L’avenir de la compétitivité européenne repose sur une industrie financière européenne forte : deux études récentes de l’AFG confirment cet enjeu de premier plan
Lors de sa conférence
européenne tenue à Bruxelles le 5 février dernier, l’AFG a présenté deux études
inédites devant des décideurs politiques et économiques. Le message est clair :
sans une industrie de la gestion d’actifs européenne solide, il n’y a pas de
compétitivité durable pour l’Europe.
L’AFG appelle donc à
des mesures ambitieuses pour déployer l’épargne longue dans l’Union européenne
(UE), l’investir dans nos entreprises et en conséquence, renforcer sa
souveraineté économique. L’Union de l’Épargne et des Investissements ainsi que
les agendas annoncés de compétitivité et de simplification, que l’AFG salue,
doivent y répondre.
Philippe Setbon,
président de l’AFG, souligne l’urgence de la situation : « L’Union
européenne fait face à des défis sans précédent : économiques, écologiques,
technologiques, démographiques et même géopolitiques. La gestion d’actifs est
un levier essentiel de cette transformation. En facilitant l’investissement
dans l’UE, en harmonisant les règles et en encourageant l’épargne de long
terme, nous pouvons relancer la croissance et l’innovation. Il en va de notre
avenir commun ».
1. L’étude de l’AFG «
La gestion d’actifs finance l’économie européenne » met en avant le rôle
essentiel de la gestion d’actifs dans le financement de l’économie européenne.
Elle alerte également sur les menaces qui pèsent sur cette industrie.
- Les gestionnaires
d’actifs européens, acteurs incontournables pour le financement de l’économie
européenne
: les gérants allouent 15 points de plus d’investissements dans l’UE que leurs
homologues non-européens. La même dynamique est à l’œuvre pour le financement
des PME européennes.
- Une dynamique
inquiétante :
la part des gérants d’actifs européens, dans les fonds actions domiciliés dans
l’UE a décliné de 68% à 56%. Ce recul se traduit par un détournement de
l’épargne européenne hors d’Europe, affaiblissant notre capacité à financer nos
entreprises, telles que les PME, et notre croissance.
- La gestion d’actifs
française, atout pour l’Europe : la France représente 30% du marché de l’UE
avec 4 600 milliards d’euros sous gestion.
- 74% de ces
investissements restent dans l’UE, bénéficiant à l’économie locale.
- Sur 1 070 milliards
d’euros investis en actions, 60 % financent des entreprises de l’UE. Côté
obligations, 1 750 milliards d’euros appuient le financement public et privé
européen, avec 81% dédiés aux émetteurs de l’UE.
- La clientèle demeure
également ancrée en Europe à 93% (77% d’actifs gérés pour des clients français,
et 16% pour des clients d’autres Etats membres).
2. L’étude menée par
l’AFG conjointement avec l’Observatoire Européen de l’Epargne (OEE) met en
évidence le besoin d’encourager les ménages à épargner à plus long terme :
- Les Européens
investissent trop peu en actions : seulement 6% des actifs sont détenus
directement en bourse, 21% en incluant l’investissement via des fonds ;
- Les Etats membres
dotés de fonds de pension privés affichent des taux d’épargne financière plus
élevés et un financement d’entreprise plus dynamique ;
- Des initiatives
réussies,
comme en Suède ou en France (avec le PER) montrent la voie à suivre ;
- Le faible niveau
d’éducation financière limite la culture de l’investissement et freine le
développement des entreprises qui ont besoin des marchés financiers pour
assurer leur croissance et innover.
Face à ces constats,
l’AFG soutient la nouvelle dynamique politique portée par les institutions
européennes et propose des solutions pour renforcer la compétitivité financière
de l’UE :
- Développer l’épargne
financière de long terme avec la création d’un label "INVEST-EU" pour les
produits d'épargne nationaux, assorti d’une fiscalité incitative afin de
stimuler l'investissement en Europe ;
- Simplifier la
réglementation existante ou en cours de négociations (RIS, FIDA) pour rendre
l’investissement en Europe plus attractif et l’industrie financière européenne
plus compétitive, tout en assurant la cohérence du cadre de la finance durable
(CSRD et SFDR notamment) ;
- Renforcer la culture
financière
pour sensibiliser les épargnants sur l’impact de leurs choix d’investissement
sur l’économie et leur avenir ;
- Mieux aligner
l’ensemble de l’écosystème financier en faveur de l’investissement en UE, en
intégrant les acteurs « non-régulés » mais essentiels au bon fonctionnement des
marchés financiers européens (tels que fournisseurs de données, notamment non
financières, de notation, d’indices) ;
- Mettre en place des « tests de compétitivité » pour toute nouvelle initiative législative.