Dans une conjoncture économique et politique incertaine, le voyage
reste une source de plaisir pour 94% des Français. Mais qu'en est-il lorsqu'il
s'agit de voyager en famille ?
Une
étude exclusive réalisée par Evaneos et OpinionWay explore comment les
différents modèles familiaux influencent les habitudes, les budgets et les
perceptions du voyage.
Voyager en couple, un
idéal pour un quart des foyers avec enfants
Voyager avec toute sa tribu est-il vraiment l’idéal de toutes les familles ? Rien n’est moins sûr…
Si
55% des foyers avec enfants s’imaginent d’abord voyager en famille, pas moins
d’un quart (25%) préféreraient voyager uniquement en couple – et jusqu’à 49%
dans les familles recomposées ! Au global, les Français sont en moyenne 39% à
concevoir le voyage idéal en couple. Les hommes sont encore plus demandeurs
(43%) alors que les femmes ne sont que 35% à le plébisciter. A noter que le
voyage en solo n’est envisagé comme idéal que par 8% des Français, en
particulier par les jeunes de 18/24 ans (14%).
Un budget moyen de près
de 2 000€
Avec un budget moyen de 1 960€ par an consacrés aux vacances, les foyers français montrent leur attachement au voyage malgré l'inflation. Cependant, 11% déclarent ne rien dépenser, avec une proportion plus élevée chez les familles monoparentales (17%) et les foyers sans enfants (13%), quand elle avoisine les 6% chez les familles traditionnelles ou recomposées. Dans le détail, le budget voyage est plus élevé que la moyenne chez les familles traditionnelles (2 490€), à l’inverse des familles recomposées (1 790€) et plus encore des familles monoparentales (1 410€).
Les contraintes pèsent
peu face au plaisir de voyager, surtout pour les hommes
Aux yeux des familles
dans leur ensemble, les aspects positifs d’un voyage tous réunis l‘emportent
très nettement (94%) sur les aspects négatifs (20%). Pour elles, le voyage est
bien plus souvent synonyme de bonheur (67%), de partage (53%) ou de détente (51%),
que de casse-tête (12%), de fatigue (10%) ou de disputes (3%). L’idée de
bonheur associée au voyage est plus largement dominante dans une famille
traditionnelle (67%), recomposée (63%) ou monoparentale (63%).
Néanmoins, la détente
est plus souvent mentionnée au sein des familles traditionnelles (52%) que
parmi les familles recomposées (48%) ou monoparentales (39%). Ces dernières y
voient davantage un casse-tête (23%, contre 12% en moyenne), quand les familles
recomposées mentionnent davantage la fatigue de ce type de séjour (18%, contre
10% en moyenne).
La charge mentale d’un voyage en famille diffère également selon le genre : 54% des hommes y voient une source de détente alors que les femmes ne sont que 48% à partager cette opinion.
Ces dernières mentionnent également davantage la fatigue (12%)
par rapport à leurs homologues masculins (8%).
Les vacances en famille :
un vrai plaisir pour les familles traditionnelles
Lorsqu’ils voyagent en
famille avec leurs enfants, plus de la moitié des Français mettent l’accent sur
la joie et l’amusement. Même s’ils sont moins nombreux, certains mettent
l’accent sur la détente procurée par ce type de séjour : ainsi, 1 personne sur
5 (22%) déclare pouvoir se détendre et rentrer reposée. Seule une minorité
(13%) a plutôt le sentiment que ce ne sont pas réellement des vacances, et que
seules les vacances sans enfants constituent de « vraies » vacances. Enfin, 1
personne sur 10 (11%) indique que « c’est fatigant car il faut sans cesse
renouveler les activités des enfants ».
Dans les familles
recomposées, il semble plus difficile de voir dans les vacances tous ensemble
une source d’amusement (36%, contre 55% chez les familles traditionnelles et
51% chez les familles monoparentales). Au sein des familles recomposées, plus
d’1 personne sur 4 déclare même que les vacances en famille ne sont pas
réellement des vacances à leurs yeux (27%). Ils sont 1 sur 5 parmi les familles
monoparentales (22%).
