À l’aube de 2025, les évolutions contrastées des placements en assurance-vie et compte-titres reflètent les dynamiques d’un marché en mutation. Entre une répartition stable entre fonds euros et unités de compte et des ajustements notables dans les choix d’allocation, ces tendances illustrent une recherche d’équilibre dans un environnement économique encore marqué par des incertitudes.
Construit sur la
collecte (versements initiaux et complémentaires) et sur les mouvements
d’arbitrage de plus de 2 800 Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP)
partenaires de Nortia, l’Observatoire brosse un panorama dynamique de leur
activité en assurance-vie, en compte-titres et en PER.
L’année 2024, présentée
comme une phase de « retour au calme » pour l’économie mondiale, a en réalité
creusé un fossé entre les deux rives de l’Atlantique. Aux États-Unis, les
indices boursiers ont explosé sous l’effet combiné des performances des grandes
entreprises technologiques et d’un regain de confiance insufflé par le retour
de Donald Trump, désormais défenseur des cryptomonnaies. Pendant ce temps,
l’Europe a subi un ralentissement amplifié par des tensions politiques, une
baisse de la confiance des entreprises et un secteur du luxe en recul. Une
année 2025 riche en défis et opportunités s’ouvre désormais, dans un contexte
mondial toujours plus polarisé.
« Entre une
assurance-vie marquée par la stabilité des fonds euros et des unités de compte
en pleine recomposition, et des comptes-titres où l’obligataire daté et la
gestion alternative prennent le pas, 2024 a illustré la manière dont les
investisseurs s’adaptent à un environnement complexe. Cette année a mis en
lumière des arbitrages précis, où les choix tactiques se sont multipliés pour
capter le meilleur rendement dans un contexte de baisse des taux et de regain
de volatilité », complète Philippe Parguey, Directeur Général de Nortia.
Assurance-vie : une
répartition de la collecte entre fonds en euros et unités de compte de nouveau
équilibrée
• 51% de la collecte brute est orientée sur le
fonds euros,
dans la continuité du trimestre précédent, les investisseurs en assurance-vie
semblant toujours manquer de directionnalité dans leur vision stratégique des
choix à adopter.
Sur la poche Unités de
Compte (UC) :
• Les actions atteignent un pourcentage de la
part UC au plus haut depuis le T1 2022 : elles représentent, en cette fin
d’année 2024, 16,1% de la part UC des versements en assurance-vie. Malgré les
incertitudes énoncées lors du dernier trimestre, notamment géopolitiques, cette
classe d’actifs a su convaincre certains investisseurs.
• La part des produits structurés reste en tête
du podium
malgré une diminution, et représentent désormais un quart de la collecte
(25,8%), alors qu’ils représentaient un tiers de celle-ci au 3ème trimestre.
• Les fonds monétaires continuent de perdre du
terrain,
représentant maintenant 12,7% de la poche UC. Une part tout de même conséquente
mais, comme pressenti lors du précédent trimestre, qui continue de diminuer à
mesure que les taux poursuivent leurs baisses. Avec ce recul de 10,4 points, il
s’agit de la classe d’actifs « perdante » de ce 4ème= trimestre et de
l’année 2024 en général, après son pic lors du premier trimestre.
• Les fonds obligataires ont réussi à inverser
la tendance
observée lors du dernier trimestre et ont également gagné en proportion dans la
poche UC, atteignant désormais 17,20% de celle-ci. Les fonds obligataires datés
continuent de capter la majorité de la collecte sur cette classe d’actifs.
• La classe d’actif immobiliers accuse à
nouveau une légère baisse, celle-ci représente désormais 2,80% malgré la baisse des
taux lors du dernier semestre de 2024.
• Les fonds de gestion alternative ont gagné du
terrain,
atteignant 7% de la poche UC.
• Enfin, les fonds diversifiés, passent de 5% à
12%
pour ce 4ème trimestre de l’année 2024.
Compte-titres :
une année record portée par des arbitrages stratégiques
Les volumes
d’investissement en compte titres sont revenus ce trimestre sur les niveaux du
second trimestre, permettant de finir l’année sur une collecte au plus haut sur
ce périmètre. Les dynamiques observées permettent d’entrevoir les tendances qui
devraient se poursuivre l’année prochaine :
• Tout d’abord, la proportion allouée aux
produits structurés
finit l’année sur des volumes de collecte similaires à ceux du troisième
trimestre en compte titres. La classe d’actif aura à nouveau battu son record
en termes de nombre de produits référencés : plus de 1500 produits auront été
ouverts cette année
• Les fonds de gestions alternative et
obligataires
montrent une dynamique positive ce trimestre, avec des volumes de collecte
positifs. Côté gestion alternative, les fonds multi-stratégies obligataires
sont toujours ceux les plus utilisés par les CGP, avec un retour progressif des
achats d’OPCVM adoptant une stratégie long short ou d’“event driven”. Côté
obligataire, les fonds datés positionnés sur du high yield, ainsi que les
stratégies positionnées sur des obligations corporates européennes à duration
plutôt courte, sont celles qui ont été plébiscitées.
• Les fonds monétaires affichent une tendance
en collecte nette négative. Les CGP ont commencé à vendre les lignes qui avaient été
prises sur des fonds monétaires, pour profiter de manière opportuniste des très
bons rendements que la classe d’actif proposait. Les taux ayant commencé à
baisser, les rendements de ces produits commencent à diminuer et les CGP
recherchent de meilleures opportunités, offrant un couple rendement/risque
adaptée aux clients les plus défensifs.
• Enfin, les volumes alloués aux fonds flexibles/diversifiés restent en tendance négative. Cette classe d’actif hydride peine à retrouver sa place dans les constructions d’allocation : d’un côté, la poche obligataire des portefeuilles est encore fortement positionnée sur des fonds obligataires datés ou des fonds cœur de portefeuille, présentant des rendements honorables. De l’autre, les CGP sélectionnent directement les fonds actions où se trouvent les potentiels de rendement les plus intéressants pour le début d’année 2025.