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[Témoignage] Rénovation énergétique : de la nécessite de mieux intégrer les ménages aises pour les rénovations globales

Avec l’arrivée de nouvelles dispositions pour MaPrimeRénov’ en 2025, les artisans et professionnels du secteur de la rénovation énergétique sont invités à anticiper des changements majeurs.


Cependant, une problématique persiste : comment mieux intégrer les ménages aisés dans la dynamique de rénovation globale, indispensable pour décarboner le parc immobilier français ?

 

Baudouin de la Varende, co-fondateur d’Ithaque, entreprise spécialisée dans la rénovation énergétique, rappelle ici un constat frappant : « Les ménages aisés possèdent plus de 50% des logements, mais en 2024, ils ne représentent que 10% des dossiers déposés et 4% en montant des aides accordées. La décision de réduire les aides aux ménages aisés est contre-productive. Non seulement elle compromet l’objectif des 700 000 rénovations performantes par an, mais elle n’engendre pas les économies espérées : moins de 200 millions d’euros ont été alloués à ces ménages en 2024, alors que la coupe budgétaire annoncée s’élève à 1 milliard d’euros. A l’inverse, prolonger l’autorisation des logements DPE F et G à recourir au monogeste est une mesure peu pragmatique. Cela désincite les propriétaires à s’engager dans des rénovations globales et performantes, tout en générant des coûts de plusieurs centaines de millions d’euros chaque année, sans garantie de résultats concrets. Ces décisions risquent de ralentir considérablement la transition énergétique dont nous avons urgemment besoin. »

 

Aujourd’hui, les aides publiques ciblent prioritairement les ménages modestes et très modestes, une priorité essentielle pour réduire la précarité énergétique. Cependant, les ménages aisés détiennent souvent des habitations grandes et énergivores. Leur implication est cruciale pour atteindre les objectifs climatiques.

 

Malgré tout, un décalage persiste. Pourquoi ?

 

● Un enjeu de justice sociale perçu : Accompagner les ménages aisés avec des fonds publics peut sembler socialement inéquitable.

 

● Un manque de sensibilisation : Les avantages de la rénovation globale, tels que le confort thermique, les économies d’énergie et la valorisation immobilière via la “valeur verte”, sont encore trop méconnus.

 


Ainsi, pour atteindre une transition énergétique globale, il est impératif de :

 

1/ Mieux sensibiliser sur les bénéfices concrets et durables de la rénovation globale.

 

2/ Encourager des choix rationnels et efficaces dans les travaux pour maximiser les gains énergétiques (par exemple, prioriser l’isolation avant l’installation d’équipements).

 

3/ Assurer une approche équilibrée qui mobilise l’ensemble des ménages, tout en maintenant un soutien prioritaire aux plus modestes.

« La transition énergétique ne sera réussie que si tous les propriétaires, quels que soient leurs revenus, s’engagent dans des travaux ambitieux et cohérents », ajoute Baudouin de la Varende.

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