Alors
que les écarts de rémunération dans les grandes entreprises françaises
continuent de susciter des débats, le cabinet People Base CBM publie une étude
approfondie sur les politiques salariales dans les sociétés du SBF 120 entre
2006 et 2023. Cette analyse éclaire les dynamiques économiques, sociales et de
gouvernance à l'œuvre depuis près de deux décennies.
Le cabinet de conseil en politique de rémunération People Base CBM publie une étude inédite portant sur 18 années d'évolution des rémunérations dans les entreprises du SBF 120.
Alors que les gains de productivité et les performances financières se sont
multipliés, les écarts entre dirigeants et collaborateurs se sont creusés,
interrogeant les pratiques de gouvernance et les enjeux d’équité.
Une productivité accrue
mais des écarts croissants
L'analyse révèle une
dissociation marquée entre la progression du chiffre d'affaires et celle des
effectifs. Si les entreprises du SBF 120 ont su "faire plus avec
moins", la rémunération des dirigeants a suivi une trajectoire bien plus
rapide. En 2023, les PDG et DG perçoivent en moyenne 55 fois le salaire moyen
de leurs collaborateurs, contre 44 fois en 2006. Ces écarts sont
particulièrement accentués dans les entreprises hors CAC 40.
Des rémunérations
étroitement liées à la performance financière
La rémunération des
PDG/DG est fortement corrélée aux résultats opérationnels et à la performance
boursière. Cette logique d'alignement avec les intérêts des actionnaires a
favorisé des packages incluant des actions de performance. Cependant, l'étude
souligne que cette approche, davantage centrée sur le court terme, a souvent
marginalisé les critères ESG, pourtant de plus en plus scrutés par les parties
prenantes.
Une croissance à deux
vitesses
Alors que le salaire
moyen des collaborateurs a progressé de manière stable (+3% par an en moyenne),
les rémunérations des dirigeants ont connu une augmentation bien plus marquée.
Cette situation soulève des interrogations sur les méthodologies adoptées par
les Conseils d’Administration, souvent influencés par des benchmarks externes
favorisant la compétitivité au détriment de l’équité.
L'équité : un impératif
croissant pour l'avenir
Dans un contexte où les
inégalités économiques sont au centre des préoccupations publiques, cette étude
appelle à un rééquilibrage. L’intégration de critères plus ambitieux et
durables dans les politiques de rémunération est essentielle pour répondre aux
attentes sociétales croissantes et renforcer la légitimité sociale des
entreprises.
People Base CBM invite les entreprises à repenser leurs politiques de rémunération pour évoluer vers un modèle plus équitable et durable. Cela passe par une refonte des critères de performance, intégrant davantage les dimensions ESG, afin de répondre aux attentes sociétales croissantes. Le plafonnement des écarts salariaux pourrait également devenir un levier clé pour promouvoir une responsabilité sociale renforcée. Enfin, l’alignement des stratégies de rémunération avec une vision à long terme permettrait de mieux concilier attractivité pour les dirigeants et légitimité sociale des entreprises.