« Les actifs français et leur
projection vers la retraite », enquête Ifop pour Altaprofits, novembre 2024
- 57% des actifs
français choisiront de travailler plus longtemps afin de percevoir une retraite
au moins à taux plein.
- 79% comptent de fait
assurer leur niveau de vie majoritairement via le système de retraite par
répartition, dont 39% qui ne pourront pas faire autrement qu’avec uniquement la
pension retraite versée par l’État,
Alors que la Commission
des affaires sociales de l’Assemblée Nationale a voté dernièrement de ramener
l’âge légal de 64 ans à 62 ans et que des débats politico-économiques sur
l’abrogation de la réforme des retraites sont imminents dans l’hémicycle cette
semaine, une enquête Ifop pour Altaprofits, Courtier et Conseil en Gestion de
Patrimoine sur Internet, décrypte comment se projettent les Français
aujourd’hui en activité professionnelle sur leur niveau de vie une fois qu’ils
seront à la retraite.
Réalisée du 12 au 14
novembre derniers, cette enquête, « Les actifs français et leur projection vers
la retraite », nous apprend ce qui suit :
Les actifs français
laissent peu de place à l’optimisme sur leur niveau de vie une fois qu’ils
seront à la retraite…
S’agissant de la
perception de l’évolution de leur niveau de vie une fois à la retraite, en
prenant en compte l’évolution de leurs revenus, des prix à la consommation et
de leurs besoins :
• seuls 5% pensent que
leur niveau de vie va augmenter quand, par ailleurs, 26% tendent à considérer
qu’il va rester stable. Dans ces catégories, les moins pessimistes sont les
jeunes de 18-24 ans (respectivement 17 et 38%) et, plus particulièrement, les
hommes de moins de 35 ans (13 et 40%).
À l’inverse :
• 69% anticipent une
future baisse de leur niveau de vie au moment de leur retraite. Derrière ce
score, il est question notamment des femmes (73% contre 66% d’hommes, 7 points
d’écart), des actifs de 35 ans et plus (75%) et, plus particulièrement, des
plus de 50 ans (78%).
… 57 % feront le choix
de travailler plus longtemps afin de percevoir une retraite au moins à taux
plein.
Alors que la question
du report de l’âge légal de départ à la retraite demeure centrale dans le débat
public :
• une majorité de 57%
d’actifs français considèrent qu’en prenant uniquement en compte la pension
retraite qu’ils percevront, leur priorité est d’atteindre au moins le taux
plein, quitte à travailler plus longtemps. Cette priorité est homogène quelle
que soit la catégorie de répondants.
Tandis que :
• 43% des actifs
interviewés ont pour priorité d’arrêter de travailler plus tôt, quitte à
percevoir une pension retraite moins élevée. Là aussi, il n’y a pas de
différence significative de population.
79% comptent de fait
assurer leur niveau de vie majoritairement via le système de retraite par
répartition une fois la retraite venue !
Dans le détail :
• 39% marquants
d’actifs envisagent le système de retraite par répartition français comme seule
source de revenus.
Cette catégorie est la plus frappante en ce sens que ses répondants sont les
plus nombreux parmi ceux déclarant que leur niveau de vie va diminuer au moment
de leur retraite, donc les plus pessimistes quant à l’évolution de leur niveau
de vie une fois à la retraite (79% contre 64% déclarant que leurs revenus
viendront à parts égales de la pension du système de retraite et de leur
épargne ou de leurs placements financiers ou immobiliers, 66 % majoritairement
du système de retraite avec un complément « par capitalisation » venant de leur
épargne ou de leurs placements financiers ou immobiliers et 52% majoritairement d’une retraite « par
capitalisation », leur pension du système de retraite étant un complément
versus 69% en moyenne).
• 40% estiment que
leurs revenus proviendront majoritairement du système de retraite par
répartition,
avec un complément « par capitalisation » issu de leur épargne ou de leurs
placements financiers ou immobiliers. Parmi les plus enclins à une part de «
capitalisation » pour compléter leur pension retraite, se distinguent 54% de
cadres et de professions intermédiaires supérieures, 53% de la catégorie aisée
(plus de 2 500€ de revenu mensuel, par personne au foyer), 49% de diplômés
supérieurs.
61% des actifs français
au total font d’ores et déjà une place à la retraite « par capitalisation »
dans leur projection de revenus une fois à la retraite.
