Des turbulences aux
premières éclaircies
L’année 2024 s’est
inscrite dans la continuité des perturbations du marché immobilier amorcées en
2023, avec une capacité accrue d’adaptation des acteurs face aux défis
économiques, politiques et sociaux. Malgré une période d’incertitude prolongée,
des signaux positifs se sont manifestés, augurant d’un équilibre progressif.
Immonot.com, à travers
ses enquêtes régulières menées auprès d’un panel diversifié de notaires et
décryptées par le professeur Bernard Thion, a capturé l’essence de ces
évolutions, permettant d’offrir un panorama éclairé du marché immobilier en
France.
État du marché
immobilier : entre ajustements et reprise
Au fil des mois, le
marché a poursuivi sa phase d’ajustement amorcée en 2023, jonglant entre
pressions économiques, nouvelles réglementations, et incertitudes politiques.
La baisse progressive des taux d’intérêt a redonné un souffle au pouvoir
d’achat des ménages, tandis que les vendeurs ont été contraints de réévaluer
leurs prix pour s’aligner sur les attentes du marché.
Malgré ces défis, des
signaux de reprise ont émergé, notamment dans les zones rurales et côtières, où
la demande a montré des signes de redynamisation. Les primo-accédants, freinés
par des conditions de prêt restrictives en début d’année, ont progressivement
retrouvé leur place sur le marché.
L’activité : un
parcours semé d’embûches, mais porteur d’espoir
Premier trimestre : Le marché amorce une
transition prudente. Les vendeurs peinent à s’adapter aux nouvelles attentes
des acquéreurs, tandis que les taux d’intérêt élevés continuent de peser sur la
capacité d’achat des ménages. Les transactions restent en retrait, mais des
signes d’ajustement des prix commencent à apparaître.
Deuxième trimestre : L’arrivée du printemps
a insufflé une nouvelle dynamique, portée par une légère baisse des taux
d’intérêt et un regain de confiance des primo-accédants. Les transactions
progressent dans les zones rurales, tandis que les grandes agglomérations
restent stables grâce à une demande soutenue pour les biens de qualité.
Troisième trimestre : L’été a confirmé une
reprise notable, particulièrement dans les régions touristiques et côtières. La
stabilisation des prix dans plusieurs zones encourage les investisseurs à
revenir sur le marché. Cependant, les incertitudes politiques et économiques continuent
de limiter les initiatives dans certains segments.
Quatrième trimestre : Le marché a connu une légère décélération, en partie due aux incertitudes
post-élections européennes.
Toutefois, les bases posées au cours des trimestres précédents permettent
d’envisager une reprise durable. La confiance des ménages reste stable, annonçant
des perspectives optimistes pour l’année à venir.
Évolution des prix :
vers un nouvel équilibre
En 2024, les prix ont
connu des évolutions contrastées. La première partie de l’année a été marquée
par une pression baissière liée à des taux d’intérêt encore élevés et une
capacité d’emprunt limité. Cependant, à partir du deuxième trimestre, la baisse
progressive des taux et l’ajustement des attentes des vendeurs ont conduit à
une stabilisation des prix, notamment dans les grandes villes et les zones
côtières.
Dans les zones
périurbaines et rurales, la situation reste tendue, avec une offre excédentaire
qui continue de peser sur les prix. Les terrains constructibles, en
particulier, ont souffert d’un manque de demande, impactant également le
secteur du neuf. Malgré cela, l’année s’est achevée sur une note plus
optimiste, laissant entrevoir une reprise durable à l’horizon 2025.
Les conseils des
notaires : flexibilité et anticipation
Les notaires, forts de
leur expertise et de leur connaissance du marché, ont unanimement recommandé
une approche prudente en 2024. Face à un marché encore en phase d’ajustement,
ils conseillent aux vendeurs de se positionner rapidement pour tirer parti de
la stabilisation des prix.
Pour les acheteurs, la
priorité est de privilégier des biens performants sur le plan énergétique et
bien situés géographiquement. Dans un contexte de transition écologique, ces
critères sont devenus déterminants pour préserver la valeur des investissements
immobiliers.
Les terrains
constructibles, bien que sous pression cette année, présentent des opportunités
pour ceux capables d’anticiper une reprise du marché du neuf.
Les perspectives pour
2025 : un optimisme mesuré
En 2025, le marché
immobilier français pourrait entrer dans une phase de reprise plus affirmée,
sous réserve de conditions économiques stables et d’une politique monétaire
favorable. Les experts anticipent une demande accrue pour les biens de qualité
adaptés aux enjeux énergétiques, stimulée par la confiance des ménages.
Les primo-accédants,
redevenus acteurs majeurs du marché, continueront de dynamiser le segment de
l’entrée de gamme, tandis que les biens haut de gamme situés dans des
emplacements stratégiques maintiendront leur attractivité.
En 2024, l’immobilier
français a démontré sa résilience face à des défis multiples, s’imposant comme
un secteur capable de s’adapter et d’évoluer. Les enseignements de cette année
montrent que la flexibilité et la capacité d’anticipation restent les clés du
succès pour les acteurs du marché.
L’immobilier conserve sa place de choix dans le patrimoine des Français.