Connexion
/ Inscription
Mon espace
Etudes & Enquêtes
ABONNÉS
Partager par Linked-In
Partager par Xing
Partager par Facebook
Partager par email
Suivez-nous sur feedly

[Etudes] FCE France - Entrepreneuriat féminin : une progression prometteuse, mais des défis à relever

Depuis janvier 2024, l’entrepreneuriat féminin continue de progresser en France, porté par une dynamique croissante des créations d’entreprises. Cependant, derrière ces avancées se profilent des défis structurels et conjoncturels, exacerbés par les difficultés économiques rencontrées

 

Des femmes de plus en plus engagées dans l'entrepreneuriat

 

Selon les dernières données collectées et analysées par Infogreffe en collaboration avec le CNGTC, entre janvier et octobre 2024, la part des créations d’entreprises par des femmes représentait 31% en France, soit une progression de +8% par rapport à 2023.

 

Si les sociétés commerciales et civiles comptabilisent à elles seules 63% des entreprises créées par des femmes depuis janvier (soit 167 016 immatriculations), 37% des créations l’ont été avec le statut de personne physique, c'est-à-dire celui de l'entreprise individuelle.

 

Le statut et les secteurs d’activités choisis par les entrepreneures méritent d’être détaillés pour mieux comprendre les dynamiques ainsi que les zones de fragilité et de résilience.

 

Les activités immobilières, l'hébergement et la restauration, les autres activités de services, la santé humaine et l’action sociale et l’enseignement composent le top 5 des secteurs choisis par les entrepreneures pour créer des sociétés commerciales ou civiles. Ces choix reflètent une orientation vers des activités accessibles. Néanmoins, ces secteurs peuvent également être plus exposés aux aléas économiques, ce qui contribue à la fragilité des entreprises dirigées par des femmes.

 

Les régions en tête concernant les sociétés commerciales et civiles créées par des femmes, par rapport au total des créations régionales, sont la Bretagne, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Normandie.


 

Un écosystème en difficulté : radiations et procédures en hausse

 

Cependant, la croissance relevée sur les créations d’entreprise est tempérée par une augmentation préoccupante des difficultés rencontrées par les entrepreneures, reflétant la vulnérabilité structurelle des petites entreprises. Selon les données d’Infogreffe, le nombre de femmes dirigeant des entreprises en procédure collective a augmenté de 94 % entre janvier et octobre 2024, soit une hausse de 15 points comparée à celle observée chez leurs homologues masculins.

 

Parmi les entreprises en difficulté dirigées par des femmes, on note :

- Une augmentation de 308% des liquidations judiciaires simplifiées, impactant particulièrement les petites structures ;

- Un bond de 287% des redressements judiciaires, révélant les tensions financières rencontrées par les entrepreneures

 

Cette situation est exacerbée par des conditions économiques globales complexes : hausse des coûts de l'énergie, inflation et repli de la consommation. Ces phénomènes sont constatés dans certains secteurs clés comme les services, l’industrie manufacturière, le commerce de détail, etc.

 

Enfin, le facteur aggravant réside dans la sous-utilisation des outils d’anticipation des difficultés, souvent méconnus des entrepreneures, déployés par l’ensemble des tribunaux de commerce, tels que le diagnostic prévention, les procédures de mandat ad hoc et de conciliation. Ces constats appellent à un renforcement des dispositifs d'accompagnement et à une sensibilisation aux solutions existantes pour mieux soutenir les femmes dans la pérennisation de leurs activités.


 

Les défis structurels et les perspectives

 

Malgré leur dynamisme, les entrepreneures restent plus exposées que leurs homologues masculins aux défaillances économiques. Le déséquilibre entre les secteurs d’activité choisis par les hommes et les femmes reste notable. Les femmes sont encore largement sous-représentées dans des domaines à forte croissance comme la technologie ou l’industrie, généralement perçus comme moins accessibles.

À l’inverse, elles sont davantage présentes dans les secteurs dits « traditionnels », où la concurrence et les marges réduites rendent les entreprises plus fragiles.


 

Valoriser et consolider l’entrepreneuriat féminin

 

L’entrepreneuriat féminin en France est en pleine transformation, porté par une volonté d’émancipation et d’autonomie économique. Cependant, l’augmentation des procédures judiciaires signale une vulnérabilité qui doit être prise en charge collectivement. Pour les femmes qui se lancent, l’enjeu n’est pas seulement de créer, mais aussi de pérenniser leurs activités dans un environnement concurrentiel.

 

Face à ces constats, il est important de rappeler que les entrepreneures ne sont pas seules. Infogreffe s’engage à leurs côtés en 2025 pour soutenir l'entrepreneuriat féminin en permettant :

- Un accès simple aux documents légaux pour permettre une gestion efficace des entreprises.

- Une diffusion régulière de données économiques fiables, essentielles pour une prise de décision éclairée.

 

A ce titre, le G.I.E. s’est rapproché de FCE France, Femmes Chefs d'Entreprises, une association interprofessionnelle, apolitique et non gouvernementale, fondée en 1945. Elle regroupe plus de

2 000 femmes dirigeantes d'entreprises en France, couvrant tous les secteurs d'activité.

 

FCE France œuvre pour promouvoir la prise de responsabilités des femmes chefs d'entreprises dans la vie économique et renforcer leur présence dans les instances décisionnelles aux niveaux local, régional et national.

Lire la suite...


Articles en relation