Résultats de
l'enquête du Syndicat des Indépendants et des TPE
Une période de soldes
lancée dans un climat économique préoccupant
Les soldes d’hiver 2025
débutent sur fond d’inquiétude et de pessimisme généralisé chez les
commerçants. Face à une consommation en berne, un contexte politique incertain,
et un chiffre d’affaires dans le secteur de l’habillement-textile en chute
libre (-4,2% en octobre 2024), les commerçants de proximité redoutent que cette
période de promotions, autrefois stratégique, ne suffise plus à sauver leurs
trésoreries.
Selon l’enquête menée
auprès de 638 commerçants par le Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI), 89%
des commerçants abordent les soldes d’hiver avec un état d’esprit négatif. Près
de 64% d’entre eux estiment qu’ils ne parviendront pas à écouler leurs stocks,
malgré des démarques importantes dès le premier jour (-30% en moyenne). Ce
sentiment de morosité s’explique par une tendance de fond : la banalisation des
périodes de soldes, noyées dans un flux constant de promotions tout au long de
l’année.
Des chiffres alarmants
: une baisse historique des ventes
Le secteur de
l’habillement-textile, moteur du commerce de proximité, connaît l’une des plus
fortes baisses de chiffre d’affaires depuis plus de 20 ans. En octobre 2024,
les ventes ont reculé de 4,2%
– un record jamais observé depuis 23 ans,
accentuant les difficultés des commerçants locaux.
Les fêtes de fin
d’année, habituellement un levier pour redresser les comptes, ont été jugées
décevantes : 46% des commerçants interrogés ont enregistré une activité
négative ou en baisse sur cette période cruciale. Ce bilan morose illustre la
perte d’attractivité des périodes commerciales traditionnelles.
Un appel urgent des
commerçants : repenser le calendrier des soldes
Face à ces défis, une
revendication émerge clairement : les commerçants réclament un décalage des
dates des soldes d’au moins 15 jours pour mieux coller à la saisonnalité des
ventes. L’objectif est double : permettre un déstockage pertinent des invendus tout
en conservant la possibilité de vendre les produits à leur juste prix.
Cette demande n’est pas
nouvelle, mais elle prend aujourd’hui une tournure critique. Selon l’enquête,
38% des commerçants disposent encore de 30 à 40% de leurs stocks invendus à
écouler. Dans ces conditions, avancer les soldes au début de l’hiver ne fait
qu’aggraver leur situation.
Les soldes d’hiver : un
passage obligé mais désenchanté
Alors que 65% des
commerçants interrogés participeront aux soldes, beaucoup le font par nécessité
plutôt que par conviction. Seuls 50% considèrent encore les soldes comme un
levier indispensable pour leur activité. La multiplication des périodes de
promotions tout au long de l’année – telles que le Black Friday, les French
Days ou les ventes privées – a peu à peu érodé l’impact des soldes
traditionnels.
Comme le souligne un
commerçant interrogé : « Les clients n’achètent plus que des produits remisés
! On est en train de tuer notre profession ! »
Redonner du sens aux
soldes pour préserver le commerce de proximité
Dans un secteur où 22%
des commerçants se disent déprimés et 56% inquiets, il devient urgent de
réformer les pratiques commerciales afin de préserver la vitalité des commerces
de proximité, véritables piliers de nos centres-villes.
Le décalage des dates de soldes permettrait de répondre à cette demande tout en favorisant une consommation plus juste et plus adaptée à la réalité du terrain. À l’heure où le secteur de la mode se transforme et où les circuits de distribution évoluent, il est indispensable de redonner aux commerçants les moyens de rester compétitifs.