Le Conseil de la Protection Sociale des Travailleurs
Indépendants (CPSTI) publie une étude menée par le CREDOC en coordination avec
l’Urssaf Caisse nationale (Observatoire Statistique des Indépendants)
concernant les « auto-entrepreneurs, leurs parcours, projets et perception du
statut ». Menée auprès de 3 366 auto-entrepreneurs actifs, celle-ci met en
lumière une grande diversité de profils et de situations. Si ce régime offre
une flexibilité et une simplicité attractives pour beaucoup, il est également
synonyme de risque de fragilité économique et du sentiment d’une couverture
sociale insuffisante pour une partie significative de ses bénéficiaires.
Des profils et des
situations professionnelles diversifiés avec des revenus contrastés engendrant,
dans certains cas, des fragilités financières
En 2022, les
auto-entrepreneurs représentent environ 62% des travailleurs indépendants, ce
qui en fait un groupe majoritaire parmi ces derniers. Néanmoins, leur situation
peut s’avérer fragile par rapport aux entrepreneurs individuels classiques.
Tandis que 53% des entrepreneurs classiques restent actifs cinq ans après leur
immatriculation, ce chiffre chute à 33% pour les auto-entrepreneurs, ce qui
peut traduire un statut plus transitoire (Source : Insee).
Un élément clé de
l’étude réside dans la diversité des situations des auto-entrepreneurs : 56%
des auto-entrepreneurs cumulent leur activité avec un autre régime,
principalement un emploi salarié (28%), tandis que 16% sont à la recherche d’un
emploi. Parmi les auto-entrepreneurs, 44% en font leur seule activité
professionnelle, tandis que pour 39%, cette activité est secondaire et
représente moins de la moitié de leurs revenus.
En termes de revenus,
la situation est contrastée : en 2022, le revenu annuel moyen d’un
auto-entrepreneur est de 7 500 euros, contre 39 200 euros pour les
entrepreneurs individuels classiques. Les professions libérales non
réglementées et les professions libérales enregistrent les revenus les plus
élevés, respectivement 7 450 et 10 600 euros par an (Source : Urssaf).
Les auto-entrepreneurs
expriment un besoin croissant d’accompagnement, de formation et de protection
sociale pour sécuriser leur activité et leur avenir
71% des auto-entrepreneurs estiment que la protection sociale obligatoire est insuffisante. En outre,
26% des auto-entrepreneurs déclarent ne pas avoir de complémentaire santé, un chiffre qui monte à
38% chez les moins de 25 ans. A
noter qu’environ 44% des auto-entrepreneurs seraient prêts à payer des
cotisations minimales pour améliorer leur couverture en cas d’incapacité de
travail ou pour sécuriser leur retraite.
L'accompagnement des
auto-entrepreneurs dans la création et la gestion de leur activité est
relativement limité. Seuls 23% ont réalisé une étude de marché avant de lancer
leur activité, et 72% n'ont suivi aucune formation à la création d'entreprise.
Une recherche de la
simplicité qui demeure
La simplicité du régime
d’auto-entrepreneur est largement reconnue comme un avantage par 56% des
personnes interrogées, notamment en raison de la facilité d’immatriculation et
de la gestion quotidienne simplifiée.
Les motivations des
auto-entrepreneurs sont variées. Pour 51% d’entre eux, il s’agit d’un choix
délibéré, souvent pour améliorer leur équilibre entre vie professionnelle et
personnelle ou pour concrétiser une idée. En revanche, pour 19%, la création
d'une auto-entreprise est une nécessité économique.
Seuls 36% des auto-entrepreneurs envisagent de faire évoluer leur activité, principalement en la faisant passer à un autre régime juridique comme l'entreprise individuelle classique (21%) ou la SARL (6%). Parmi ceux qui souhaitent évoluer, les besoins d'investissement et la protection du patrimoine personnel figurent parmi les principales motivations.