Les entreprises sont
d'importantes consommatrices d'énergie, mais aussi de mètres carrés. Si le
décret tertiaire contraint à réduire drastiquement leurs consommations
énergétiques (-40 % en 2030, -50% en 2040 et -60 % en 2050), la loi ZAN aura,
elle aussi, d’importantes répercussions.
En fixant à zéro le
nombre de sols artificialisés à l'horizon 2050, elle va les contraindre à
réduire d’au moins 50 % leur consommation d’espace d’ici 2031. Et ce, alors que
nous avons pris l’habitude de construire de nouveaux locaux en permanence. De
1975 à 2022, le parc de bureaux de la Métropole du Grand Paris a plus que
doublé, passant de 20 à 42,6 millions de mètres carrés et, entre 2013 et 2022,
la hausse annuelle a été de +0,8%.
Ces défis de taille
pourront être relevés avec l’aide de technologies nouvelles comme l’internet
des objets (IoT) et l’intelligence artificielle, qui permettent d’évaluer avec
précision comment chaque espace est utilisé. En collectant et en analysant la donnée
au sein même des entreprises, il est possible de réduire les surfaces de
bureaux de manière efficace et durable, tout en optimisant leur utilisation.
Grâce à une solution technologique d’intelligence des espaces, Z#BRE,
spécialisée dans la data au service de l’optimisation des espaces de bureaux,
constate actuellement qu'en moyenne 60% des espaces de bureaux des grandes
entreprises se révèlent inexploités ou mal exploités (contre 40% avant la
pandémie).
Tout l’enjeu est alors
de savoir exploiter plus efficacement les espaces existants en les ajustant à
ses besoins afin de réduire son empreinte immobilière. À l’heure du travail
plus flexible (à distance ou hybride) il faut optimiser l'utilisation "réelle"
des mètres carrés. Les entreprises ont besoin d’être en mesure de questionner,
réévaluer et adapter leur immobilier en fonction des besoins réels de leurs
collaborateurs puis de pouvoir libérer des surfaces inutilisées ou
sous-exploitées. À l’instar d’un grand groupe français, accompagné depuis un an
et demi par Z#BRE, qui, après une analyse en profondeur de l’occupation de ses
bureaux en Île-de-France, a réduit de 30% son parc immobilier et reconfiguré
les espaces en fonction des tâches et des besoins des équipes, augmentant ainsi
la satisfaction des collaborateurs et la productivité générale.
Car ces nouveaux
aménagements ne doivent pas se faire sans tenir compte des envies et des
besoins des collaborateurs. En effet, même s’il est peu consommateur de mètres
carrés, l’open space n’est plus apprécié et les bureaux attitrés n’ont que peu
d’intérêt au regard des nouvelles habitudes de travail. Des concepts plus
flexibles et peu consommateurs de mètres carrés émergent, comme l'Activity
Based Working. Ce processus de réduction de surfaces imposé mène donc à une
optimisation de l’usage qui s’inscrit dans une dynamique de transformation plus
large.
Outre l’anticipation de la loi ZAN, cette approche présente d’autres avantages, parce que réduire le nombre de nouvelles constructions, c’est aussi diminuer l'empreinte carbone associée à la fabrication des matériaux et aux processus de construction. De plus, limiter l’inoccupation des bâtiments contribue à réduire le gaspillage d'énergie consommée par des espaces mal exploités : éclairage, chauffage...