A
l’occasion de son 15ème Live Innogaz, Jean-Charles Colas-Roy, Président de
Coénove a réuni Olivier Dauger, agriculteur, Co-Président de France Gaz
Renouvelables et référent énergie climat pour la FNSEA et Philippe Hugeron,
Président du Club Pyrogazeification de l’ATEE pour échanger respectivement sur
la production de biométhane, nouvelle donne pour la stratégie énergétique de la
France et la pyrogazeification, une fillière complémentaire et nécessaire pour
la neutralité climatique.
La méthanisation : une
technologie mature et essentielle
Avec plus de 700 unités
en France, la méthanisation s’impose comme la solution incontournable pour
produire des gaz verts tout en valorisant les déchets agricoles et organiques.
Cette technologie mature génère du biométhane, un gaz renouvelable injecté dans
les réseaux, avec de nombreuses externalités positives.
La méthanisation permet
de transformer les déchets en ressources, apporte un retour maximal de
nutriments et de matières organiques aux sols, génère des co-produits comme le
CO2 biogénique, crée des emplois locaux et assure un revenu complémentaire pour
les agriculteurs. En favorisant l’autoconsommation et les circuits courts, la
méthanisation renforce également la souveraineté énergétique de la France,
contribuant ainsi au développement d’une économie circulaire qui valorise les
ressources et les atouts de nos différents territoires.
Pour Olivier Dauger,
Co-Président de France Gaz Renouvelables : « La méthanisation
est le pilier de la décarbonation agricole et énergétique. Avec un potentiel
estimé à 130 TWh de production annuelle, d’ici 2050, elle fait le lien entre
les territoires, leurs ressources locales et les besoins de consommation
décarbonée. »
La pyrogazéification :
une filière complémentaire et innovante
La pyrogazéification,
encore émergente, se présente comme le « petit frère » de la méthanisation.
Capable de transformer des résidus solides comme le bois ou les plastiques en
gaz renouvelable ou bas-carbone, elle répond aux enjeux de valorisation des CSR
(Combustibles Solides de Récupération) avec un potentiel estimé à 90 TWh de
production annuelle, d’ici 2050.
Cette technologie
innovante est essentielle pour compléter la production de gaz verts par
méthanisation. La pyrogazéification valorise les déchets non recyclables en
leur offrant une alternative durable à l’enfouissement ou à l’incinération. Le
gaz produit est facilement stockable et transportable dans les infrastructures
existantes, et donc adapté aux besoins de flexibilité inter-saisonnière du
pays. En s’adaptant aux spécificités territoriales en termes de biomasses
disponibles, elle permet une exploitation optimale des ressources locales tout
en élargissant le champ d’action des filières de gaz verts, contribuant ainsi à
une transition énergétique durable.
Philippe Hugeron,
président du Club Pyrogazéification de l’ATEE, poursuit : « La
pyrogazéification constitue une solution essentielle pour répondre à la
problématique territoriale de la gestion des déchets en offrant une
valorisation durable en gaz renouvelable et bas carbone, stockables et
transportables. Elle répond aux besoins énergétiques des industries et des
territoires tout en contribuant à la décarbonation de l'économie nationale. »
Programmation
Pluriannuelle de l’Energie (PPE) : une trajectoire à renforcer pour accélérer
la transition énergétique
La PPE fixe un cap pour
la production de gaz verts avec un objectif de 50 TWh en 2030, soit
l’équivalent de 15 à 20% de la consommation de gaz de notre pays. Coénove et
toute la filière des gaz renouvelables proposent d’accélérer le verdissement du
gaz en France et militent pour un seuil ambitieux de 60 TWh en 2030. D’ici
2035, la filière propose un doublement de cet objectif à 120 TWh correspondant
à 40% de la consommation de gaz du pays, pour répondre pleinement aux enjeux
climatiques et refléter le potentiel réel des gaz verts.
Alors que les contributions sur la PPE battent leur plein, Coénove souligne la nécessité d’une stratégie claire et ambitieuse pour soutenir un mix énergétique pluriel, qui s’appuie sur une diversification des vecteurs énergétiques décarbonés où les gaz verts joueront un rôle majeur dans la transition énergétique de notre pays.
Dans le cadre de la PPE, Coénove porte plusieurs mesures et
propositions-clés :
• Une grande loi énergie climat valorisant la
nécessaire complémentarité des énergies
• Une augmentation des objectifs de production
des gaz verts par méthanisation, à l’horizon 2030, accompagnée d’un soutien
accru aux nouvelles technologies de gaz bas carbone (pyrogazéfication,
gazéification hydrothermale…)
• Une stratégie claire de priorisation de la
biomasse pour favoriser la production des gaz verts et ses nombreuses
externalités positives
• Un soutien à l’hybridation des solutions
(solaire/gaz, PAC hybride…) et la reconnaissance des services de flexibilité
rendus au système énergétique de notre pays
• Une réduction de la TVA sur les contrats de
fourniture de biogaz
• La reconnaissance du biométhane dans le
bâtiment aussi bien dans les subventions accordées, que dans l’amélioration du
Diagnostic de Performance Energétique (DPE) et dans la Réglementation
Environnementale (RE) pour les constructions neuves
• L’élargissement du cadre de
l’autoconsommation collective gaz dans un rayon de 50 km entre les sites de
production et de consommation
Jean-Charles Colas-Roy, Président de Coénove, conclut : « Les gaz verts, par leur nature locale, renouvelable et stockable, constituent une pierre angulaire de la décarbonation de nos systèmes énergétiques. Ils offrent une réponse concrète aux défis de souveraineté énergétique et de résilience des territoires, tout en contribuant à l'effort collectif pour atteindre nos objectifs climatiques nationaux. Pour relever les défis de demain, il est crucial de consolider un cadre réglementaire clair, qui valorise la complémentarité des énergies et la reconnaissance des gaz verts dans le secteur des bâtiments. »