Le 22 mars 2025, la planète se mobilisera pour la Journée mondiale de l'eau,
placée cette année sous le signe de « La préservation des glaciers ». Ce choix
n'est pas anodin : les glaciers, véritables réservoirs d'eau douce, sont en
péril face au réchauffement climatique. Leur fonte accélérée perturbe le cycle
de l'eau, affectant des milliards de personnes en aval.
À l’occasion de cette
Journée World Vision France, ONG de solidarité internationale qui vient en aide
aux plus démunis, tient à rappeler que la disparition des glaciers menace non
seulement l'approvisionnement en eau potable, mais aussi l'agriculture, l'industrie
et la santé des écosystèmes. Effectivement, les glaciers abritent environ 70%
de l'eau douce mondiale. Cette thématique revêt une dimension profondément
humaine. Les glaciers fondent sous l'effet du réchauffement climatique, mettant
en péril les équilibres naturels et affectant directement les populations les
plus vulnérables, les premiers à subir les effets dévastateurs de cette crise
de l'eau.
En Afrique, des pays
comme l'Éthiopie ou le Kenya, déjà touchés par la sécheresse et la rareté de
l'eau, risquent de voir leur situation se détériorer avec l’extinction
progressive des glaciers des montagnes, qui ont historiquement servi de
réservoir d'eau saisonnier. Les femmes et les enfants, notamment dans les zones
rurales, sont particulièrement touchés par ces pénuries d'eau. Ils sont souvent
responsables de la collecte d'eau pour leurs familles, et l'absence d'accès à
une eau potable et suffisante les expose davantage aux maladies, aux heures de
marche interminables, et à une alimentation insuffisante. Leurs conditions de
vie se détériorent de manière alarmante lorsque la qualité et la quantité d’eau
diminuent.
L'urgence d'un accès
universel à l'eau potable : une ressource vitale encore trop inégalement
répartie
Aujourd'hui, 2,2 milliards de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à une eau potable sûre. L'Afrique subsaharienne est particulièrement touchée, avec des pays comme l'Éthiopie, le Soudan du Sud et la République Démocratique du Congo où près de la moitié de la population vit sans eau propre.
En Asie du Sud, l'Inde et le
Bangladesh font face à une pollution des nappes phréatiques au mercure et à
l'arsenic, mettant en danger des millions de vies.
Le changement
climatique : un facteur aggravant majeur
Le changement
climatique exacerbe la raréfaction de l'eau dans le monde, amplifiant une
situation déjà critique pour des millions de personnes.
Sécheresses prolongées
en Afrique de l'Est :
l'Éthiopie, la Somalie et le Kenya sont des pays confrontés à des sécheresses
records, avec des précipitations de plus en plus rares et irrégulières. Ces
conditions entraînent la désertification des terres agricoles, réduisant
drastiquement les rendements agricoles et provoquant des crises alimentaires
majeures. En 2024, la sécheresse persistante en Somalie a entraîné des pénuries
d'eau qui ont forcé plus de 1,5 million de personnes à quitter leur foyer à la
recherche de ressources vitales.
Salinisation des eaux
douces dans le delta du Gange : Le Bangladesh et l'Inde font face à une
augmentation alarmante de la salinité de leurs eaux souterraines et de surface,
en raison de l'élévation du niveau de la mer. Cette contamination de l'eau
douce a des conséquences désastreuses sur l'agriculture, rendant les terres
impropres à la culture du riz et menaçant la sécurité alimentaire de millions
de personnes. De plus, la consommation d'eau salinisée expose les populations à
des problèmes de santé graves, notamment l'hypertension et les maladies rénales.
Désertification
croissante en Amérique latine : Des régions telles que le nord du Mexique, le
nord-est du Brésil et certaines parties de l'Argentine subissent une
aridification progressive. Le manque de précipitations et la déforestation
accélèrent l'érosion des sols et réduisent la capacité des terres à retenir
l'eau. En conséquence, les populations rurales sont forcées de migrer vers les
villes, augmentant ainsi la pression sur des infrastructures urbaines déjà
fragiles.
Santé et eau : un enjeu
vital pour les jeunes enfants
Le lien entre l'eau et
la santé est indissociable. Dans les contextes fragiles, plus de 80% des
maladies sont attribuables à l’eau insalubre et à un assainissement inadéquat.
Chaque jour, plus de 1 000 enfants de moins de cinq ans meurent de maladies diarrhéiques évitables en raison d’un manque d’eau propre et d’installations sanitaires. En outre, l’eau insalubre contribue à la malnutrition infantile, car les infections intestinales fréquentes empêchent l’absorption des nutriments essentiels.