L’organisation, une
corvée pour un quart des familles recomposées
Les contraintes
organisationnelles ne semblent pas vraiment peser sur la capacité des familles
à profiter de leurs vacances. A propos de l’organisation du séjour (trouver le
logement, chercher des activités qui plaisent à tout le monde, acheter les
billets pour les déplacements ou les activités, etc.), près de la moitié des
interviewés indiquent y trouver un véritable plaisir (47%). Mais, sur ce
registre aussi, hommes et femmes ne sont pas égaux face aux nécessités. La
planification et l’organisation des vacances familiales sont davantage perçues
comme un plaisir par les femmes (50%, pour 45% parmi les hommes) et parmi les
plus âgés (56% chez les 65 ans et plus, contre 47% en moyenne). Ces aspects
sont particulièrement peu appréciés des plus jeunes (37% des 18-24 ans).
Que l’on ait des
enfants ou non dans son foyer, organiser des vacances familiales apparaît
d’abord comme un plaisir. Néanmoins, cette activité est davantage associée à un
plaisir par les personnes sans enfant (49%) qu’au sein des familles (45%). Ce
sont les familles monoparentales qui associent le moins cette activité à un
plaisir (38%). Au sein des familles recomposées, 1 personne sur 4 voit dans
l’organisation une véritable corvée (25%). 1 sur 5 est de cet avis dans les
familles monoparentales (20%). Par comparaison, seuls 12% des familles
traditionnelles sont de cet avis, à l’instar de 9% des personnes sans enfant.
Partir en famille oui,
mais en club !
Si leur budget le leur
permettait, nombreux sont ceux qui se délesteraient des contraintes
organisationnelles. Ainsi, l’option qui remporte le plus de suffrages est celle
d’un séjour en club de vacances où tout est organisé (32%). Viennent ensuite le
voyage en autonomie dans un logement de location (23%), puis les autres options
(voyage itinérant, séjour sur mesure, voyage en autonomie à l’hôtel, cités
chacun entre 12% et 13%). L’appétence pour les séjours organisés se fait
particulièrement forte chez les familles recomposées (39%) par rapport aux
autres types de famille (31%).
Une logistique complexe
pour les familles recomposées et monoparentales
Préparer des vacances
en famille peut être un défi, notamment dans les familles recomposées ou
monoparentales, confrontées à des difficultés spécifiques. Parmi une liste de
différents obstacles possibles, les plus fréquemment cités par les familles
recomposées résident dans la difficulté à trouver des dates communes (43%), la
difficulté à prendre des jours de congés au moment des vacances scolaires
(36%), et la difficulté à trouver une solution de vacances qui plaise à tout le
monde (34%). Parmi les familles monoparentales, c’est surtout la prise en
charge du prix du séjour seul(e) qui génère le plus de difficulté (51%), loin
devant le fait de trouver une solution de vacances qui plaise à tout le monde
(35%) ou les difficultés liées aux dates (moins de 20%).
Le bouche à oreille
pour s’informer
Pour trouver
l’inspiration, qu’ils partent en couple, en famille ou seuls, les Français
s’appuient avant tout sur leur entourage. Plus de la moitié (51%) indiquent en
effet s’inspirer de leurs proches (amis ou famille) pour choisir une
destination ou des activités lors d’un voyage. Ils sont aussi 43% à consulter
des sites dédiés et 30% ont recours à des guides touristiques. Les agences de
voyage sont également citées (22%), devant les réseaux sociaux (15%) ou les
médias traditionnels (15%).
Les sources varient toutefois selon l'âge : là où les plus de 35 ans privilégient les sites (44%) ou les guides touristiques (31%), les plus jeunes vont d’abord sur les réseaux sociaux (44% chez les 18-24 ans et 29% chez les 25-34 ans, contre 15% en moyenne).