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[Etudes] DWF - Les dirigeants français et européens face aux défis du devoir de vigilance

62% des chefs d’entreprise français déclarent que leur équipe dirigeante n’est pas informée des sanctions en cas de non-respect de la CS3D.

 

Le cabinet DWF s’est appuyé sur une enquête d'opinion menée auprès de 1 200 dirigeants d'entreprises, basés en France, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne, ou encore au Royaume-Uni, pour sa dernière étude intitulée True Diligence – Preparing for a new era of corporate responability, 

 

• Aujourd’hui 72% des dirigeants internationaux interrogés affirment que la protection de l’environnement fait partie intégrante de la stratégie de leur organisation, de même que le respect des droits de l’homme pour 68% des répondants.

 

• Face à la complexité d'un paysage juridique en constante évolution, 6 dirigeants sur 10 affirment que leur entreprise a néanmoins besoin d'une réglementation claire pour prendre des mesures immédiates, concrètes et évaluables.

 

• Le devoir de vigilance nécessite un cadre commun clair : 72% des dirigeants d’entreprise pensent que la CS3D permettra d’arriver à l’adoption d’une réglementation commune.

 

Les dirigeants français et européens face aux défis du devoir de vigilance

 

Les Nations unies ont baptisé la décennie 2020-2030 la « décennie d'action » afin d'accélérer la mise en œuvre de solutions durables pour relever les plus grands défis de la planète. Dans ce cadre, le concept de « diligence raisonnable » exige des entreprises qu'elles évaluent les incidences de leurs activités sur l'environnement et les droits de l'homme tout au long de leur chaîne de valeur. Or si, 72% des dirigeants interrogés affirment que la protection de l’environnement fait partie intégrante de la stratégie de leur entreprise, de même pour le respect des droits de l’homme pour 68 % des répondants, il est plus que nécessaire d’adopter une approche holistique à travers une réglementation unifiée.

Ce n'est qu'une fois que les entreprises seront en mesure d'appréhender clairement les obligations légales auxquelles elles sont soumises qu’elles pourront faire faire preuve de « true diligence » (diligence raisonnable). Si les critères environnementaux sont pour l’instant les plus pris en compte par les entreprises, des disparités subsistent quant aux mesures concernant les impacts environnementaux négatifs de leurs activités et de celles de leurs sous-traitants, soit les activités de l'ensemble de leur chaîne de valeur. Les répondants sont 62% à évoquer les gaz à effet de serre, mais seulement 47% l’impact sur la nature et la biodiversité.

 

 

Des efforts restent ainsi à faire pour parvenir à une réelle application du concept de diligence, et ce dans tous les domaines : seulement la moitié des sondés (51%) déclarent que leur entreprise mesure les effets négatifs de ses activités commerciales sur les droits de l'homme, et 32% déclarent que leur entreprise mesure les effets des activités de leurs fournisseurs directs. Deux tiers d’entre eux (65%) déclarent même que l'équipe dirigeante de leur entreprise est trop occupée à gérer les priorités commerciales immédiates ou les pressions économiques pour mettre en place un plan visant à mesurer l'impact des activités de leur chaîne de valeur sur les droits de l'homme.

 

Dans ce contexte, il convient de parvenir à une orientation et une législation communes. De fait, 72% des chefs d’entreprise interrogés pensent que la directive CS3D (Corporate Sustainability Due Diligence Directive) permettra justement l'adoption de textes législatifs similaires dans le monde entier.

 

Toutefois, si des progrès restent à faire, trois quarts des dirigeants français interrogés dans le cadre de cette étude (74%) déclarent que leur impact sur les droits de l'homme est une question importante pour l'entreprise, et 66% déclarent que leur entreprise est consciente de son impact sur l'environnement.

 

Cependant, dans la pratique, ces deux domaines nécessitent une plus grande attention et une plus grande focalisation sur la mise en œuvre stratégique pour conduire à de véritables mesures : 40% des dirigeants français affirment que leur entreprise n’a pas encore élaboré un plan d’action pour aligner les impacts humains et sociaux sur leur stratégie d’entreprise ; et seulement 25% déclarent avoir cherché à identifier les effets néfastes de leurs activités sur l'environnement.

 

Selon Jean-François Mercadier, Managing Partner de DWF en France : « Le calendrier est fixé pour apporter des changements essentiels, mais cela doit être abordé de manière stratégique. La convergence et la consolidation des législations nationales dans le cadre de la Directive CS3D promettent une avancée significative, en clarifiant les priorités d'amélioration et en offrant une plus grande sécurité juridique. Néanmoins, il est important que nous ne soyons pas limités par les exigences de la Directive.

La conformité ne doit pas être une simple case à cocher, mais faire partie d'une stratégie commerciale et en matière d'ESG plus large. Cette approche holistique permettra non seulement aux entreprises de répondre aux exigences législatives futures, mais aussi de progresser vers une "diligence raisonnable" en France et sur la scène internationale ».

 

CS3D : un cadre réglementaire exigeant qui nécessite encore une meilleure coordination de la part des différents partis prenantes

 

Il devient nécessaire de fournir aux chefs d'entreprise des conseils détaillés sur les exigences de la CS3D et sur les sanctions en cas de non-respect de ces exigences, afin d’entraîner des changements significatifs. En effet, aujourd’hui 62% des chefs d’entreprise français ainsi que leur équipe dirigeante ne sont pas informés des sanctions en cas de non-respect de la CS3D, et seulement 26% d’entre eux affirment que leur organisation prend en compte l'application de la directive européenne CS3D de mai 2024 à leur activité.

 

Si des orientations et des cadres clairs faciliteront la mise en conformité, les entreprises doivent adopter une approche proactive pour identifier et atténuer les risques et les effets négatifs de leurs activités. Elles doivent établir ou affiner les politiques et les processus pertinents dès maintenant pour garder une longueur d'avance. Les partenaires juridiques ont un rôle crucial à jouer dans la conduite de cette transformation pour permettre aux entreprises d’atteindre une « diligence raisonnable ». Cela va de la réalisation d'une cartographie complète de la chaîne de valeur pour identifier les risques et les impacts, à la conception de plans de prévention, de remédiation et d'action climatique, en passant par l'offre d'un soutien en cas de litige ou d'action collective.

 

« En France, les mentalités évoluent de plus en plus vers une véritable démarche de diligence raisonnable, jetant ainsi des bases solides sur lesquelles la nouvelle législation pourra s'appuyer. Toutefois, avant de pouvoir élaborer une stratégie claire de transformation, les entreprises doivent relever le défi de l'identification des risques et des impacts potentiels sur l'ensemble de leur chaîne de valeur », précise Jean-François Mercadier, Managing Partner de DWF en France.

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