En France, les entreprises accélèrent leurs investissements
mais peinent à surmonter les défis liés aux compétences, à la gouvernance et à
la qualité des données.
L'AInomics
CIO Playbook 2025, réalisé pour Lenovo par IDC, met en lumière une
transformation profonde du paysage de l’intelligence artificielle en Europe et
au Moyen-Orient.
Avec une hausse attendue de 104% des budgets dédiés en 2025,
l’IA s’impose comme un axe stratégique incontournable, représentant désormais
20% des budgets IT de la région, contre
13% l’année précédente.
Malgré un niveau de satisfaction record – 94% des projets IA ont au moins répondu aux attentes et
31% les ont mêmes dépassées, soit le double de l’Amérique du Nord –
les entreprises font face à des obstacles persistants : passage à l'échelle,
gouvernance des données et pénurie de compétences.
Parmi
les 9 pays étudiés, la France se distingue par son dynamisme. Elle est ex aequo en
3e position avec l’Italie en affichant un taux d’adoption de 6%, derrière le
Danemark (22%) et le
Moyen-Orient (14%). Les entreprises françaises confirment
ainsi leur volonté d’intégrer ces technologies à leurs processus et de renforcer
leur souveraineté numérique.
Réalisée
auprès de 620 décideurs IT et business issus d’entreprises de taille
intermédiaire à grande en Europe et au Moyen-Orient, cette étude met en lumière
un tournant majeur : l’IA n’est plus une simple expérimentation, mais un levier
de transformation opérationnelle et stratégique.
L’IA
générative s’impose comme le principal moteur d’investissement
La forte satisfaction concernant les projets IA s’accompagne d’un changement des priorités en matière d’investissement dans l’IA.L’IA générative arrive en tête de liste et son adoption devrait bondir de
12 à 44% en un an, reléguant les
plateformes prédictives et interprétatives au second plan.
Après une année marquée par des investissements massifs dans les applications embarquant de l’IA, les entreprises concentrent désormais leurs efforts sur le développement et la gestion de modèles d’IA
(32%, +10 points sur un an).
Parallèlement, la part des budgets IT allouée à l’IA grimpe de 13 à 20%.
L’intérêt pour les services professionnels liés à l’IA s’intensifie également :
au-delà des 27% d’entreprises qui en font déjà usage, 72% explorent (19%) ou
prévoient (53%) de les adopter.
L’essor
fulgurant de l’IA générative reflète une tendance encourageante, celle du
succès des pilotes et projets menés au cours de l’année écoulée. Alors que les
études précédentes faisaient état de préoccupations quant aux limites des
modèles d’IA, les inquiétudes semblent avoir été surmontées, ouvrant la voie à
une adoption massive et à des déploiements à grande échelle.
Des
obstacles à dépasser : mise à l’échelle, qualité des données et gouvernance.
Si
l’enthousiasme autour de l’IA et son adoption ne cessent de croître, son
déploiement à grande
échelle se heurte toujours à plusieurs obstacles. Parmi
les projets n’ayant pas atteint leurs objectifs,
30% échouent en raison de
difficultés à passer à l’échelle et 29% à cause d’une qualité des données
insuffisante.
Par
ailleurs, si 46% des entreprises en EMEA ont déjà mis en place des politiques
de gouvernance dédiées à l’IA, 22% n’ont encore aucun cadre en la matière, un
taux plus élevé que dans toute autre région du monde.
Greg
Smith, Executive Director & General Manager, Lenovo Solutions &
Services Group, souligne : « L’IA est à un tournant. Pour maximiser son potentiel,
les entreprises doivent non seulement investir dans les bonnes solutions, mais
aussi structurer leur gouvernance et renforcer les compétences internes. En
combinant expertise et approche sur-mesure, elles pourront passer de
l’expérimentation à une adoption massive et rentable. »
Pour
lever ces freins, les entreprises doivent composer avec quatre enjeux clés pour
assurer le succès
de l’IA : la souveraineté et la conformité des données (32%),
la facilité d’intégration aux systèmes et processus existants (32%), la
formation et la montée en compétences des équipes (31%) ainsi que la
disponibilité immédiate de données fiables (31%).
L’infrastructure
hybride est la clé de la réussite de l’IA en entreprise
L’architecture
IT joue un rôle déterminant dans le succès des déploiements d’IA. En Europe et
au
Moyen-Orient, 65% des entreprises privilégient une infrastructure hybride ou
on-premise, tandis que seulement 18% s’appuient principalement sur le cloud
public.
Parallèlement,
l’adoption des PC IA s’accélère : 10% des entreprises les exploitent déjà à
grande échelle, 25% sont en phase de test et 65% prévoient de les intégrer
prochainement.
Giovanni
Di Filippo, President, Infrastructure Solutions Group chez Lenovo, souligne : « Un tournant
s’opère : l’IA n’est plus perçue comme un simple projet expérimental, mais
comme un levier stratégique de transformation numérique. L’essor des
architectures hybrides traduit une volonté de sécuriser les données tout en
optimisant les performances IA. »
Preben
Fjeld, VP & General Manager Personal Computing Devices Services, Lenovo,
ajoute :
« 2025 sera une année décisive pour l’IA en entreprise. L’adoption massive
des PC IA et des solutions edge marque un virage stratégique : la puissance de
l’IA sera désormais accessible directement aux collaborateurs, accélérant la
productivité et les prises de décision. »
La
France, fer de lance de l’adoption de l’IA
Sur les
620 décideurs interrogés, 100 sont issus d’entreprises françaises. Avec des
investissements en forte croissance (+58% entre 2024 et 2025) et une approche
pragmatique de l’IA, le pays confirme sa place parmi les acteurs majeurs de
cette transformation technologique.
L’IA est
perçue comme un levier stratégique majeur pour l’optimisation des chaînes
d’approvisionnement, l’innovation numérique et l’amélioration de l’expérience
client. Si l’IA prédictive et interprétative sont déjà bien implantées, l’IA
générative connaît une forte montée en puissance. Son adoption devrait passer
de 10% en 2024 à 37% en 2025, portée par une hausse de 58% des investissements.
Toutefois,
les entreprises françaises doivent relever plusieurs défis : gouvernance des
données, contraintes budgétaires et formation des collaborateurs. Ces enjeux
sont au cœur des préoccupations des DSI, qui doivent trouver un équilibre entre
innovation et conformité réglementaire.
L’infrastructure
IT joue également un rôle clé dans cette transition. 68% des entreprises
françaises privilégient des solutions sur site ou hybrides, mettant en avant la
souveraineté des données et les exigences de conformité. La transition vers le
cloud public reste plus mesurée qu’ailleurs en Europe, traduisant une approche
plus maîtrisée et sécurisée.
Face à ces enjeux, les entreprises françaises attendent de leurs partenaires technologiques des solutions performantes et un accompagnement expert en matière de gestion des données et de sécurité.
L’adoption des PC équipés d’IA est encore en phase exploratoire, avec 32% des entreprises en phase pilote et 63% prévoyant leur intégration prochaine, preuve d’un intérêt croissant pour ces innovations au sein des environnements de travail.