L'EM Normandie et Actual Group publient les résultats de la
deuxième édition de leur baromètre du rapport au travail. Cette étude, menée au
deuxième semestre 2024, révèle une baisse significative de la confiance en
l'avenir des actifs français, en lien avec un contexte d'incertitudes
politiques et économiques.
Mené auprès d'un panel
d'actifs représentatif de 210 673 personnes, ce baromètre indique que la
confiance en l’avenir diminue de 3,6% par rapport au semestre précédent. Il
s'agit d'un retournement de tendance après trois années de lente remontée
post-pandémie.
La confiance en baisse
chez les uns
Mais cette baisse n'est
pas uniforme. La confiance augmente chez certains. Cette polarisation de la
confiance en l'avenir est un autre témoignage de la fragmentation de la société
française.
L'étude identifie
quatre grandes familles d'actifs. Dans une démarche inédite, le baromètre du
rapport au travail analyse les différentes catégories d'actifs en croisant deux
données : l'employabilité et la confiance en l'avenir. Quatre grandes familles d'actifs
se dessinent, et leur répartition a évolué depuis le mois de mai 2024 :
● Décrocheurs :
14,1% (+11%)
● Stables
pessimistes : 27,1% (+10%)
● Stables optimistes
: 22,5% (+6,6%)
● Avant-gardistes :
14,9% (+14,6%)
Des conséquences sur
les stratégies de recherche d’emploi
Ces quatre catégories
d’actifs se distinguent par leurs comportements d’emploi et leurs modes
d’engagement dans les entreprises :
À employabilité́
égale, les pessimistes sont deux fois moins actifs sur les job-boards que les
optimistes. La probabilité́ qu’ils relancent un recruteur qui les aurait
contactés, est trois fois plus faible que celle des optimistes. Seuls 22,5%
des actifs français ont des comportements autonomes et proactifs pour
rechercher un emploi et gérer leurs carrières.
Les décrocheurs
s’engagent dans leur métier, les stables pessimistes dans leur organisation,
les stables optimistes dans une communauté́ de proximité́, et les
avant-gardistes dans des projets innovants.
Pour Jean Pralong,
enseignant chercheur en gestion des ressources humaines à l’EM Normandie qui a
piloté ce travail,
« les contextes politiques et économiques confus impactent directement les
comportements d’emploi et les modalités d’engagement des actifs français. Ils
freinent sensiblement le dynamisme du marché́ du travail, malgré́ des besoins
encore vifs du côté des entreprises. »
Pour Samuel Tual, président fondateur d'Actual group, la situation actuelle pose un véritable défi aux entreprises : « La loi nous impose des négociations annuelles, mais comment les mener sereinement en l'absence d’une loi de finances ? Cela crée un vrai problème de visibilité. Dans ce contexte d'incertitude, bâtir des budgets devient un exercice périlleux, ce qui entrave la bonne gestion des entreprises. Les résultats du baromètre confirment ce que nous observons au quotidien dans nos agences : d’un côté, des entreprises qui sont contraintes d’adopter une posture de prudence face à un environnement instable, et de l’autre, des candidats dont les comportements se segmentent davantage. »