• Près de la moitié des salariés estiment que leurs entreprises ne leur offriront pas de promotion cette année
• Le mérite n’est pas assez pris en compte pour
83 % des personnes interrogées.
L’année débute à peine,
et la France fait déjà face à une situation économique complexe. En 2024, les
défaillances d’entreprises ont atteint un record – avec plus de 67 000 cas
recensés – et les projections pour 2025 prévoient 66 500 nouvelles faillites.
En parallèle, le climat au sein des entreprises semble lui aussi affecté. Les
incertitudes économiques et politiques, nationales et internationales, ont
exacerbé le sentiment de morosité parmi les salariés.
Dans ce contexte,
Factorial a souhaité sonder les salariés sur leurs aspirations d’évolution et
les moyens envisageables pour les concrétiser. Les résultats du sondage mené
par OpinionWay pour cet éditeur de logiciels de gestion des ressources
humaines, révèle le désenchantement, l’ingéniosité et la prudence des
salariés…mais aussi des entreprises !
Même s’ils
s’améliorent, les salariés en rêvent encore
Le climat professionnel
en France illustre une désillusion grandissante des salariés face à leur
évolution de carrière. Selon cette enquête, 48% des salariés estiment que leur
entreprise ne leur offrira aucune promotion cette année ; un constat qui
s’applique même parmi ceux qui se déclarent profondément attachés à leur
travail (31%). Ce manque de perspectives contribue à renforcer un sentiment de
frustration, amplifié par une remise en question généralisée du principe de
méritocratie. 83% des salariés interrogés considèrent que le mérite n’est pas
assez pris en compte dans l’attribution des promotions.
Plus alarmant encore,
72% des salariés attribuent les promotions obtenues à un simple coup de chance
– un chiffre qui révèle une perte de confiance dans les processus d’évaluation
et de reconnaissance des compétences. Ces constats traduisent un mal-être
croissant, alimenté par l’impression que l’effort et l’engagement ne suffisent
plus à garantir une évolution professionnelle.
Tous les moyens sont
bons pour évoluer (ou presque !)
Alors que les
perspectives de carrière semblent incertaines, les salariés vont alors adopter
diverses stratégies pour augmenter leurs chances d’évolution. Parmi elles, 54%
privilégient le networking interne, cherchant à tisser des relations
stratégiques au sein de leur entreprise. Pour 61% des sondés, multiplier les
heures supplémentaires et favoriser leur présence physique au bureau est
l’option choisie, témoignant ainsi de l’importance de la visibilité auprès de
la hiérarchie. D’autres encore voient dans la transformation technologique une
opportunité. 41% des répondants considèrent l’intelligence artificielle comme
un levier pour accélérer leur progression de carrière, soulignant ainsi
l’espoir placé dans des outils capables de valoriser leurs compétences et
d’améliorer leur productivité.
Cependant, ces efforts
s’accompagnent souvent de concessions, notamment sur les augmentations
salariales : 56% des salariés sont plus enclins à accepter des promotions avec
de faibles augmentations, voire même sans aucune revalorisation. Ces tendances
traduisent à la fois une capacité d’adaptation et une résignation face à des
conditions qui freinent la progression professionnelle traditionnelle.
L’évolution des
carrières, une chance que les entreprises doivent saisir !
Les résultats de l’étude mettent en lumière un certain équilibre ou une réticence croissante de la part des salariés, à prendre des risques avec le temps passé dans une structure. Cette hésitation est confirmée par un chiffre marquant : 58% des salariés déclarent préférer rester dans leur entreprise par peur du changement, illustrant un attachement prudent aux acquis et une appréhension face à l’inconnu du marché du travail.
Si on regarde le détail
de ces résultats, on constate que les aspirations professionnelles des salariés
évoluent significativement en fonction de leur ancienneté au sein de leur
entreprise. Le désir de changer de poste ou d’entreprise est en dents de scie :
il est faible chez les nouveaux arrivants (39% des salariés ayant moins d’un an
d’ancienneté), avant d’augmenter fortement (61% entre 1 et 2 ans, et 56% entre
3 et 5 ans). Puis, cette tendance s’inverse progressivement avec une ancienneté accrue, tombant à
42% entre 6 et 9 ans, puis à 32% pour les plus de 10 ans.
Selon Barthelemy de Badts, consultant RH chez Factorial, les entreprises ont donc une carte à jouer si elles veulent conserver leurs employés au sein de leur structure : « Fidéliser les salariés et favoriser leur épanouissement est un investissement stratégique pour les entreprises, tant sur le plan humain que financier. Un salarié motivé et valorisé est non seulement plus productif, mais contribue aussi à renforcer la cohésion et la culture d’entreprise. Pour y parvenir, il est essentiel de miser sur la transparence dans les processus d’évolution, de proposer des plans de formation adaptés et de reconnaître les efforts de chacun, y compris au-delà des aspects financiers. »