- 58%
des dirigeants dans le monde sont optimistes quant à l’évolution de
l'économie mondiale en 2025 (vs 38% en 2023)
- 42%
des dirigeants dans le monde, contre 68% des dirigeants français, pensent
que leur entreprise ne sera plus viable d’ici 10 ans sans une
transformation majeure de leur modèle d’affaires (vs 45% en 2023)
- Les
3 principaux freins qui entravent la croissance des entreprises à
l’échelle mondiale sont la volatilité macroéconomique (29%), l’inflation
(27%) et les risques cyber (24%)
- 1
dirigeant sur 2 dans le monde s’attend à augmenter la performance de son
entreprise grâce à l’IA générative en 2025
- 1
dirigeant sur 3 dans le monde déclare que les investissements liés aux
enjeux climatiques réalisés durant les 5 dernières années ont entraîné une
augmentation de leurs revenus
Dans un contexte de
polycrise marqué par de profondes mutations économiques, géopolitiques et
sociétales, le cabinet de conseil et d’audit PwC dévoile la 28e édition de la
Global CEO Survey qui analyse comment les dirigeants à travers le monde, y
compris en France, abordent les transformations au sein de leurs organisations.
Cette année, l’étude met en lumière l’urgence des entreprises à réinventer
leurs modèles d’affaires en adressant deux sujets majeurs : exploiter
massivement et pleinement le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) et
accélérer sur les enjeux de durabilité.
1/ Croissance
économique : malgré les nombreux défis, les dirigeants se montrent résolument
optimistes
L’étude révèle que pour
2025, 58%
des dirigeants mondiaux (vs 38 % en 2024) et 52 % des dirigeants français (vs
30% en 2024) anticipent une amélioration de l’économie mondiale en 2025 (vs 38%
pour 2024).
En France, les
dirigeants sont plus réservés quant à la croissance de l’économie nationale :
seulement 24% d’entre eux pensent qu’elle va s’améliorer dans les 12 prochains
mois. Ils sont néanmoins beaucoup plus optimistes quant aux perspectives de
croissance de leurs entreprises : 47% se disent très confiants pour les 12
prochains mois et 65 % se disent très confiants pour les trois prochaines
années.
La France reste la 6ᵉ
destination d’investissements pour les dirigeants étrangers, mais un risque de
décrochage se profile.
Les Etats-Unis restent
la 1ère destination d’investissements, et ce, dans une proportion beaucoup plus
importante que dans le passé, attirant 42% des investissements des dirigeants
français en 2025, contre 30 % en 2024. Les Etats-Unis qui demeurent très souples en
matière de réglementation et très attractifs pour les investissements locaux,
font figure d’un nouvel eldorado pour les dirigeants français. Cet attrait
s’explique également par le prix de l’énergie aux Etats-Unis, depuis la guerre
en Ukraine, qui est entre 3 à 5 fois moins élevé qu’en Europe, mais aussi par
des subventions américaines avantageuses notamment dans le domaine de
l’innovation.
Les cinq principales
menaces qui risquent d’entraver la croissance des entreprises pour les
dirigeants mondiaux sont : la volatilité macroéconomique (29%), l’inflation (27%), le
cyber risque (24%), la pénurie de collaborateurs détenant des compétences clés
(23%) et les conflits géopolitiques (22%). En France, les principaux risques
sont le cyber risque (39%), la pénurie de collaborateurs détenant des
compétences clés (34%), la volatilité macroéconomique (31%), l’inflation (26%)
et le changement climatique (20%). L’instabilité géopolitique se place à la 7e
place, un risque intégré par les dirigeants français qui a un effet moins
immédiat sur les activités des organisations. Ailleurs dans le monde, notamment
au Moyen-Orient, en Europe centrale et orientale, ce risque se hisse en tête de
classement des principales menaces.
2/ Les dirigeants face
à l’urgence de réinventer leur modèle d’affaires
42% des dirigeants
mondiaux estiment que si leur modèle d’affaires n’évolue pas d’ici 10 ans, leur
entreprise ne sera plus viable (vs 68% en France). Les secteurs les plus
concernés par ces impératifs de transformation sont : les médias et le
divertissement, la technologie, les télécoms et l’industrie manufacturière.
Cette transformation a
déjà commencé : 60% des dirigeants à l’échelle mondiale (vs 64% en France)
déclarent avoir déjà mis en place au moins une action durant les cinq dernières
années pour innover – principalement en développant des nouveaux produits ou
services.
