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[Témoignage] Loi AGEC, 3 ans après : ses impacts par l'Agence du Don en Nature

Trois ans après l’entrée en vigueur de la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire dite AGEC en janvier 2022, où en est-on ? Pensée pour transformer les modes de production, réduire les déchets et ainsi favoriser une économie circulaire, les effets escomptés sont-ils au rendez-vous pour une association comme l’Agence du Don en Nature qui collecte auprès des entreprises des produits neufs non alimentaires et redistribue ces dons aux plus précaires ?

 

Alors qu’aucune donnée récente n’est disponible sur les effets de cette loi,  Romain Canler, Directeur Général de l’Agence du Don en Nature, livre ici son analyse sur les effets positifs observés à court terme, les perspectives moins florissantes et le dévoiement de la loi.

A cette analyse, Romain Canler adjoint des pistes pour relever le défi de l’avenir du don et de la solidarité.

 

Si l’Agence du Don en Nature observe un véritable effet positif à court terme : la hausse significative des dons (2,5 fois plus de produits récoltés : 10 millions de produits en 2023 vs 3 millions en 2019), l’association constate d’ores et déjà les défis à relever.

-    La réduction progressive des dons

Les entreprises limitant leur production, les possibilités de dons se réduisent. C’est déjà le cas dans le secteur de l’hygiène et de l’entretien. La réalisation par les industriels d’une production dédiée au don reste exceptionnelle.

-    L’émergence de la marchandisation du don

Des startups dites solidaires pervertissent le dispositif légal en surfant sur la défiscalisation promise aux entreprises donatrices. La démarche n’est pas inscrite dans une logique de lutte contre la précarité mais bien de liquidation des invendus.

-    La déresponsabilisation des entreprises 

Jusqu’alors le don était inscrit dans une démarche volontaire. Aujourd’hui les entreprises le perçoivent comme une obligation réglementaire. Dès lors, certaines entreprises négligent le tri des produits et donc la qualité de dons ainsi que leur transport, ce qui entraîne des coûts supplémentaires pour l’Agence du Don en Nature.

 

L’Agence du Don en Nature a avancé des réflexions pour poursuivre la promotion du don

 

-    La prise en charge du transport

De la même manière que chaque entreprise est responsable du transport de ses déchets, la gestion du transport des invendus pourrait faire partie intégrante de cette responsabilité.

-    Repenser la défiscalisation

Les startups « solidaires » se financent sur la défiscalisation ; revoir cette dernière limiterait l’effet pervers de la marchandisation du don.

-    Création d’un label « Entreprise solidaire »

De la même manière que le label Finansol distingue les placements à caractère solidaire, le label Entreprise solidaire viendrait distinguer les entreprises réellement engagées socialement.

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