Chaque semaine, Nicolas Leclerc, cofondateur du cabinet de conseil en énergie Omnegy,
propose son analyse des fluctuations du marché de l’énergie.
Cette dernière semaine, la hausse des températures entraîne les prix à la baisse.
Gaz : -6,2% sur les prix pour 2025
et -8,1% pour les prix de janvier 2025. Les prix du gaz ont chuté cette
semaine, notamment à court terme, en raison de prévisions de températures
supérieures aux normales saisonnières pour les deux prochaines semaines. En
Allemagne, les températures devraient être 3°C
au-dessus de la moyenne,
réduisant ainsi la demande de gaz. La concurrence sur le marché du GNL
s'atténue grâce à des stocks élevés en Asie et une activité économique
ralentie. Les stocks de gaz en Europe continuent de diminuer, atteignant 80,9%.
L'UE exige qu'ils soient remplis à au moins 50% à la fin du mois de février, ce
qui pourrait entraîner une volatilité des prix à court terme.
Électricité : -5,4% sur les prix
pour 2025 et -12,7% pour les prix de janvier 2025. Les conditions baissières se sont poursuivies
cette semaine, entraînant une baisse continue des prix du gaz, du charbon et du
CO2. Les températures supérieures aux normales saisonnières, notamment en
Europe centrale, ont réduit la demande d'énergie. En Allemagne, la production
éolienne devrait atteindre 47,8 GW, bien au-dessus de la moyenne historique de
21 GW. En France, la disponibilité nucléaire a augmenté, atteignant 53 GW. Ces
facteurs ont contribué à une réduction de la demande énergétique.
CO2 : -1,84% sur le
prix des quotas pour décembre 2024. Cette semaine, le CO2 a connu une forte
volatilité causée par l’expiration des dérivés liés au produit. Les
investisseurs ont dû acheter ou vendre les quotas à livrer pour respecter leurs
obligations face au marché. Par ailleurs, la baisse des prix du gaz et du
charbon a entrainé dans son sillage les prix du CO2. Les investisseurs ont
accompagné cette baisse en clôturant leurs positions spéculatives en vue de la
fin de l’année.
Pétrole : +2,38% sur le prix du pétrole brut. Le pétrole a enregistré une hausse cette semaine poussée par la perspective de nouvelles sanctions américaines contre la Russie, envisagées par l'administration Biden. Cependant, les fondamentaux baissiers sont toujours présents. En effet, les conditions de la reprise économique, surtout en Asie, ne sont toujours pas là alors que l’offre est toujours abondante. Ainsi, l’AIE prévoit que l'offre mondiale de pétrole surpassera la demande d'ici 2025, ce qui pourrait entraîner un excédent sur le marché.