La censure
récente du gouvernement Barnier par l’Assemblée nationale a plongé la France
dans une situation politique inédite. Au-delà des enjeux institutionnels,
cette instabilité pourrait avoir des répercussions sur les prix de l'énergie
dès 2025. Nicolas
Leclerc, cofondateur d’Omnegy, le cabinet français de conseil en énergie,
décrypte les conséquences de la situation sur les prix de l’énergie :
"Avec la censure du gouvernement, la probabilité d'un budget 2025 s'éloigne alors qu'un maintien du budget 2024 se profile. Ainsi, le taux de la taxe sur l’électricité resterait à son niveau actuel, soit 21 €/MWh pour les particuliers, 20,5 €/MWh pour les entreprises, évitant une hausse à plus de 32 voire 50 €/MWh. C’est une bonne nouvelle pour la compétitivité des entreprises, la réindustrialisation et la décarbonation car l’électricité devrait donc être préférée au gaz.
Les tarifs réglementés pourraient également baisser davantage que prévu, au-delà des 9 ou 14% qui restaient liés à une hausse des taxes. Toutefois, la transcription législative de l’accord EDF-État sur le post-ARENH n’est pas près de voir le jour et cela prive les consommateurs d’un mécanisme clair pour réguler le nucléaire historique, alors que les prix de gros se stabilisent.
Enfin, l’absence de hausse de TVA sur les chaudières gaz freine la transition vers des solutions plus décarbonées comme les pompes à chaleur. Et l’absence de hausse de TVA sur les abonnements d’électricité bien que bénéficiant aujourd’hui aux particuliers, nous laisse en défaut d'une réglementation européenne."