Communiqué du Ministère de la Transition écologique, de la
Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche
91 partenaires,
regroupant 37 entreprises technologiques, dix pays et cinq organisations
internationales, dont le PNUD, l’AIE et le GGGI, unissent leurs forces dans le
cadre de la Coalition pour une Intelligence Artificielle (IA) écologiquement
durable, dont l’objectif est d’accélérer la dynamique mondiale visant à placer
l’IA sur une voie plus durable d’un point de vue écologique. Emmenée par la
France, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), et l’Union
internationale des Télécommunications (UIT), la Coalition réunit les parties
prenantes de la chaîne de valeur de l’IA pour un dialogue et des initiatives
collaboratives ambitieuses.
La Coalition a été
annoncée à l’occasion du Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle,
à Paris, où des chefs d’État et de gouvernement, des dirigeants d’organisations
internationales, des PDG, des universitaires, des artistes et des membres de la
société civile se sont réunis pour discuter du soutien à l’innovation en
matière d’IA et du respect des droits pour assurer un développement de ces
technologies dans l’intérêt de tous, y compris des pays en développement.
Même si l’IA peut
s’avérer un outil utile pour s’attaquer aux grandes urgences environnementales
auxquelles est confrontée la planète (par exemple, l’IA est utilisée pour
cartographier les effets dévastateurs du dragage du sable et cartographier les
émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre), un corpus croissant
d’études met en garde contre l’aspect négatif de l’explosion de l’IA et de ses
infrastructures associées, notamment les déchets électroniques qu’elle produit
et les niveaux élevés d’électricité et d’eau qu’elle consomme.
De la même manière que
l’on s’intéresse à la sécurité de l’IA ou à l’éthique de l’IA, la Coalition
vise à renforcer la place de l’aspect durable de l’IA dans la discussion dont
celle-ci fait l’objet au niveau mondial.
Un certain nombre
d’initiatives récentes ont été lancées dans le contexte du Sommet pour
constituer une base de connaissances sur l’IA et l’environnement, dont
certaines ont été menées spécifiquement en préparation du Sommet.
• Par le biais de l’Institut national de
recherche en informatique et en automatique (INRIA) et du Ministère de la
Transition écologique, une communauté de 36 scientifiques, entreprises,
institutions publiques et organisations internationales a publié un document de
position identifiant les défis à relever pour maximiser les effets positifs des
systèmes d’IA tout en limitant leur impact environnemental.
• Le premier hackathon associant IA et sobriété
énergétique, le Frugal AI Challenge, a également réuni plus de 60 équipes de
data scientists autour du défi inédit de concevoir des modèles d’IA associés à
des enjeux environnementaux, notamment la détection de la désinformation
climatique, l’analyse des régions à risque d’incendie, l’identification de la déforestation
illégale), tout en optimisant leur efficacité énergétique.
• Le premier groupe de travail international
sur l’utilisation de l’IA générative pour donner accès aux connaissances
environnementales a réuni des experts du PNUE, de l’OCDE, du GIEC, de l’IPBES, de
l’OMM, de l’UNESCO et de l’INRIA, ainsi que des chercheurs et des représentants
d’administrations, d’entreprises et de la société civile, dans l’optique
d’élaborer un guide des bonnes pratiques pour une utilisation efficace et
éthique de l’IA générative pour donner accès aux documents environnementaux.
• L’Agence internationale de l’énergie (AIE)
lance le premier observatoire mondial dédié à l’énergie et à l’IA qui permet, en
centralisant et en analysant les données : (i) de mieux anticiper les besoins
énergétiques des centres de données et des modèles d’IA, sur la base d’une
méthodologie transparente, (ii) d’optimiser les systèmes énergétiques et de
réduire les émissions de carbone grâce à l’IA, et (iii) de promouvoir des
innovations révolutionnaires pour l’IA appliquée à l’énergie.
• Afin de favoriser la collaboration dans le
domaine de la normalisation, une feuille de route sur la normalisation de
l’impact environnemental de l’IA a été établie par plus de 30
partenaires privés et publics définissant des lignes directrices pour
l’évaluation environnementale de l’IA et identifiant des domaines de
coopération entre les principales organisations internationales de
normalisation : Organisation internationale de normalisation (ISO), Union
internationale des télécommunications (UIT) de l’ONU, Institut des ingénieurs
électriciens et électroniciens (IEEE).
• L’initiative multipartite « Green Digital
Action »,
convoquée par l’Union internationale des télécommunications, a introduit
un nouveau pilier thématique sur l’informatique verte, associé à un groupe de
travail dédié à l’IA durable. Ce groupe travaille à identifier les efforts et
lacunes actuels pour mesurer les charges de travail et les scénarios d’IA ;
effectuer des mesures et tester différentes charges de travail et différents
scénarios d’IA pour comprendre leur empreinte environnementale ; et développer
des idées et des recommandations exploitables pour améliorer les pratiques de
l’IA. Un rapport final doit être publié avant la COP30.
