L’analyse de Jason
Cort, directeur de la planification produit et du marketing chez Sharp Europe.
L’industrie de
l’impression n'est plus seulement une question de toner sur du papier, mais de
plus en plus de l'infrastructure qui l'entoure - à la fois les installations
sur site que dans le cloud.
Au cours des 12
prochains mois, les entreprises devront s'adapter à un environnement en plein
essor, façonné par l'intelligence artificielle (IA), l'automatisation, le
développement durable, le cloud computing et les exigences en matière de
sécurité informatique. Il y a des défis à relever, mais aussi des technologies
de pointe pour transformer et élever l'innovation sur le lieu de travail.
Automatisation et
intégration de l'IA
L'automatisation est
implantée de longue date dans les parcs d’imprimantes et contribue à la
transformation des lieux de travail. L'intégration de scanners permet la
digitalisation des flux opérationnels, dépassant ainsi la simple fonction
d'impression.
Plutôt que d'assister à
des changements de tendance majeurs, nous assistons à un accroissement continu
des capacités. Cette évolution est en partie due à l'IA, qui permet de réaliser
de manière semi-automatique des intégrations et des configurations auparavant
assez complexes. Par exemple, l'IA automatise la création de workflows qui
auraient autrefois nécessité l'intervention d'un concepteur ou auraient été
codés manuellement. Ces processus d'IA réduisent la complexité et les coûts
pour les entreprises.
À l'avenir, les
systèmes d'impression assistés par l'IA pourraient améliorer l'efficacité des
appareils en sélectionnant des modes d'alimentation optimaux pour rationaliser
la consommation d'énergie. Ils peuvent également prévenir les besoins de
maintenance de systèmes multifonctions, ce qui permet de minimiser les temps
d'arrêt et d'éviter les réparations en urgence, souvent coûteuses. L'IA
pourrait être utilisée pour adapter de manière autonome le meilleur type
d’impression - noir et blanc ou basse résolution, par exemple – selon le
contenu du document, ce qui permettrait l’économie de coûts et de ressources.
En outre, l'IA sera en mesure d'améliorer la qualité de scan et même de résumer
les documents numérisés pour fluidifier les modes de travail.
Les enjeux liés au
développement durable se renforcent
Sur le lieu de travail,
les questions environnementales ne sont plus considérées comme un avantage
compétitif mais comme un fondement des activités de l'entreprise. Cette
tendance influence fortement les décisions des clients, tout en étant façonnée
par des exigences réglementaires plus larges.
Les fabricants adoptent
progressivement les plastiques recyclés au cours de la phase de construction,
certains appareils en contenant maintenant jusqu'à 50 %. Nous constatons
également une forte réduction des déchets d'emballage. De nombreux signes concrets
prouvent que le secteur de l'impression évolue vers des modes de production
plus intelligents.
Les fournisseurs
d'impression ne sont pas les seuls à intégrer les sujets liés au développement
durable ; les utilisateurs finaux y ont également leur part. L’utilisation
d'outils par les salariés tels que les tableaux de bord qui les aident à
comprendre leur impact sur les émissions de carbone, permet de contrôler
l’impact de l’entreprise sur l’environnement. Cette tendance permet aux
entreprises se conformer à des réglementations plus strictes, telles que la
directive sur les rapports d'entreprise sur le développement durable (CSRD),
entrée en vigueur en janvier 2024.
Intégration des
infrastructures de cloud computing
Le cloud computing
reste une tendance que les PME vont adopter. En conséquence, les entreprises ne
sont plus des unités indépendantes, mais connectées à une infrastructure
informatique plus large, souvent détenue et gérée par des tiers.
Cependant, à mesure que
les entreprises se tournent vers le cloud, le secteur de l'impression doit
veiller à ce que les appareils et les workflows s'intègrent de manière fluide
et sécurisée dans cet environnement.
Les périphériques
d'impression faisant désormais partie d'un écosystème informatique élargi, il
est impératif qu'ils soient compatibles avec des services de plateformes plus
vastes.
Les imprimantes
multifonctions deviennent des pôles numériques au sein des entreprises et le
cloud computing pose des défis supplémentaires en matière de cybersécurité.
Pour y remédier, de nombreux fabricants d'appareils adoptent l'architecture
Zero Trust (ZTA), dans laquelle l'authentification de l'utilisateur par des
fournisseurs d'identité garantit un cadre sécurisé. Le modèle de cybersécurité
Zero Trust est basé sur le principe « ne jamais faire confiance, toujours
vérifier » et exige une authentification continue, une autorisation et des
contrôles d'accès stricts pour tous les utilisateurs, appareils et
applications, quel que soit leur emplacement.
Cybersécurité : des
mesures primordiales pour la protection des équipements
Les imprimantes évoluent vers des solutions IoT sécurisées, nécessitant le chiffrement et la conformité aux normes telles que NIS2 et la directive européenne 2014/53/EU, dite RED (Radio Equipment Directive). La directive européenne NIS2 va changer la façon dont les entreprises s'engagent et réagissent aux problématiques de cybersécurité en interne. La directive impose aux entreprises d'optimiser leur cyber-résilience, c'est-à-dire leur capacité à prévenir les cyber-incidents, à y résister et à s'en remettre. La directive RED garantit que les appareils connectés vendus dans l'UE répondent aux exigences essentielles en matière de santé, de sécurité et d'environnement, et qu'ils sont compatibles avec la politique de l'UE en matière de spectre radioélectrique.