% des emprunteurs
CAFPI des trois dernières années envisagent ainsi de renégocier leur prêt pour
réduire leurs mensualités ou la durée de remboursement. Les banques pourraient
y voir un axe stratégique pour fidéliser leur clientèle.
Autre coup de pouce
attendu : dès le 1er avril, l’extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ) à l’ensemble du
territoire et aux maisons individuelles devrait dynamiser encore davantage
l’accès à la propriété.
D’autant que les
banques sont très présentes sur le marché en ce début d’année. Elles proposent dans
leur grande majorité des offres promotionnelles, quitte à réduire leur marge. «
L’OAT 10 ans et les taux bancaires sont aujourd’hui à des niveaux quasiment
identiques, preuve que les banques se concentrent sur d’autres indicateurs et
d’autres sources de refinancement (BCE, dépôt…) », souligne Caroline
Arnould.
Et la tendance pourrait
se poursuivre même si des incertitudes persistent,
notamment avec les tensions commerciales mondiales, le mouvement de baisse
devrait se maintenir. « Avec des perspectives de croissance inférieures à
1%, la BCE devrait continuer à adoucir sa politique monétaire au long de
l’année. Sauf aléas, nous devrions atteindre une moyenne de 2,70 % d’ici la fin
de l’année », conclut-elle.