2025, l’année de
l’humilité ?
Après une année riche en bouleversements, aussi bien sur le plan économique que géopolitique, le marché de l’emploi des cadres a ralenti, confirmant la fin de l’engouement des années
post-Covid annoncée l’an dernier.
Selon cette nouvelle étude de
rémunération menée par le cabinet Robert Walters, les tensions sur le marché
seront néanmoins toujours présentes en 2025, et les difficultés de recrutement
des entreprises risquent de persister.
Moins d’offres d’emploi
mais toujours plus de difficultés de recrutement
Après une croissance
artificielle du marché générée par l’effet post-Covid, nous observons un retour
à la normale, avec moins d’offres (-9%), mais toujours des recrutements,
notamment pour les postes en middle et top management.
De leur côté, les
candidats se montrent toujours plus sélectifs sur les offres, et les
entreprises expérimentent davantage de difficultés à recruter : ainsi, 84%
d’entre elles sont préoccupées par la pénurie de talents, soit une hausse de +6
pts par rapport à l’an dernier. Une tendance menant à un ralentissement du
marché de l’emploi, sans pour autant parler d’un retournement.
Des inquiétudes qui
poussent toujours les entreprises à faire appel à des intermédiaires du
recrutement pour les accompagner (pour 41% de leurs recherches).
« Dans ce contexte de
pénurie de talents et de compétences, les entreprises ont plus que jamais
besoin de partenaires stratégiques, qui grâce à leur expertise et leur réseau
sont capables de trouver des profils pertinents, allant parfois au-delà du
cahier des charges initial », analyse Coralie Rachet, Managing Director
du cabinet Robert Walters.
Des cadres toujours
aussi confiants malgré le contexte
Bien que le contexte
politique de cette année ait questionné la sécurité de l’emploi pour 30% des
cadres, 73% d’entre eux se disent confiants quant aux opportunités dans leur
domaine, et 1 cadre sur 2 souhaite changer d’emploi dans les 12 prochains mois.
Si ces chiffres sont en légère baisse par rapport à l’an dernier, ils laissent
toutefois transparaitre une belle dynamique sur le marché de l’emploi cadre
pour l’année à venir, pour peu qu’ils trouvent le projet répondant à leurs
critères.
Les raisons incitant
les professionnels à envisager un changement de poste ont évolué en cette fin
d’année, et si la rémunération était moteur n’°1 l’an dernier, les cadres ont
commencé à prendre conscience des limites budgétaires des entreprises et sont
désormais poussés par l’envie d’évoluer dans leur carrière, de changer de
management, puis enfin par celle d’une meilleure rémunération.
Cependant, une fois
leur décision prise de changer de poste, ils attendent une réelle prime de
risque et remettent la rémunération au cœur de la négociation.
Plus d’efforts sur les
sujets RSE en 2025 ?
Davantage concentrées sur leurs sujets business et stratégie, les entreprises ont cette année moins investi les sujets parité, seniors, bien-être au travail. Pourtant, les professionnels y accordent toujours autant d’importance : 73% des cadres souhaitent ainsi que leur entreprise prenne plus au sérieux le sujet de l’équilibre vie pro/vie perso.
Côté télétravail, si
certaines tendances internationales ont fait planer le doute quant à un brutal
retour au bureau, elles ne se sont pas confirmées en France. 75% des
entreprises n’ont donc pas modifié leur politique de télétravail cette année,
et 56% ne pensent pas le faire en 2025. « Au-delà du télétravail, essentiel
pour beaucoup de candidats qui n’hésitent plus à l’afficher sur leur CV, c’est
la flexibilité qui est devenue indispensable », ajoute Coralie Rachet.
2025, l’année de l’humilité ?
L’année 2024 a été
marquée par une certaine incompréhension entre des entreprises ne s’alignant
pas aux attentes des candidats, et des professionnels figés sur leurs
exigences, aussi bien en termes de rémunération que d’avantages. Une situation
qui semble cependant évoluer pour 2025 : les cadres prennent conscience de la
situation financière des entreprises et se montrent plus prudents quant aux
perspectives d’évolutions.
Ainsi, 45% des cadres
interrogés pensent obtenir une augmentation en 2025 (-3pts), allant de 1 à 3%
en moyenne selon 68% d’entre eux (vs 61% l’an dernier). De leur côté, moins
d’une entreprise sur deux (49%) pense accorder une augmentation à ses collaborateurs
l’an prochain (vs 53% l’an dernier).
Dans ce contexte tendu,
entreprises et professionnels devront veiller à réaligner leurs attentes pour
faciliter la fluidité du marché et se responsabiliser. Aux candidats de tenir
compte des enjeux des entreprises quitte parfois à revoir leurs exigences à la
baisse.
Aux entreprises de ne
pas chercher le mouton à cinq pattes, de raccourcir leurs processus de
recrutement et de se montrer plus transparentes.
Quelles fonctions tireront leur épingle du jeu en 2025 ?