Ils indiquent également
à hauteur de 38% à l’échelle mondiale qu’ils ont commencé à être compétitifs
dans des secteurs dans lesquels ils n’opéraient pas auparavant. Cependant, ces
activités ne représentent encore que 7% de leur chiffre d’affaires.
Enfin, lorsque les
dirigeants sont interrogés sur ce qui va influencer la viabilité économique de
l’entreprise pour les prochaines années, les deux principaux facteurs
mentionnés par les dirigeants français et étrangers sont les changements de
réglementation et les technologies disruptives.
Selon Patrice Morot,
Président de PwC France et Maghreb, « la réinvention des modèles d’affaires
est une question de survie pour les organisations. Les entreprises
transformatives, c’est-à-dire celles qui ont la capacité de se transformer en
permanence et à tous les niveaux, créent d’ores et déjà plus de performance
globale que les organisations qui cumulent des plans de transformation
traditionnels souvent inefficaces car conçus par silos. » Il ajoute : « cette
transformation continue est sous-tendue par deux enjeux clés. Le premier, sur
lequel les dirigeants peuvent agir directement : intégrer l’IA dans la
stratégie et à tous les niveaux de l’entreprise. Et le second, qui n’est plus
un choix mais un impératif : faire sa part dans la lutte collective contre le
réchauffement climatique car chaque organisation et chaque individu, à son
échelle, a un rôle à jouer. »
3/ L’intégration de
l’IA à tous les niveaux de l’entreprise : un impératif stratégique pour passer
à l’échelle
Les dirigeants
perçoivent de plus en plus le potentiel de l’IA. Désormais, ils doivent
adresser trois enjeux majeurs : garantir la fiabilité des données, intégrer
l’IA dans tous les pans de l’organisation et renforcer la confiance en mettant
en place des infrastructures qui permettent d’assurer un usage éthique et
responsable de l’IA. Ils sont déjà un sur deux à envisager de l’intégrer
pleinement et partout dans l’organisation, c’est-à-dire dans la stratégie, les
plateformes technologies, les process, etc, afin de passer à l’échelle.
En fin d’année 2023, 46%
des dirigeants mondiaux s’attendaient à augmenter leur productivité grâce à
l’IA générative en 2024. En fin d’année, ils sont finalement 34% (-12 points) à
indiquer que cela a été le cas. Pour autant, ils continuent d’en percevoir le
potentiel, puisqu’ils sont près de 50% à s’attendre à une augmentation de la
productivité pour 2025.
À l’échelle mondiale et
européenne, pour les 3 prochaines années, seulement 3 dirigeants sur 10
indiquent vouloir intégrer l’IA dans la formation des effectifs. Cette
proportion peut sembler assez faible au regard de la nécessité pour les
entreprises d’investir dans la montée en compétences de leurs équipes pour
assurer une appropriation massive de l’IA.
La confiance dans l’IA
reste un obstacle majeur à une adoption plus large : seuls un tiers des
dirigeants mondiaux déclarent avoir un haut degré de confiance pour
intégrer cette technologie dans les processus clés de leur entreprise.
4/ Performance
financière et durable, un lien indissociable
L’étude révèle que plus de 30% des
dirigeants mondiaux constatent une augmentation des revenus de leur entreprise
grâce aux investissements respectueux du climat réalisés au cours des cinq
dernières années. Des disparités sont observées dans le monde : cette
proportion s’élève à 60% dans des pays comme la Chine, contre 20% aux
États-Unis.
De plus, deux tiers des
dirigeants mondiaux rapportent que ces investissements ont permis de réduire ou
d’avoir un impact neutre sur les coûts de l’entreprise. Ces coûts ne sont pas
répartis de manière égale dans le monde, en partie en raison de la disparité
d’incitations et de réglementations auxquelles les entreprises sont confrontées
dans différents pays. Par exemple, près de la moitié des dirigeants en France
et en Allemagne ont déclaré que les investissements liés aux enjeux climatiques
au cours des
5 dernières années ont entrainé une augmentation des coûts (contre
1/5 de leurs homologues américains).
À date, la volonté des
dirigeants de réaliser des investissements liés aux enjeux de durabilité est
freinée par la complexité réglementaire (44% en France, 31% en Europe et 24%
dans le monde et 15% aux Etats-Unis).
Dans l’enquête récente
“Global Investor Survey” de PwC, près de 70% des investisseurs mondiaux
estiment que les entreprises devraient continuer d’investir dans des projets à
enjeux de durabilité même si cela réduit leur rentabilité à court terme.