Alors que les négociations commerciales se sont achevées,
le bilan dressé par PactAlim, porte-parole des PME et ETI de l’alimentation est
plus qu'inquiétant. Les tendances observées lors des précédents cycles de
négociation annuelle se confirment et s'aggravent, menaçant directement la
compétitivité des PME et ETI du secteur agroalimentaire.
Dans un troisième et
dernier sondage mené par Pact’Alim auprès de ses adhérents, nous relevons que
près d’un quart des entreprises (24%) n’ont pas conclu l’ensemble de leurs
accords avant la date butoir du 1er mars. Nous constatons également une
déflation imposée et une absence de prise en compte des coûts de production.
En effet, malgré des
demandes de hausse moyenne des tarifs fournisseurs de 3%, les entreprises ont
fait face à une pression inédite sur leurs prix : 48% des entreprises subissent
une déflation sur leur prix, et celles qui parviennent à obtenir des hausses ne
couvrent pas l'augmentation de leurs coûts de production.
Dans 59% des accords
conclus, les hausses des matières premières agricoles (MPA) ne sont pas
couvertes, contre 42% en 2024, et ce taux grimpe à 80% pour les matières
premières industrielles (MPI) (contre 73% en 2024).
Nous observons à
nouveau des pratiques de négociation de plus en plus agressives. Les demandes
de baisses de prix systématiques restent la norme : 92% des entreprises les ont
subies cette année. Les pratiques commerciales observées sont particulièrement inquiétantes
:
- Menaces de déréférencement : fréquentes à
systématiques dans 81% des cas.
- Exigences d'avantages sans contreparties : présentes dans 72% des
cas.
- Pressions pour des
alignements tarifaires forcés : observées dans 65% des négociations.
La conséquence de ces
constats est une dégradation des plans d'affaires qui menace directement
l'équilibre économique des entreprises. Plus de la moitié des entreprises (52%)
estiment que l'évolution de leurs plans d'affaires n'est pas en corrélation avec
celle des prix négociés (contre 36% en 2024). Dans 23% des cas, ces plans sont
même jugés dégradés voire très dégradés.
Face à cette situation
critique, nous alertons sur les conséquences que ces négociations commerciales
engendrent pour les entreprises alimentaires en France. C’est la raison pour
laquelle Pact’Alim appelle de toute urgence à une réforme des lois Egalim afin
que des mesures d’ajustements soient prises pour garantir un cadre de
négociation équilibré, qui respecte l'esprit des lois Egalim et permette aux
entreprises de couvrir leurs coûts de production.
Jérôme Foucault,
Président de Pact’Alim, rappelle : « Il est maintenant temps d’aller au-delà
du constat et de changer en profondeur la manière dont se passent les
négociations : les PME & ETI de l’alimentation, premier débouché de l’amont
agricole français, ne doivent plus subir des négociations déséquilibrées qui
mettent en péril leur compétitivité, leur capacité d’investissements. Il en va
de la souveraineté alimentaire et de la rémunération des producteurs agricoles.
Nous attendons des actes concrets pour garantir une application effective des
principes d'Egalim et rétablir une relation plus équitable entre fournisseurs
et distributeurs. »
Pact’Alim relance son appel à une parfaite application des contrôles par les services de l’Etat et salue les annonces gouvernementales en ce sens. A la suite des contrôles qui ont été annoncés, Pact’Alim demande qu’un nouveau comité de suivi des négociations commerciale puisse se tenir afin qu’un point de situation global puisse être et partagé.