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Les membres fondateurs
de cette Coalition pour une IA durable :
Corporations (par ordre
alphabétique) :
AMD, Artefact, Aveva, Baidu, Capgemini, Cohere, Dassault Systems, Data4, Duval
Groupe, Ecodatacenters, EDF, Ekimetrics, Engie, Equinix, Ericsson, Eviden,
Forward Global, Generali, Group Duval, Hugging Face, IBM, Lenovo, LG AI
Research, L’Oréal, Mistral AI, NAVER, Nvidia, Orange, OVH Cloud, Philips,
Photoroom, Salesforce, SAP, Schneider Electric, Skeleton Technologies, Sopra
Steria, Telehouse, Thales, Veolia, Verne
Recherche : MILA, CEA, INRIA,
Université Clermont Auvergne, LIG, Loughborough University, Mila, Obvia,
Stockholm Environment Institute, Universita di Pavia, Umwelt Bundesamt Ai
lab,Vrije Universiteit Amsterdam, Umwelt Bundesamt
ONG et associations : AFNUM, Climate Change
AI, GAIA, FTCC, Nature Finance, Royal Academy of Engineering, Shift Project
Investisseurs : Ardian, Crédit
Agricole, Daphni, Eurazeo, Growth Fund the National Fund of Greece, Mirova,
Princeville Capital, Tikehau Capital
Secteur public : BPIFrance, IGN, Nectec
Start-ups : Ahods, Boltzmann,
Hivenet, Pruna AI, Rhite, Sepia Infrastructure, Sperta, Tomorrow today
Avec le soutien des
gouvernements de
l’Allemagne, du Chili, de la Corée, du Danemark, de la Finlande, de la France,
du Kenya, du Maroc, de la Norvège, du Royaume-Uni et d’organisations
internationales (Global Green Growth Institute, Agence internationale de
l’énergie, Programme des Nations Unies pour le développement)
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Les partenaires
travaillent sur la question de la responsabilité environnementale de l’IA
depuis un certain temps. Aujourd’hui, ils unissent leurs forces pour faire
naître une collaboration internationale.
Dans le cadre de sa
stratégie nationale en matière d’IA, la France promeut l’« IA frugale » dans
tous les secteurs, avec un programme dédié aux démonstrateurs d’IA pour la
transition écologique. Douze projets locaux sont pilotés par le Ministère
français de l’Environnement pour optimiser l’utilisation des ressources et
mieux appréhender les dynamiques locales en termes de transport, de pollution,
de rareté de l’eau, etc. En juin 2024, la France a publié le premier «
Référentiel général pour l’IA frugale », une norme volontaire construite en
collaboration avec 100 autres entreprises, associations, communautés de
chercheurs et administrations en France.
En 2024, le PNUE a
publié une note thématique qui explore l’empreinte environnementale de l’IA et
examine comment la technologie peut être déployée de manière écoresponsable ;
elle fait suite à un rapport majeur du PNUE, Naviguer vers de nouveaux horizons,
qui examinait également les promesses et les dangers de l’IA. En mars 2025, le
PNUE publiera un guide visant à encourager les achats publics et privés au
profit de centres de données économes en énergie. Ces lignes directrices seront
fondées sur les meilleures pratiques internationales et les normes mondiales
établies (Code de conduite de l’UE, Energy Star, ISO/CEI 30134, etc.). Elles
expliqueront aux investisseurs, aux banques de développement et aux autorités
locales quels éléments objectifs définissent ce qu’est un centre de données
économe en énergie.
Organisé depuis 2017 par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence des Nations Unies pour les technologies numériques, AI for Good a pour objectif d’identifier des applications fiables de l’IA, de développer des compétences et des normes en matière d’IA, et de renforcer le dialogue mondial sur la gouvernance de l’IA en faveur du développement durable.
Conclusion d’Agnès
Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité,
de
la Forêt, de la Mer et de la Pêche : « Le Sommet mondial pour l’action sur l’IA
constitue un tournant : pour la première fois, la transition écologique est au
cœur des discussions d'un sommet international sur l'IA. Je suis très fière que
la France ait organisé ce premier "Forum pour l'IA durable" avec deux
cents acteurs présents. Aujourd'hui, mon ministère, en collaboration avec l'UIT
et le PNUE, a lancé la Coalition pour l'IA durable : plus de 80 membres, dont
33 entreprises, ont rejoint cette initiative ambitieuse sur l'IA verte et l'IA
pour l'environnement. Un résultat concret a déjà été obtenu : dans le cadre de
la coalition, les parties prenantes ont réussi à élaborer ensemble la première
feuille de route internationale pour la normalisation de l'IA durable ! »