Ce vendredi 15 novembre, à l’Institut Catholique de Paris, un événement unique en son genre s’est tenu sous la présidence de Jean-Michel Hayat, Président honoraire de la Cour d’Appel de Paris, entouré d’une cour et d’un jury d’experts de renom, réunis pour poser la question de l'avenir de notre rapport au travail à l'ère de l'intelligence artificielle (IA).
Après un premier événement à Nice
proposé par l’Institut EuropIA, le procès fictif de l’intelligence artificielle
à Paris a affiché complet, preuve, s’il en fallait une, que l’IA passionne le
grand public.
Une
belle réussite :
en tout près de 600 participants en physique et à distance, l’intégralité des
places en présencielle ayant étant réservées en moins de 48 heures. Si besoin
en était, cet événement a démontré à quel point l'intelligence artificielle
captive l'intérêt du grand public. Pour sensibiliser un large public aux enjeux
et questions soulevées par l'IA, l'Institut EuropIA a orchestré une initiative
innovante et créative. Bien plus qu'une simple conférence, elle a offert à
l'intelligence artificielle une place active dans le débat.
Au regard
de leur parcours professionnel, 5 témoins ont livré leur vision du rôle et de
la place de l’IA dans la société actuelle et plus spécifiquement dans le monde
du travail. Co-organisé avec le soutien du Département des Alpes-Maritimes, la
Maison de l'Intelligence Artificielle, le SICTIAM et l’Institut EuropIA, ce
procès, avec ses trois chefs d'accusation, a été l'occasion d'aborder des
problématiques actuelles qui préoccupent tant les entreprises que leurs
employés.
Disparition
des emplois ou transformation des métiers ?
L’IA remplace des tâches humaines, impactant les emplois dans la logistique et l’administration, avec 14% des postes menacés selon l’OCDE. Cependant, elle ouvre de nouvelles opportunités : le Forum économique mondial anticipe la création de 97 millions d’emplois d’ici 2025, notamment en cybersécurité et robotique. « Il est essentiel d’accompagner les collaborateurs, notamment dans le développement des compétences. Les entreprises doivent définir un usage responsable de l’IA », souligne Maud Padilla, DRH.
Déshumanisation
du travail ou nouvelle approche ?
Certains
accusent l’IA de prioriser l’efficacité au détriment des interactions humaines,
comme l’illustrent les critiques envers Uber. Cependant, elle libère aussi les
travailleurs des tâches répétitives, créant des environnements plus sûrs grâce
aux cobots. « Je préfère le terme intelligence augmentée : cela soutient et
amplifie les capacités humaines tout en maintenant l’humain au centre »,
témoigne Vincent Perrin, Directeur Technique chez IBM.
Impact
sur la santé mentale ou essor du bien-être au travail ?
La
surveillance constante par l’IA engendre stress et anxiété, menaçant la sphère
privée. En Chine, le système de crédit social illustre les dérives
potentielles.
« Des
libertés fondamentales sont sur le point d’être remises en cause. Saurons-nous
prendre le recul nécessaire face à ces technologies ? », s’interroge Bernard
Benhamou, Secrétaire Général de l’ISN.
En
contrepartie, l’IA contribue aussi au bien-être mental grâce à des outils de
soutien émotionnel et de détection précoce des signes de burnout.
Délibération
du procès fictif de l’intelligence artificielle
Le
verdict est tombé :
l’intelligence artificielle, en tant qu’outil, ne peut être tenue responsable
de ses actions. La cour a rappelé que la responsabilité revient aux concepteurs
et utilisateurs, ces derniers étant les véritables architectes des intentions
et limites inscrites dans ces technologies. Si l’IA peut générer des effets
positifs, elle n’est pas exempte de dérives, notamment la déshumanisation de
certains métiers.
En
l’absence d’autonomie morale ou de personnalité juridique, juger une entité
purement algorithmique reste juridiquement impossible. Ce procès fictif résonne
comme un appel à l’action : la nécessité urgente d’un cadre juridique adapté
d’ici 2025, afin d’encadrer les usages et responsabilités dans un contexte où
l’essor rapide de l’IA redéfinit profondément notre société.
Conclusion
de Charles Ange Ginesy, Président du conseil départemental des Alpes-Maritimes :
« C’est une grande
conférence à laquelle j’ai le plaisir d’assister à Paris « IA en procès :
travaillerons-nous encore demain ? » et qui permet à notre politique SMART Deal
d’irriguer l’ensemble du territoire. Après le succès du 1er tribunal fictif
organisé à la Faculté de Droit de Nice, le Département des Alpes-Maritimes,
l’Institut EuropIA, le SICTIAM et la MIA ont organisé une réelle Cour composée
d’un Président, de magistrats, d’un Procureur... au cœur de Paris. Cet événement explore les défis de l’IA dans
le monde professionnel tout en soulignant ses opportunités, comme l’inclusion
ou l’allègement des tâches répétitives.
Le
Département des Alpes-Maritimes est fier d’être à l’initiative ce procès
fictif, dans le cadre de son cycle de conférences IA Dates. L’IA est une
révolution qui fascine autant qu’elle inquiète, et laisse augurer des débouchés
prometteurs autant que des risques. Le Département, dans la droite ligne de sa
politique SMART Deal, souhaite être pionnier sur cette thématique pour
continuer de faire des Alpes-Maritimes, une véritable terre d’IA ! »
Pour continuer à sensibiliser le plus grand nombre, un prochain procès est prévu à Marseille l’année prochaine.