Aux 40% déclarant que
leurs revenus viendront majoritairement du système de retraite par répartition,
avec un complément « par capitalisation » résultant de leur épargne ou de leurs
placements financiers ou immobiliers, s’ajoutent :
- 12% qui estiment que
leurs revenus proviendront à parts égales de la pension du système de retraite
par répartition et de leur épargne ou de leurs placements financiers ou
immobiliers,
- 9% qui comptent d’abord sur eux-mêmes avec des revenus qui proviendront majoritairement de leur épargne ou de leurs placements financiers ou immobiliers, la pension retraite issue du système de retraite par répartition n’étant pour eux qu’un complément. Ce sont les moins pessimistes quant à l’évolution de leur niveau de vie une fois à la retraite (52% seulement et 17 points d’écart par rapport aux 69% en moyenne).
Ces données
statistiques éclairent en même temps d’autres obtenues dans le cadre du «
Baromètre 2024 de l’épargne en France et en régions » réalisé par Ifop pour
Altaprofits (6e édition dont le terrain d’enquête remonte à avril 2024).
« En avril dernier,
dans le cadre de notre “Baromètre 2024 de l’épargne en France et en régions”,
84% des actifs étaient convaincus qu’il était nécessaire d’épargner par
eux-mêmes, « par capitalisation », pour garantir au mieux leur niveau de vie,
un chiffre constant sur deux années consécutives.
Néanmoins, les
résultats observés avec cette nouvelle étude se confrontent à un constat de
réalité, mettant en lumière un décalage entre la prise de conscience et la mise
en action que ce soit par manque de ressources financières ou par manque
d’information sur les moyens de le faire », analyse Catherine Baudeneau,
Directrice Marketing Offre et Communication d’Altaprofits.
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Des visions
générationnelles et de genre divergent sur la retraite
En termes de conception
générationnelle.
Allant de pair avec les
transformations de la société, les jeunes générations envisagent leur retraite
autrement que leurs aînés :
Les jeunes générations
accordent une place plus importante à la retraite « par capitalisation »…
• 18% des 18-24 ans
pensent que leur revenu une fois à la retraite proviendra majoritairement de
leur épargne ou de leurs placements financiers ou immobiliers, leur pension
issue du système de retraite par répartition constituant un complément (5 %
seulement sur la tranche d’âge de 50 ans et plus, 13 points d’écart).
• 27% seulement des
moins de 35 ans, contre 43% des 35 ans et plus (16 points d’écart) et 49% de la
tranche d’âge 50 ans et plus (22 points d’écart), comptent uniquement sur une
pension retraite assurée par le système de retraite par répartition.
… et elles sont moins
pessimistes sur leur niveau de vie une fois à la retraite.
• 56% des moins de 35
ans estiment que leur niveau de vie va diminuer à la retraite, contre 75% pour
les 35 ans et plus (19 points d’écart).
« Les jeunes
générations ont bien plus intégré que les autres les limites du système de
retraite par répartition et une dimension de retraite par capitalisation. Les
moins de 35 ans sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à ouvrir un Plan
Épargne Retraite (PER). Cette prise de responsabilité et le temps dont ils
disposent leur permet aussi d’être moins pessimistes sur le maintien de leur
niveau de vie à la retraite, avec le sentiment de prendre en main leur futur », souligne Catherine
Baudeneau.
Pour ce qui est de
différences Hommes / Femmes.
• Les hommes jeunes
sont les plus optimistes sur leur niveau de vie à la retraite en accordant une
place plus importante à la constitution d’un complément de retraite « par
capitalisation ».
21% des hommes de moins de 35 ans estiment que leur niveau de vie une fois à la
retraite proviendra à parts égales de la pension du système de retraite par
répartition et de leur épargne ou de leurs placements financiers ou immobiliers
(10% quant aux femmes de moins de 35 ans).
• Les femmes comptent bien plus que les hommes uniquement sur le système de retraite par répartition pour assurer leurs revenus lorsqu’elles seront retraitées. En particulier, c’est le cas des femmes de plus de 35 ans (47% contre 40% pour les hommes de la même catégorie d’âges, également
7 points d’écart).
« Comme souvent sur les sujets de placements, les femmes sont encore en retrait par rapport aux hommes. Sur la préparation financière de la retraite, elles sont également moins nombreuses à avoir intégré une dimension de retraite par capitalisation pour maintenir leur niveau de vie une fois à la retraite. Mais les différences s’estompent parmi les plus jeunes générations », conclut Catherine Baudeneau.