Comprise entre 18 et 27 ans, la
“Génération Z” est souvent synonyme de révolution. Ces nouveaux arrivants sur
le marché du travail ont tendance à vouloir bousculer le monde de l’entreprise
et sont régulièrement mis en opposition avec les plus anciens collaborateurs
qui sont très souvent les “Boomers” (56+). Meilleures conditions de travail,
plus d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, management
bienveillant et plus encore sont les revendications premières de la Gen Z.
- Mais qu’en est-il
pour les autres travailleurs ?
- Leurs exigences
sont-elles si décalées des autres travailleurs ?
- A quoi ressemble leur
entreprise idéale ?
Ce sont tout autant de
questions auxquelles Owl Labs, spécialiste des technologies collaboratives
hybrides a tenté de répondre à travers son étude faisant état des lieux du
travail hybride en 2024.
La Gen Z, une
génération si “déconnectée” du monde du travail ?
A travers les retours
des répondants, Owl Labs observe que tous les travailleurs, toutes générations
confondues, se rendent à ce jour, majoritairement, 3 fois par semaine au bureau
(Gen Z : 45,5%, Millennials : 45%, Gen X : 47,7% et Boomer : 40%). Ce rythme de
travail est souvent mis en place par les entreprises, mais il est possible
d’observer que si les salariés avaient le choix, ce rythme ne serait pas si
différent. Ainsi, si le rythme du 3 fois par semaine est toujours en première
position, on observe, et ce à contre-courant, de façon plutôt surprenante, que
les Gen Z et Gen X souhaiteraient s’y rendre 4 fois par semaine (respectivement
22,9% et 21,2%), là où les Millennials et boomer placent en seconde position le
fait de s’y rendre seulement 2 fois par semaine (respectivement 22,3% et 21,1%).
Les modes de travail
sont d’une véritable importance pour les salariés qui considèrent davantage
l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle comme un enjeu essentiel.
C’est ce que l’on constate à travers les avantages les plus attrayants pour un
employeur potentiel, si la semaine de 4 jours arrive en tête pour toutes les
générations (Gen Z : 31,2%, Millennials : 40,1%, Gen X : 37,4% et Boomer : 44,4%),
la Gen Z, tout comme les Millennials, prêtent une certaine importance à
l’avantage de disposer de la liberté de travailler d’où ils le souhaitent (20,6%
et 22,5%). Les Gen X et les Boomers, quant à eux, privilégient davantage une
meilleure assurance santé (26,3% et 29,2%). Enfin, une preuve supplémentaire de
l’importance pour les collaborateurs de bénéficier d’une vie équilibrée,
l’ensemble des générations n'accepterait pas une offre d’emploi s’il était
impossible de bénéficier d’horaires de travail flexible (Gen Z : 42,4%,
Millennials : 41,5%, Gen X : 35,5% et Boomer : 31,4%).
En d’autres termes, ces
observations permettent de constater que la génération Z n’est pas si
différente des autres générations et n’a pas des exigences irréalistes. Victime
d’une image biaisée, la Gen Z désire les mêmes choses que les autres
générations et des petites différences sont observables pour chaque génération.
Toutefois, la Gen Z est peut-être plus apte à défendre ses intérêts que les
générations précédentes.
Un monde du travail
plus respectueux
Comme constaté, la Gen
Z n’est finalement pas si différente des autres générations. En effet, tout
comme leurs prédécesseurs, ces nouveaux travailleurs désirent évoluer dans un
espace de travail sain où le manager toxique n’a plus sa place. Cependant, ce
qui lui vaut son image “rebelle” est sûrement liée aux méthodes utilisées pour
exprimer leurs revendications.
Les Gen Z veulent que
le monde du travail change et le font savoir à haute voix, à travers les
réseaux sociaux notamment, entraînant potentiellement une incompréhension des
générations précédentes.
Ainsi, on observe que
près d’un salarié sur 10 (7%) des salariés ont publié des messages négatifs
concernant leur employeur sur leurs réseaux sociaux personnels tels que
Instagram, X etc., 6% sur TikTok et 5% publient de manière anonyme sur
Glassdoor. Un phénomène d’autant plus présent chez la génération Z. Plus d’un
travailleur sur trois de la Gen Z, soit 41%, a déjà publié du contenu négatif
sur son travail ou son employeur sur les réseaux sociaux, contre 18% pour
toutes les autres générations de travailleurs.
En 2024, le #WorkTok a
prospéré́ grâce à la popularité des TikToks liés au travail et près d'un
travailleur sur quatre (18 %) a publié des messages négatifs sur son travail ou
son employeur sur les réseaux sociaux, 6 % d'entre eux déclarant avoir enregistré
des conversations avec leur employeur. Un phénomène qui s'accroît surtout à
travers les jeunes générations qui sont de plus en plus alertées sur leurs
droits et la nécessité qu’ils soient respectés.
Enfin, les Gen Z sont
adepte du “work smarter not harder”, autrement en français “travailler plus
intelligemment et non plus dur”. C’est pourquoi, ils n’hésitent pas à intégrer
des outils IA, leurs permettant de simplifier leur travail. 27,1% des travailleurs
de la génération Z utilisent l’IA toutes les semaines, contre jamais pour
toutes les autres générations (Millennials : 44,5%, Gen X : 61,1% et Boomer :
62,1%).
Cependant, certaines
disparités sont également observables à travers les retours des répondants dans
d’autres générations. C’est le cas notamment des Millennials qui déclarent, en
seconde position, qu’ils n’hésiteraient pas à chercher un autre travail avec
plus de flexibilité (17,5%), si le travail à distance ou hybride n’était plus
autorisé dans leur entreprise actuelle. Tandis que l’ensemble des autres
générations déclarent qu’ils resteraient, mais feraient moins d’efforts.
Mais c’est également le
cas pour les boomers qui lorsque l’on demande quels éléments les inciteraient à
travailler en présentiel, ils déclarent en seconde position : voir mes amis au
travail et collègues (27,3%). Tandis que pour les autres générations, ce serait
plutôt un trajet travail-domicile plus court.
De ce fait, si chaque génération apporte avec elle son lot de disparité, auxquelles les entreprises doivent s’adapter, il est pourtant simple de constater que chacune d’entre elles souhaite avant tout bénéficier et évoluer dans un espace de travail sain, même si celles-ci ont tendance à l’exprimer de manières différentes.