À l'approche de
l'échéance fixée par la directive européenne sur les rapports d'entreprise sur
la durabilité (CSRD), les experts du domaine rencontrent des difficultés sur la
partie mise en conformité. Sans feuille de route claire, les délais courts et l'étendue
des exigences en matière de rapports les préoccupent. Par conséquent, certains
envisagent une mise en œuvre bâclée, voire un maintien de la non-conformité.
Face à ce problème,
Nicolas Letavernier, Directeur du développement France chez Workiva, propose
l’analyse suivante sur les défis et les exigences de la nouvelle réglementation
:
« La CSRD représente une
étape importante, mais il peut être difficile de s'y conformer. Le processus de
reporting inclut désormais les données ESG, ce qui met sous pression les
équipes transversales, qui ressentent d’autant plus les contraintes de temps.
Cela fait écho à une
enquête récente menée auprès de professionnels ESG : si 98% d'entre eux se
disent confiants dans l'exactitude de leurs données ESG, 83% reconnaissent que
les collecter pour satisfaire les exigences de la CSRD représentera un défi pour
leur organisation. Pourtant, ils sont déterminés à se conformer à la
réglementation ; même parmi ceux non soumis à la CSRD, 81% prévoient d’y
adhérer, considérant le reporting intégré comme le nouveau standard.
Le problème est que
certaines organisations ne savent pas quelles données déclarer, comment les
collecter, ni comment structurer ce processus efficacement. Pour remédier à
cela, une approche davantage centrée sur la formation des équipes pourrait être
particulièrement utile. Il est en effet préoccupant que toutes les entreprises
ne soient pas informées des allègements déjà inclus dans les normes (ESRS).
Certaines manquent simplement des ressources nécessaires pour se former
correctement, tandis que d'autres hésitent sur les méthodes à adopter pour
trier les données et identifier les points d’amélioration. Or, une entreprise
se doit d’intégrer tous ces aspects pour établir des rapports ESG complets.
Dans un domaine où la
spécialisation reste rare, la mise en place de politiques ESG nécessite
néanmoins des experts. Pour combler ce manque, la plupart des entreprises
devront investir dans des solutions capables de lever les obstacles
opérationnels, libérant ainsi du temps pour les équipes et réduisant la
pression. Ce gain de temps leur permettrait de réagir de manière plus réfléchie
et stratégique, en ligne avec leurs objectifs.
Cependant, les
inégalités technologiques demeurent. Certaines de ces entreprises s’appuient
sur les outils et les processus qu’elles possèdent déjà. Toutefois, ceux-ci
manquent d’automatisation et de connectivité adaptées à l'environnement actuel,
et ne permettent pas de réduire la charge de reporting de manière suffisante.
Utiliser des solutions ponctuelles ou traiter les aspects individuels de leur
processus de collecte mène souvent à des réparations manuelles sujettes à
l'erreur humaine et à un manque d'évolutivité. Avec les premiers rapports CSRD
attendus pour janvier 2025, cette situation crée une pression conséquente et
inquiète de nombreuses équipes quant à leur mise en conformité.
L’utilisation d’une
solution optimale facilite la collaboration entre les diverses équipes chargées
de recueillir, de résumer, d'analyser et de communiquer les informations
relatives à la durabilité. Cette rationalisation des processus est essentielle
pour garantir la production de rapports de durabilité cohérents et comparables.
De plus, la
modernisation des processus de reporting, grâce à l’investissement dans des
solutions technologiques innovantes, permet de les rationaliser tout en
réduisant certains défis spécifiques liés au reporting durable, tels que la
clarification des responsabilités aux employés, la gestion des données
externes, ainsi que la documentation, l'automatisation et la simplification
d’un grand volume de données. En outre, cela facilite la réalisation d’audits,
car la source des données est connue et visible.
Plus important encore,
l’emploi d’une solution appropriée renforce la confiance dans le processus, en
garantissant la fiabilité des informations finales communiquées. Elle
automatise, assurant la cohérence et permettant aux équipes de gagner du temps,
et offre l’agilité nécessaire pour faire face aux défis futurs. Le reporting
ESG se trouve dans un moment charnière, et son succès sur le long terme passe
par la mise en place des bons outils.
En fin de compte, se conformer à des réglementations telles que la CSRD est la nouvelle réalité du monde professionnel moderne. Les dirigeants et leurs équipes doivent comprendre qu'il s'agit d'une opportunité de transformation qui exige un engagement sérieux, et être prêts à investir dans des rapports intégrés dans tous les secteurs d'activité, en les alimentant par les bons outils et en les rendant accessibles à toutes les parties prenantes. Au-delà de la simple conformité, c’est la clé nécessaire pour démontrer sa performance et sa valeur dans un paysage de plus en plus concurrentiel. »