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[Expertise] 2025 sera l’année de l’intégration massive de l’IA dans le secteur juridique

Jus Mundi, la startup française spécialisée dans l’IA juridique internationale, publie les grandes tendances pour 2025 dans le secteur juridique

 

Deux ans après le lancement en grande pompe de ChatGPT, l’IA générative est devenue un prérequis des feuilles de route stratégiques des entreprises. Sans barrière à l’entrée, l’IA générative a connu une adoption rapide de la part des organisations. Le secteur juridique qui tend à réduire sa fracture numérique, s’approprie les outils d’intelligence artificielle et les déploie dans plusieurs cas d’usage. Selon un rapport de Goldman Sachs, 44% des tâches juridiques pourraient être exécutées par l’IA.

 

1. L’automatisation des opérations juridiques va se renforcer

 

L’engouement autour de l’IA ne fait que commencer. Si l’adaptation à cette nouvelle technologie et son adoption resteront très progressives, le développement de solutions adaptées au secteur juridique va s’accélérer. Le processus de renforcement de l’adoption permettra de distinguer réellement les cas d’usages les plus pertinents ainsi que les données à exploiter en priorité. Les cabinets seront également amenés à choisir entre des solutions généralistes, clé en main, et des solutions développées en interne. Un choix qui flèchera leurs investissements et risque de mettre le hola sur le développement de produits d’IA générative, aujourd’hui continu.

 

2. L’IA en tant qu’assistant juridique occupera une place prépondérante

 

L’arbitrage international est un mode de règlement de différend à l’aide d’un arbitre impartial concernant un litige entre deux entreprises ou une entreprise et un état. L’automatisation par l’IA pour les petites affaires d’arbitrage est déjà développée, que ce soit pour de la recherche, de la pré-rédaction d’arguments ou de clauses, l’analyse de contenu ou le résumé de certains documents.

 

Les mois et les années à venir verront l’émergence d’IA capables d’assister le travail juridique. Passant ainsi d’une IA pour les avocats à une IA pour les juges qui permettra par exemple d’obtenir une vue d’ensemble sur les jugements rendus par les tribunaux français sur des affaires similaires.

 

Mais cette transformation ne devra pas se faire sans quelques ajustements. Premier d’entre eux, la régulation de l’intelligence artificielle. Au Brésil, la Cour Suprême met actuellement en place des garde-fous pour éviter toute dérive de cette nouvelle technologie dans le cadre juridique. En Europe, l’AI Act encadre également les usages “risqués” de l’IA.

 

3. Les petites et moyennes entreprises resteront à l'avant-garde de l'adoption rapide de l'IA générative

 

Le mouvement vers l’IA générative est déjà très largement opéré dans les cabinets de petite et moyenne taille. Obéissant à des enjeux de compétitivité majeurs face à des organisations d’envergure mondiale, ces cabinets bénéficient de l’agilité nécessaire pour adopter rapidement de nouveaux modes de fonctionnement. En parallèle, les gros cabinets connaîtront une transformation moins rapide, devant acculturer des équipes plus larges à de nouvelles technologies autour de cas d’usages spécifiques. Par ailleurs, leurs bases de données et données clients sont de facto plus denses donc plus complexes à faire intégrer.

 

4. Avec la multiplication des affaires d’arbitrage, la régionalisation des cabinets se poursuivra

 

Le nombre d’arbitrages continue d’augmenter. Les avantages de la pratique continuent à gagner du terrain : applicable dans le monde entier, plus rapide, plus flexible… La dynamique en faveur de disputes réglées par des procédures d’arbitrage va s’accélérer, portée notamment par les secteurs de la tech, du bâtiment et de la santé qui l’adoptent de plus en plus

 

Dans le même temps, les typologies d’arbitrage évoluent, notamment en matière de protection des investissements. La réorganisation géopolitique de l’ordre mondial, en faveur de rapports plus verticaux entre diverses régions du Sud global, entraîne une régionalisation de l’arbitrage et le renforcement de cabinets et institutions juridiques régionaux.

 

5. Vers une collaboration technologie / humain accrue

 

Avec l’omniprésence de l’Intelligence Artificielle, les soft skills, telles que l’empathie, le second degré ou l’humour, seront indispensables. Elles permettront aux entreprises de faire la différence que ce soit dans leur relation client ou dans leur réponse à un différend quel qu’il soit. Les entreprises qui tirent parti de l'approche collaborative entre la technologie et l'humain auront un avantage concurrentiel de taille face à celles qui n'exploitent pas ces deux forces. Cette approche collaborative entre l'homme et la machine, atteindra son apogée en 2025 ou dans les années à venir.

 

6. Le paradoxe de Jevons s’appliquera à l’intelligence artificielle

 

Avec une utilisation de l’IA de plus en plus accrue, inévitablement on relève l’impact de cette nouvelle technologie sur l’environnement. Des data centers aux prompts envoyés aux différents agents conversationnels, toute l’utilisation de l’IA consomme des ressources énergétiques en grands volumes. Pour preuve, Google et Amazon investissent dans le nucléaire pour développer des ressources moins énergivores tout en accroissant leur puissance de calcul. C’est là qu'arrive cette notion de paradoxe de Jevons. L’idée selon laquelle développer des technologies qui consomment moins et sont plus performantes entraînerait automatiquement une diminution de la consommation d’énergie est fausse. Les outils d’IA seront certes moins énergivores et plus performants, mais de fait ils seront moins chers à entraîner et donc plus répandus avec des usages tout aussi importants. D’une certaine manière, la démocratisation accrue des outils d’IA constituera certes un gain de productivité en soi, mais engendrera de travail sous des formes différentes.

 

7. Les réglementations autour de l’IA : encadrer pour innover

 

Les régulations autour du développement de l’IA et dans la tech se multiplient en Europe : DSA, DMA, AI ACT, DORA… Elles favorisent l’innovation autour d’une IA responsable et durable. Les entreprises européennes auront un temps d’avance dans la conformité aux différentes obligations et l’application des changements qui s’imposent. Dans les années à venir, ces mêmes entreprises bénéficieront d’un avantage compétitif en ce qu’elles proposeront des outils homologués, auront des pratiques de sécurité et de développement encadrées.

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