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[Tribune] 2025, année de réinvention pour le secteur de l’assurance dommages ?

Par Patrick Soulignac, Manager Conseil Solution chez Guidewire Software.

 

Le secteur de l’assurance connaît actuellement une intensification de la volatilité du risque, sous plusieurs facteurs dont le changement climatique, les cyberattaques ou encore les troubles sociaux. Il est devenu essentiel pour les assureurs de mieux évaluer le risque, en mobilisant notamment de nouvelles sources de données plus riches, afin d’améliorer les conditions de souscription. Dans ce prolongement, l’année 2025 devrait être marquée par quatre dynamiques d’évolution, révélant des stratégies gagnantes à déployer sur le marché.

 

La confiance des assurés en ligne de mire des stratégies

Il revient aux assureurs de construire une relation de confiance avec les assurés, à commencer par un soutien spécial apporté aux employés des compagnies d’assurance pour relever les problématiques liées à l’évolution des processus et pratiques. Pour cela, ils peuvent s’appuyer sur l’IA générative au service des clients et d’une meilleure efficacité globale ; une dynamique qui émerge et devrait se renforcer dans les prochaines années.

Ce qui est sûr, c’est que, pour personnaliser les produits, les services et l’expérience client au maximum, il est indispensable de s’appuyer sur les technologies et outils numériques. Les assureurs doivent, pour intégrer ces outils, mettre en œuvre une logique d’omnicanalité, qui laisse à l’assuré le choix du canal utilisé, selon chaque type de besoin et de situation. Le canal choisi n'est pas toujours celui qu’on croit : un jeune assuré peut, par exemple, préférer le téléphone pour déclarer un sinistre afin d’avoir une interaction humaine pour surmonter le traumatisme, tout en choisissant de réaliser avec davantage d’autonomie des procédures plus simples sur une application mobile. L’assurance embarquée peut aussi mener à une expérience client simplifiée, dans le cadre de covoiturage par exemple, avec une véritable traçabilité tout le long de la gestion du sinistre. Il en résulte une simplification des parcours, même ceux qui ne sont pas évident pour tous les assurés.

 

Améliorer l’exploitation des données

Extraire la donnée et la mettre à disposition simplement et avec efficacité pour avoir une évaluation plus fine du risque est l’un des principaux défis des assureurs. De nombreuses assurtechs proposent ainsi d’enrichir et simplifier la collecte des données et leur mobilisation en temps réel, pour améliorer la prise de décision à la souscription, et ce durant tout le cycle de vie assurantiel. L’IA devrait soutenir davantage encore les outils de modélisation en 2025, avec l’avantage d’offrir de bonnes capacités de traitement des données non structurées. Les points de difficulté devraient concerner les interfaces qui freinent l’opérationnalisation : le streaming des données en amont, et la mise à disposition d’éclairages contextualisées dans les outils des gestionnaires

 

Réinventer l’assurance dommages dans le contexte de dérèglement climatique

En tant que témoins de première ligne du changement climatique, il est impossible pour les assureurs de fermer les yeux sur les conséquences concrètes et chiffrées du phénomène, qui va continuer de peser lourd sur les assureurs et le coût des sinistres en 2025. Il faut en effet s’attendre à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles. Il n’est désormais plus possible de croire que les tempêtes et les inondations seront ponctuelles et accidentelles dans le système, mais plutôt les considérer comme intrinsèques à l’activité d’assurance IARD. Face à des événements climatiques récurrents, il faut que les assureurs renforcent leur agilité et leur résilience

Il y a quand même une lueur d’espoir puisque les choses ont déjà commencé à évoluer, avec plus d’attention apportée à la prévention, une expertise que les assureurs ajoutent à leur portfolio : savoir conseiller les assurés en fonction des différentes situations de risques, et contribuer à définir des politiques de gestion du territoire et du risque. Certaines situations requièrent des assureurs qu’ils intègrent les pouvoirs publics dans la prise en charge, comme par exemple pour les submersions du trait de côte.

Pour soutenir ce rôle de prévention, mais aussi aider les assureurs à évaluer le niveau de risque qu’ils s’engagent à prendre pour leur portefeuille de contrats, il est important de rendre la géolocalisation des risques plus granulaire.

 

Fidéliser les talents en favorisant les sujets de responsabilité sociétale

Un des éléments centraux sur lesquels se construit l’image de marque des assureurs aujourd’hui est leur capacité à se positionner sur les sujets et les démarches RSE, à l’aide, notamment, de politiques de diversité, d’inclusion ou encore d’adaptation au handicap implémentées par les compagnies.

Ces démarches renforcent l’image employeur des assureurs, et les aider à fidéliser leurs collaborateurs, tout en apportant de nouvelles sources de compétences encore trop souvent inexploitées. Les assureurs se retrouvent en concurrence avec d’autres secteurs sur le recrutement de talents, notamment pour les posts liés à la data science avec un fort niveau de qualification, mais aussi les métiers opérationnels traditionnels, et ce dans un contexte d’évolution des compétences, d’apparition de nouveaux métiers, et de vieillissement de la population de restrictions migratoires qui entraîne un manque de ressources humaines. 2025 et les années suivantes devraient voir cette tension se maintenir, ainsi que le besoin d’enregistrer des gains de productivité. Ce qui fera la différence sera d’une part les qualités humaines comme l’empathie, l’agilité intellectuelle et le management d’équipe, mais aussi les assurés, dont la confiance repose avant tout sur la qualité des interactions humaines.

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