Des données
clés pour une transition écologique accélérée
Dans un contexte où les
incertitudes économiques, politiques et environnementales s’intensifient,
l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) publie la nouvelle édition de son Baromètre
de la performance énergétique et environnementale des bâtiments (BPE).
Etude de référence du
secteur immobilier en France, ce baromètre dresse un état des lieux précis des
performances énergétiques et environnementales du parc résidentiel et
tertiaire, s’appuyant sur un échantillon de plus de 31 200 bâtiments
représentant 113 millions de m².
Retour sur 2023 : un
secteur sous tension, mais en progression
L’année 2023 a été
marquée par une crise inflationniste persistante, reflétée notamment dans la
forte hausse des prix de l’énergie (multipliés par 2 pour les entreprises entre
2021 et 2023). Ce facteur économique vient s’ajouter au cadre réglementaire
ambitieux auquel doit se conformer le secteur immobilier : décret tertiaire,
décret BACS, Taxinomie européenne, solarisation et végétalisation des toitures… Face à ces défis, le
secteur a réussi à amorcer des progrès significatifs :
• Toutes les typologies
de bâtiments analysées affichent une nette baisse de leurs consommations entre
2022 et 2023, même une fois retirées les variations climatiques
• Les émissions de gaz
à effet de serre associées reculent également pour toutes les typologies de
bâtiments
• La baisse des
consommations est plus marquée pour le secteur tertiaire (-7,1%) que pour le
secteur résidentiel (-2,1%)
• 113 millions de m²
analysés, une couverture représentant un échantillon sans équivalent en France.
Une méthodologie
renforcée pour des données encore plus fiables
En 2024, le baromètre a
adopté une nouvelle méthodologie permettant de recalculer les données à
périmètre constant depuis 2010 pour les plus anciennes. Ce recalibrage garantit
une lecture cohérente et précise des tendances des consommations réelles des
bâtiments.
Les indicateurs
analysés incluent : la consommation énergétique finale et primaire des bâtiments
(kWh/m²/an), les émissions de GES (kgCO2eq/m²/an), la consommation d’eau (m3/m2/an)
et la production de déchets (kg/m2/an), pour une vision globale de la
performance environnementale.
Ces indicateurs ont été
calculés pour les principales typologies de bâtiments : Bureaux, Centres
commerciaux, Hôtels, Logistique, Santé, Résidentiel collectif
BPE 2024 : Évolutions
observées entre 2022 et 2023 et perspectives par typologie
1. Bureaux :
- La consommation
finale des bureaux a chuté de 7,1%
- Une partie des bonnes
performances des bureaux observée depuis 2021 est imputable à la généralisation
du télétravail
- Une trajectoire en
ligne avec les objectifs du décret tertiaire (-40% d’ici 2030 par rapport à
2010-2019), à conditions que les efforts se poursuivent.
2. Centres commerciaux
:
- Baisse de -13,5% de
la consommation finale énergétiques malgré une fréquentation en légère hausse
(+2% entre 2022 et 2023).
- Un enjeu persistant :
la remontée des données de consommations des parties locatives privées
(boutiques)
3. Hôtels :
- Retour à des niveaux
de fréquentation d’avant la crise sanitaire.
- Baisse notable de la
consommation finale (-6,1%)
- Des gisements
d’énergie plus importants dans les hôtels les plus luxueux
4. Logistique : Les entrepôts à
température ambiante affichent une consommation en recul de -8%, alors que les
infrastructures de froid connaissent une stabilisation.
- Baisse des
consommations de 7,6%
- Des indicateurs
distincts pour les entrepôts à température ambiante et pour les entrepôts de
froid sont publiés pour la première fois dans le Baromètre
5. Santé : L’efficacité
énergétique progresse malgré une pression accrue sur les établissements.
- Baisse des
consommations 4,3% malgré une utilisation des bâtiments stable (EHPAD) voire en
augmentation (hôpitaux et cliniques)
- Des indicateurs
comparant les performances énergétiques des maisons de retraites dans
différents pays européens sont publiés pour le première fois.
6. Résidentiel
collectif :
Une baisse modérée de -2,1%, due notamment au verdissement du mix énergétique.
- Une baisse plus
modérée des consommations (-2,1%)
- Une baisse des
émissions observée depuis 2018 davantage imputable au verdissement du mix
énergétique qu’à une baisse des consommations d’énergie
Les enseignements de la
Taxinomie européenne
Le Baromètre analyse
également les bâtiments répondant aux critères de durabilité de la Taxinomie
européenne. La publication des Top15% et Top30 % pour la consommation d’énergie
primaire offre des références précieuses aux investisseurs souhaitant aligner
leurs portefeuilles immobiliers avec les objectifs climatiques de l’Union
européenne.
Des ressources
accessibles à tous
Le rapport complet du BPE 2024, les données détaillées ainsi que la méthodologie complète sont disponibles en accès libre sur le centre de ressources de l’OID. Une transparence essentielle pour encourager la collaboration et l’innovation dans la transition écologique du secteur immobilier.