Bien que près de 4 dirigeants français sur 10 aient observé une amélioration de leurs performances en 2024, 10 % estiment que leur activité est affectée par l’instabilité politique.
SumUp, partenaire de 4 millions de commerçants à travers le monde, a pris le pouls des dirigeants de TPE et PME en France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne et Irlande. Cette enquête révèle des perspectives nuancées sur leur confiance dans l’avenir, la solidité de leur trésorerie, leur perspective de croissance, la digitalisation de leur activité et leur maturité en matière d’adoption et d’usage de l’IA.
Principaux enseignements à retenir
• Une stabilité
apparente mais contrastée : en France, 32,2% des entreprises constatent une
amélioration de leur performance, contre 31,4% qui la jugent stable et 25,1% en
détérioration.
• Des fêtes en
demi-teinte :
35,4% des entreprises françaises anticipent un recul de leur chiffre d’affaires
pendant la période des fêtes
• L’innovation comme
moteur :
24,2% des entreprises françaises misent sur l’amélioration de leur visibilité
en ligne pour rester compétitives face aux défis économiques croissants.
• L’intelligence
artificielle comme levier stratégique : l’IA s’impose comme un outil clé pour les
entreprises, avec notamment une adoption croissante pour la création de contenu
pour leur site web, réseaux sociaux et activités marketing en France (21,4%) et
en Grande Bretagne (31,3%).
En 2024, les
entreprises européennes ont dû composer avec une série de défis majeurs :
instabilité politique, stagnation économique, hausse du coût de la vie,
pression accrue liée au remboursement des PGE et affaiblissement du pouvoir
d’achat. Confrontées à ces obstacles, elles ont été poussées à réinventer leurs
stratégies pour s’adapter. Alors que l’année touche à sa fin, un bilan marqué
par la prudence se dessine, mais également par une montée en puissance de
l’innovation technologique, qui s’impose comme un levier essentiel de
résilience et de croissance. Pour mieux comprendre cette dynamique, la fintech
SumUp, partenaire financier de plus de 4 millions d'entreprises, a mené une
vaste étude auprès des dirigeants de PME en France, en Italie, en Grande-Bretagne,
en Irlande et en Allemagne. Cette analyse dresse un état des lieux de l’année
écoulée tout en explorant leurs perspectives et priorités pour 2025.
« L’année écoulée
a souligné les défis persistants auxquels sont confrontées les entreprises
européennes, évoluant dans un contexte économique exigeant et incertain. En
France, entre prudence et résilience, elles adaptent leurs stratégies, avec un
intérêt croissant pour les technologies et l’intelligence artificielle. Ces
outils émergent comme des leviers essentiels pour optimiser leurs performances,
anticiper l’avenir et répondre aux attentes changeantes des consommateurs », explique SumUp.
Un bilan en demi-teinte
pour les entreprises européennes
Au cours des 12
derniers mois, les entreprises européennes ont principalement observé une
stabilité de leur performance, sans qu’une tendance claire ne se dégage. En
France, 32,2% des dirigeants sondés constatent une amélioration, tandis que
31,4% jugent leur situation inchangée, un résultat aligné avec celui de
l’Allemagne (38,2%), de la Grande-Bretagne (38,8%) et de l’Italie (43,6%).
L’Irlande, en revanche, affiche un optimisme notable, avec 41% d’entreprises en
progression. Enfin, 25,1% des entreprises françaises signalent une
détérioration de leur performance, un constat proche de celui observé en
Allemagne (27,8%) ou en Grande-Bretagne (26,8%).
Ces résultats
témoignent d’un équilibre fragile à l’échelle européenne, mais mettent
également en lumière la capacité des entreprises à s’adapter à un environnement
économique complexe. Cette résilience est d’autant plus notable qu’elles
doivent faire face à des défis structurels communs. Parmi eux, la baisse du
pouvoir d’achat des consommateurs apparaît comme un obstacle majeur, cité par
27,7% des entreprises françaises, 22,5% en Italie et 21,5% en Grande-Bretagne.
La hausse du coût de la vie suit de près, mentionnée par 23% des dirigeants
français et 27,1% des dirigeants irlandais. Les coûts énergétiques exacerbent
également les difficultés, affectant environ 12% des entreprises en France,
15,7% en Allemagne et 16,9% en Irlande. Enfin, 9,4% des entreprises françaises
évoquent l’impact de l’instabilité politique sur leur activité.
