La Fondation Jean-Jaurès, la Macif et BVA
Xsight dévoilent la quatrième vague de leur enquête sur les jeunes Français
âgés de 18 à 24 ans et leur rapport au monde de l’entreprise.
Attachés aux repères traditionnels pour construire leur vie, les jeunes continuent de considérer leur salaire comme un gage de stabilité et de sécurité
● En quête de stabilité, 47% des jeunes expriment en priorité la crainte de ne
pas gagner assez d’argent pour se projeter dans leur avenir. Toujours attachés
aux repères traditionnels (propriété immobilière, vie de famille), ils
cherchent à concilier stabilité et mobilité professionnelle.
● 33% des jeunes estiment que l’entreprise doit s’engager en priorité sur le
sujet de l’amélioration des conditions de travail. Ce nouvel item est
immédiatement devenu le sujet le plus cité.
● 43% des jeunes considèrent que l’entreprise doit être utile à la société et
pour 30% elle doit être démocratique dans son fonctionnement même.
Un besoin de stabilité,
mais avec une dose de mobilité
Dans un contexte
économique incertain, la stabilité reste une aspiration forte : le salaire est
la priorité pour 40% des jeunes, et près de la moitié (47%) craignent de ne pas
gagner suffisamment pour subvenir à leurs besoins. L’argent semble être un élément
rassurant et sécurisant pour les jeunes interrogés qui leur permettra de se
projeter dans l’avenir. Même si l’équilibre vie personnelle et vie
professionnelle reste une attente importante (29%), cet item recule de six
points par rapport à 2023.
Sur le plan personnel,
ils valorisent la propriété immobilière (56%) et les projets familiaux – 40%
des jeunes envisagent de se marier (+2 points par rapport à 2023) et 50%
souhaitent fonder une famille (+4 points par rapport à 2023) -, confirmant leur
attachement aux repères traditionnels. Toutefois, cette recherche de stabilité
coexiste avec un désir de mobilité professionnelle : 35% des jeunes souhaitent
changer régulièrement de métier, et 65% aspirent à se former tout au long de leur
carrière, un taux en hausse de six points par rapport à 2022.
Au-delà de ses missions
traditionnelles, le souhait d’une entreprise plus à l’écoute de ses salariés et
de leur bien-être
Interrogés sur le rôle
principal d’une entreprise selon eux, les jeunes considèrent que l’entreprise
doit servir avant tout à créer de l’emploi et à embaucher des gens (45%), suivi
de près par le fait d’être utile à la société (43%). L’écart se réduit entre
ces deux dimensions, l’importance accordée à l’utilité pour la société étant en
progression depuis deux ans (+5 pts). L’anticipation des transformations
environnementales constitue moins une attente pour les jeunes et affiche une
baisse cette année
(13%, -4 points). Les jeunes Français placent désormais
l’amélioration des conditions de travail en tête des priorités pour les
entreprises (33%).
Ils aspirent à un
management basé sur la reconnaissance, la confiance et l’autonomie, tout en
déplorant un manque de place pour la parole des salariés dans les entreprises
(29%).
Par ailleurs, leur
vision du manager idéal reflète cette quête de bien-être : un leader qui
garantit un cadre de travail épanouissant (28%) et reconnaît le travail
accompli (24%).
Une préférence pour les
entreprises locales et solidaires
La tendance observée en
2023 se confirme : les entreprises françaises et locales restent les
structures professionnelles plébiscitées par les jeunes. En effet, 34% d’entre
eux aspirent à intégrer une entreprise française, tandis que 28% considèrent le
modèle de l’entreprise locale, enracinée dans son territoire, comme idéal. Plus
de la moitié des jeunes interrogés préfère intégrer des entreprises françaises
ou locales, considérées comme plus proches de leurs valeurs.
Témoignant de cette
recherche d’une entreprise à visage humain, la quête de solidarité paraît très
forte chez les jeunes interrogés. Effectivement, posée pour la première fois
cette année, la question des relations avec les collègues a révélé l’importance
de la solidarité pour eux. Juste derrière la bonne ambiance au travail (44%),
les jeunes souhaitent avant tout pouvoir compter sur leurs collègues en cas de
difficulté (41%). Cette attente de solidarité est nettement plus essentielle
pour eux que les temps conviviaux proposés par l’entreprise (13%), ou une
relation d’égal à égal avec le manager (15%).
D’ailleurs, cette
notion d’entraide fait partie du trio de tête des valeurs les plus attrayantes
pour une entreprise aux yeux des jeunes (31%, en progression de 3 points depuis
2022). Devant la solidarité, l’entreprise idéale doit également véhiculer respect
(52%) et confiance (38%) pour leur donner envie de la rejoindre. Les valeurs
qui s’apparentent davantage à la responsabilité sociétale des entreprises,
comme la transparence (22%) et l’engagement (16%), ont moins le vent en poupe.
L’expérience : un atout
clé, mais un défi à surmonter
Le manque d’expérience
reste le principal frein à l’accès à l’emploi pour près de la moitié des jeunes
(48%, un score stable depuis deux ans). Selon les jeunes interrogés, le manque
de compétences techniques n’est pas l’unique problème : près d’un tiers
d’entre eux cite le manque de confiance de la société vis-à-vis des jeunes et
14% estiment que le manque de valorisation de l’alternance est un obstacle au
premier emploi.
Cependant, ils reconnaissent le rôle crucial des stages et de l’alternance pour améliorer leur employabilité. Fait marquant : les jeunes perçoivent les séniors comme des ressources précieuses en entreprise, notamment pour leur expérience professionnelle (48%) et leur capacité à transmettre des savoirs (32%).