De manière plus large,
plus de 1,7 milliard de personnes à travers le monde souffrent régulièrement de
maladies diarrhéiques liées à un accès insuffisant à l’eau potable et à
l’assainissement.
Les épidémies de
choléra constituent une menace sanitaire majeure dans de nombreux pays.
• Au Niger, les conditions précaires d'accès à
l'eau dans les zones rurales et les camps de déplacés internes favorisent la
propagation rapide du choléra, avec plus de 4 000 cas signalés en 2024.
L'absence d'infrastructures sanitaires et la consommation d'eau contaminée sont
les principales causes de cette recrudescence.
• Au Yémen, en proie à un conflit prolongé,
l'effondrement des infrastructures d'eau et d'assainissement a conduit à l'une
des pires épidémies de choléra de la décennie. En 2024, plus de 1,2 million de
cas ont été recensés, affectant particulièrement les enfants et les personnes
âgées.
• En Haïti, les récentes catastrophes naturelles et
l'instabilité politique ont aggravé la situation sanitaire. Le choléra, qui
avait été éradiqué pendant plusieurs années, est réapparu en 2022 et continue
de se propager. En 2024, plus de 25 000 cas ont été signalés, en grande partie
dans les zones urbaines où l'assainissement est insuffisant et où l'accès à
l'eau propre est limité.
Un accès sûr à l'eau
potable permettrait de réduire de 40% les cas de maladies diarrhéiques et
d'améliorer considérablement la nutrition et la croissance des enfants.
Les actions de World
Vision pour un accès universel à l'eau
Face à cette situation
critique, World Vision intensifie ses efforts en matière de WASH (Water,
Sanitation and Hygiene) et réalise chaque année des avancées concrètes sur le
terrain.
Notre ONG est le
premier fournisseur d’accès à l’eau au monde et apporte de l’eau potable à une
personne toutes les dix secondes et à 3 nouvelles classes chaque jour.
En 2024, l'organisation
a fourni un accès à l'eau potable à plus de 3,1 millions de personnes.
Focus sur le travail de
l’association au Kenya
World Vision est active
au Kenya depuis 1974, mettant en œuvre des programmes visant à améliorer un
accès durable à l'eau potable et à promouvoir des pratiques d'hygiène et
d'assainissement essentielles pour la santé et le bien-être des communautés les
plus vulnérables.
Projets WASH et
résultats obtenus :
En 2022, les
initiatives WASH de World Vision Kenya ont permis à plus de 200 000 personnes
d'accéder à des services d'eau potable et à près de 150 000 personnes de
bénéficier de structures sanitaires adéquates dans leurs foyers.
Approches
technologiques et innovations :
World Vision Kenya
utilise des forages alimentés par énergie solaire pour fournir de l'eau potable
aux communautés, rapprochant ainsi l'eau des foyers et améliorant la qualité de
vie.
L'organisation a également employé des outils de cartographie avancés, tels qu'ArcGIS Pro, pour localiser précisément les infrastructures WASH, les ménages, les établissements éducatifs et de santé, ainsi que les limites des villages. Cette approche a permis d'identifier les foyers situés au-delà de
500 mètres des points d'eau, distance
recommandée pour un accès sécurisé à l'eau potable.
Partenariats et
initiatives communautaires :
En collaboration avec
l'UNICEF, World Vision a initié un projet à Lolemget visant à améliorer l'accès
à l'eau potable. Ce projet a conduit à une augmentation des rendements
agricoles, une amélioration de la santé et de la nutrition, et un développement
économique local.
L'organisation met
également l'accent sur l'autonomisation des femmes, reconnaissant leur rôle
central dans la gestion de l'eau et la sécurité alimentaire. En renforçant leur
participation, World Vision contribue à l'égalité des sexes et au développement
communautaire.
Ces initiatives
illustrent l'engagement de World Vision à fournir des solutions durables en
matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène, tout en intégrant des
innovations technologiques et en renforçant les capacités des communautés
locales.
Cependant, les besoins
restent immenses. World Vision appelle donc à une mobilisation collective :
gouvernements, entreprises, société civile et citoyens doivent agir ensemble
pour garantir l'accès à l'eau pour chaque enfant, chaque famille, chaque village.
En cette Journée mondiale de l'eau, faisons de l'accès à l'eau un droit réel, et non un privilège.