Une fin d'année placée
sous le signe de la prudence
La période des fêtes,
habituellement propice à un regain d’activité commerciale, est accueillie avec
un état d’esprit mitigé. En France, 35,4% des entreprises prévoient une baisse
de leur chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier. Ce pessimisme contraste
avec l’Irlande, où 46,9% des dirigeants anticipent une fin d’année plus
optimiste. Les autres pays européens prévoient majoritairement un chiffre
d’affaires similaire à celui de l’année dernière : 45% en Grande-Bretagne, 46,4%
en Italie et 45,5% en Allemagne.
Face à la hausse du
coût de la vie, deux tendances majeures émergent en Europe et en France. D’un
côté, 28,7% des entreprises anticipent une baisse des dépenses de leurs clients
; de l’autre, 15,4% estiment que ces derniers se tourneront davantage vers des
promotions et offres spéciales. Plus préoccupant encore, 13,2% des dirigeants
craignent que certains produits deviennent inaccessibles à une partie des
consommateurs. En Italie, 15,5% des entreprises prévoient une hausse des achats
en ligne, motivée par la recherche de prix plus avantageux. L’acquisition de
produits durables reste pour l’instant marginale, bien que la France se
distingue avec 6,6%, suivie par l’Allemagne (5,4%) et l’Italie (4,8%).
Pour 2025, les
entreprises européennes envisagent une année marquée par la prudence et
l’attentisme. En France, 46,3% adoptent une posture neutre quant à
l’amélioration de leur performance, un sentiment partagé par leurs homologues
britanniques (44,9%) et allemands (37,3%). L’Irlande se démarque par un
optimisme plus prononcé, avec 49,3% des entreprises confiantes pour l’avenir.
Une marge de manœuvre
limitée face à la hausse des coûts
Face à la hausse
généralisée des coûts, les entreprises européennes adoptent divers arbitrages.
En France, 21,2% ont choisi d’augmenter leurs prix, une solution également
prisée en Irlande (28,8%) et plus largement en Europe. D’autres font le choix
de modifier leurs offres pour inclure des alternatives plus abordables, une
stratégie adoptée par 24,2% des entreprises françaises. Cependant, 29,6% des
dirigeants français n’envisagent pas de nouveaux changements opérationnels, une
tendance qui se reflète également en Italie (39,1%) et en Irlande (35%).
Parmi les autres
leviers, elles réduisent les salaires (19,9% en France, 17,8% en Italie, 15 %
en Irlande) ou coupent dans leurs effectifs, une pratique plus fréquente en
Grande-Bretagne (9,8%) et en Allemagne (9,2%). Spécificité française, 6,1% des
dirigeants ont demandé le report de certains paiements pour faire face aux
pressions économiques.
L’innovation
technologique comme levier d’adaptation
Dans un environnement
hyperconcurrentiel et en mutation rapide, l’innovation technologique devient
essentielle pour maintenir et renforcer la compétitivité. L’amélioration de
leur visibilité en ligne est une priorité pour 24,2% des entreprises
françaises, un chiffre similaire en Grande-Bretagne (24,4%) et en Irlande (23%).
Le renforcement de la
fidélité des clients s’impose également comme un levier stratégique,
particulièrement en France (24,7%) et en Allemagne (24,3%). En Irlande, une
tendance notable réside dans l’optimisation de la productivité grâce aux
technologies (18,9%).
En 2023, les
entreprises françaises exploitaient principalement l’IA pour des objectifs tels
que la fidélisation et l’élargissement de leur base clientèle (42,3%), ainsi
que la personnalisation de l’expérience client (21,3%). En 2024, elles se
concentrent sur des cas d’usage plus ciblés, démontrant leur maturité et leur
compréhension de l’importance de ces technologies. En France, l’IA est
principalement utilisée pour la création de contenu marketing, pour leur site
web ou leurs réseaux sociaux (21,4%), l’organisation de campagnes ciblées (15,5%)
et la compréhension des attentes clients (15,2%).
Nos voisins allemands
(13,6%) et britanniques (9,4%) se tournent davantage vers l’automatisation de
la relation client.
Enfin, les dirigeants Français interrogés utilisent également l’IA pour améliorer leur durabilité, une tendance également observée en Irlande (5,5%) et en Italie (5,2%).