Les Notaires de France publient le bilan immobilier
de l’année 2024, en France et en Île-de-France, ainsi que les premières
tendances pour le début de l’année 2025, avec un volume de transactions
toujours en forte baisse, et des prix, à la baisse entre septembre 2023 et
septembre 2024 sur l’ensemble de la France, une baisse qui se stabilise.
Me Priscille Caignault, membre du bureau du Conseil supérieur du notariat en charge de l’immobilier, rappelle ici : « La crise immobilière depuis l’été 2022 a affecté les différents acteurs de l’immobilier, mais aussi et surtout les Français dans leur capacité à se loger. La légère embellie du printemps constatée par les notaires dans l’ensemble du pays démontre que l’appétence des Français pour la pierre-refuge ne se dément pas. Elle illustre surtout que le marché immobilier est particulièrement sensible à la stabilité, tant économique que politique, gage de confiance.
L’espoir né du
desserrement de la politique monétaire, qui ressurgissait positivement sur les
crédits aux particuliers et permettait ainsi à un nombre toujours plus grand de
Français de retourner sur le marché, a pu être altéré par l’incertitude
politique née de la dissolution de l’Assemblée nationale.
A la rentrée, une
confiance, même précaire, semblait de retour avec des taux plus favorables et
des prix tendant vers la stabilisation. Le marché immobilier semblait enfin
approcher de son point d’atterrissage après bientôt deux années de chute
brutale et vertigineuse depuis le sommet des 1,2 million de transactions
annuelles atteint en août 2021. L’année 2024 pourrait se terminer autour de 750
000 transactions.
Les prix, quant à eux,
ont baissé de -3,9% sur un an à l’échelle nationale au troisième trimestre de
cette année, avec une tendance à la stabilité pour les derniers mois, confirmée
dans nos projections à janvier 2025 avec des baisses sur un an qui continueraient
de s’amenuir, avec -1,2% pour la France métropolitaine, -0,4% pour la Province
et -2,5% pour l’Île-de-France.
Les signaux économiques
semblaient positifs pour 2025 pour endiguer la chute voire percevoir une
reprise. Cependant, les nombreuses incertitudes que connaît notre pays
pourraient mettre à mal ce redémarrage. De nombreuses promesses pour
l’immobilier sont désormais en suspens. »
Principaux chiffres de
l’immobilier en 2024
Un volume de
transactions toujours en forte baisse de 17% avec 780 000 transactions
réalisées au cours des 12 derniers mois en France à fin septembre (935 000
transactions en 2023 et 1,13 million en 2022 sur la même période), on peut
envisager un volume de transactions aux alentours de 750 000 pour l’ensemble de
l’année 2024.
Les prix, à la baisse
entre septembre 2023 et septembre 2024 sur l’ensemble de la France, se
stabilisent :
-3,9% : la baisse sur un an de l’indice de prix des appartements anciens en France métropolitaine
(au 3ème
trimestre 2024)
-3,9% : la baisse sur un an de l’indice de prix des maisons anciennes en France métropolitaine
(au 3ème
trimestre 2024)
D’après les projections
sur le 4e trimestre 2024, la baisse annuelle des prix devrait s’atténuer à
l’échelle de la France métropolitaine (-1,6%) : les prix resteraient
relativement stables à l’échelle de la Province et la baisse annuelle des prix
en Île-de-France atteindrait environ 3%.
À fin janvier 2025, les
baisses sur un an continueraient de s’amenuir (-1,2% pour la France
métropolitaine, -0,4% pour la Province et -2,5% pour l’Île-de-France).
Pouvoir d’achat
immobilier (septembre 2024) :
55 m² : surface finançable d’un appartement ancien en France métropolitaine (mensualité égale au tiers du revenu disponible moyen des ménages pendant 20 ans et sans apport), + 1m² sur un an.
92 m² : surface finançable
d’une maison ancienne sur l’ensemble de la France (mensualité égale au tiers du
revenu disponible moyen des ménages pendant 20 ans et sans apport), +3 m² sur
un an
Tendance 2024 : les 9 premiers mois de
2024 marquent l’arrêt de la période de baisse du pouvoir d’achat immobilier,
débutée en 2021. Le gain par rapport à 2023 est estimé à 3 m² (soit +4% sur un
an).
Une chute des
transactions des terrains à bâtir qui s’accélère.
À l’instar des marchés des logements neufs et anciens, le nombre de transactions de terrains à bâtir en cumul sur douze mois en France est également en baisse.
Les transactions de
terrains à bâtir, en cumul sur douze mois, ont presque diminué de moitié sur un
peu plus d’un an, passant d’environ 75 000 transactions au 2e trimestre 2023 à
43 000 au 3e trimestre 2024. La baisse annuelle s’accélère jusqu’au premier
trimestre 2024, passant de -26% au 2e trimestre 2023, à -39% au 1er trimestre
2024, puis conserve un rythme similaire jusqu’au 3e trimestre 2024.
Valeur verte des
logements
Sur l’ensemble de l’année 2023, la part des ventes de logements anciens les plus énergivores (classes
F et G) conserve un niveau des plus élevés de la décennie, à 17% en France métropolitaine (hors Corse). Toutefois, la forte hausse annuelle constatée en 2022 (+5 points), faisant notamment suite au décret paru en juillet 2021 concernant l’interdiction progressive à la location des logements en fonction de l’étiquette énergie et au changement de mode de calcul du DPE, s’est considérablement amoindrie en 2023
(+1 point).
Sur le 3e trimestre
2024, cette part tend à la baisse : à 13%, soit -2 points par rapport au 3e
trimestre 2023. Si la part des logements anciens les plus économes (classes A
et B), enregistrait une légère baisse (-1 point sur un an) sur l’année 2023,
elle repartirait à la hausse en 2024, à 8% sur le 3e trimestre 2024 (+2 points
par rapport au 3e trimestre 2023), niveau similaire à celui enregistré sur le
3e trimestre 2021.
Si l’on estime l’écart de prix imputable uniquement à la variation de l’étiquette énergie, les autres caractéristiques restant similaires, l’impact de l’étiquette énergie sur les prix des logements
continue de croître en 2023. Celui du passage à une étiquette très économe (classes A et B) a progressé en particulier pour les maisons anciennes.